traitement d'images par modèles discrets sur ... - Olivier Lezoray
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Chapitre 2 - Traitement d’images <strong>par</strong> <strong>modèles</strong><br />
<strong>discrets</strong> <strong>sur</strong> graphes<br />
2.2.2.1 Filtres morphologiques vectoriels<br />
La morphologie mathématique est une approche non linéaire du <strong>traitement</strong> d’images qui<br />
repose <strong>sur</strong> une structure fondamentale, le treillis complet L. Un treillis complet est défini tel que<br />
[RONSE90] :<br />
– Une relation d’ordre ≤ est définie <strong>sur</strong> L,<br />
– Pour tout sous ensemble fini K de L, existent un supremum ∨K et un infimum ∧K.<br />
Une approche marginale peut être évidemment utilisée, mais une approche purement vectorielle<br />
est préférable. En effet, avec une approche marginale, le supremum et l’infimum n’ap<strong>par</strong>tiennent<br />
pas toujours au treillis et des fausses couleurs peuvent ap<strong>par</strong>aître [CHANUS98]. Ce défaut est à<br />
présent bien établi dans la littérature. Une autre contrainte pour la définition de filtres morphologiques<br />
est donc d’imposer le fait que le supremum et l’infimum d’un ensemble ap<strong>par</strong>tiennent<br />
à celui-ci. En conséquence, des ordres totaux sont généralement considérés pour l’utilisation<br />
de filtres morphologiques. Ainsi, les principaux ordres de données vectorielles en morphologie<br />
mathématique sont l’ordre lexicographique [HANBUR01, ANGULO05B] et l’ordre <strong>par</strong> entrelacement<br />
de bits [CHANUS98] qui sont des ordres totaux et qui remplissent toutes les contraintes<br />
du treillis complet L.<br />
Cependant, l’ordre lexicographique est très asymétrique. En conséquence, la plu<strong>par</strong>t des<br />
décisions d’ordre de données vectorielles sont prises au niveau de la première composante ce<br />
qui implique d’attribuer une priorité aux composantes. Cela définit alors des opérateurs dont le<br />
comportement n’est pas homogène dans un espace vectoriel donné tel qu’un espace couleur. Ce<br />
choix de priorité entre les composantes étant difficile [ANGULO03, ORTIZ01, ANGULO05A],<br />
il peut être contourné, pour le cas des images couleur, en changeant de représentation et en<br />
considérant des espaces couleur perceptuels basés <strong>sur</strong> la luminance, la teinte et la saturation<br />
[ANGULO05B, LOUVER02]. Dans ce type d’espace couleur, il devient plus naturel (d’un point<br />
de vue de l’interprétation humaine) de choisir la priorité entre les composantes. Même si l’ordre<br />
lexicographique a des désavantages, c’est le plus communément utilisé et il a été étudié <strong>par</strong><br />
de nombreux auteurs pour le filtrage morphologique [IWANOW99, LOUVER02, ORTIZ00, PE-<br />
TERS97, TALBOT98, TSALID02, VARDAV01].<br />
L’ordre <strong>par</strong> entrelacement de bits permet de limiter l’asymétrie entre les composantes. Cependant,<br />
puisqu’il est basé <strong>sur</strong> un entrelacement de bits, il ne peut opérer que <strong>sur</strong> des données<br />
vectorielles entières, ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’espaces couleur ni, plus généralement,<br />
de données multivariées. L’ordre <strong>par</strong> entrelacement de bits a donc été principalement conçu pour<br />
traiter des images couleur dans l’espace couleur RGB.<br />
Une fois qu’un ordre de données vectorielles a été choisi, nous pouvons appliquer les deux<br />
principales opérations morphologiques, à savoir l’érosion ɛ et la dilatation δ. Indépendamment<br />
de l’ordre vectoriel considéré, l’érosion et la dilatation définies <strong>sur</strong> une fenêtre de filtrage F<br />
centrée en x sont définies <strong>par</strong> :<br />
ɛ(x) = {y : y = ∧F } et δ(x) = {y : y = ∨F }<br />
où ∨ et ∧ sont respectivement le supremum et l’infimum d’un ensemble. D’autres opérations<br />
morphologiques élémentaires peuvent être obtenues <strong>par</strong> composition : l’ouverture (γ = δɛ) et la<br />
fermeture (ϕ = ɛδ) <strong>par</strong> exemple.