122Pour beaucoup, c’est là un constat positif puisquecela signifie que <strong>les</strong> productions canadiennes sontdésormais aussi peaufinées et divertissantes quele sont <strong>les</strong> américaines. D’autres y voient uneopportunité ratée de se distinguer. Se peut-il que<strong>les</strong> productions canadiennes ne présentent pasune identité assez forte et ne fassent pas assez lapromotion du « sens de la communauté » que tantde parents et d’<strong>enfants</strong> disent apprécier ?Les chercheurs pensent qu’exposer <strong>les</strong> jeunestéléspectateurs de 9 et 10 ans à plus de contenuscanadiens permettrait de leur montrer que latélévision faite au <strong>Canada</strong> est aussi divertissanteque <strong>les</strong> autres et d’éveiller leur intérêt. Dans lecas contraire, le jeune public continuera avec<strong>les</strong> années à dériver de plus en plus vers descontenus américains, au point que cela deviendraune habitude quand ils auront atteint l’âge adulte.Il revient également aux parents de s’informersur <strong>les</strong> émissions canadiennes actuellementproposées à leurs <strong>enfants</strong> et de <strong>les</strong> encourager à<strong>les</strong> regarder. Même <strong>les</strong> entretiens familiaux enprésence de l’équipe de recherche ont donné lieuà des discussions sur la télévision canadienneque bien des famil<strong>les</strong> ont admis ne jamais avoireues auparavant. En conclusion, il est raisonnabled’affirmer que <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> vouent un véritableintérêt au contenu canadien, dès lors que la qualitéde ce dernier équivaut à celle des productionsaméricaines.Réflexions fina<strong>les</strong>S’il devait ressortir de cette étude une observationgénérale pour <strong>les</strong> cinq régions canadiennesprises en compte, ce serait l’importance et lavaleur que <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> canadiennes accordentencore à la télévision et le rôle inébranlable quecelle-ci continue de jouer <strong>dans</strong> <strong>les</strong> foyers. Lesentretiens qualitatifs menés en profondeur <strong>dans</strong><strong>les</strong> famil<strong>les</strong> ainsi que <strong>les</strong> groupes de discussionorganisés à travers le pays indiquent clairementque <strong>dans</strong> cet océan de nouvel<strong>les</strong> technologies,la télévision reste la plateforme médiatique laplus communément utilisée et celle à laquelle onassigne la fonction de rassembler <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>.Contrairement à l’ordinateur, qui donne souventlieu à des activités individuel<strong>les</strong> et qui par conséquentisole l’utilisateur, la télévision continued’unir <strong>les</strong> membres d’une famille. C’est une plateformemédiatique que tous peuvent partager, enraison de sa taille et de son emplacement <strong>dans</strong> lefoyer, mais aussi parce que le contenu qu’elle diffuseunifie <strong>les</strong> intérêts personnels et crée des lienset des points communs entre <strong>les</strong> téléspectateurs.En ce début de la deuxième décennie du XXIesiècle, et de la même manière que cela sembleavoir été le cas par le passé, la plupart des parentset des <strong>enfants</strong> s’accordent à dire que la télévisionest la plateforme médiatique idéale pour créerune expérience familiale à laquelle tous peuventprendre part.Cette étude n’en considère pas pour autantque <strong>les</strong> nouveaux écrans soient de moindreimportance et que seule la télévision remplitun rôle unique <strong>dans</strong> le paysage médiatique desfamil<strong>les</strong> canadiennes. D’ailleurs, concernant <strong>les</strong>nouveaux écrans et leur rôle domestique, cetteétude vient compléter <strong>les</strong> résultats récents établispar d’autres projets de recherche et en particuliercelui conduit récemment par Viacom2 , Disneyet Yahoo1 , sur l’usage des tablettes commeécran secondaire visant à prolonger l’expériencetélévisuelle traditionnelle. Leur recherche suggèreque <strong>les</strong> écrans secondaires, et en particulier latablette, ne constituent pas une menace pour latélévision. Elle offre au contraire aux spectateursplus de moyens d’interagir activement avec <strong>les</strong>programmes qu’ils suivent à la télévision, pardes applications en lien avec leurs programmesfavoris. L’objectif principal n’est donc pas deconcurrencer la télévision mais de maintenirl’attention du spectateur pour un programmequ’il regarde, même quand il n’est pas en trainde le visionner à la télévision. D’une certainemanière, l’industrie des médias a pris consciencedu rôle constant que la télévision joue <strong>dans</strong> <strong>les</strong>foyers et cherche à incorporer de nouveaux écrans<strong>dans</strong> cette routine médiatique déjà établie afind’encourager et d’améliorer l’expérience d’écoutede la famille moderne.
Concernant plus spécifiquement <strong>les</strong> 9-12 ans,le constat est le suivant : <strong>les</strong> jeunes Canadienscontinuent de regarder la télévision – celle-cin’est pas menacée d’extinction, au moins pas <strong>dans</strong>l’immédiat. Si certains adultes promettent sadisparition, <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> interrogés<strong>dans</strong> l’étude jugent cette prédiction infondée etinsistent sur le caractère essentiel de la télévision.Elle constitue un équipement de base du foyeret l’intérêt que lui vouent <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> ne montreaucun signe de déclin. Ainsi donc, ce n’est pasl’acte physique de regarder la télévision qui poseproblème mais plutôt ce qu’il est possible d’y voir.Les producteurs doivent réagir aux préoccupationsde nombreux parents qui soulignent la nécessitéd’une plus grande variété de programmesde qualité pour <strong>les</strong> 9-12 ans et expriment <strong>les</strong>ouhait d’avoir accès à plus d’émissions familia<strong>les</strong>qui conviennent aux téléspectateurs de tous âges.Cette étude fait effectivement clairementressortir qu’à cet âge, <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> aspirent encoreà passer du temps en famille et chérissent cesmoments de proximité avec leurs proches. Il estd’autant plus important de capitaliser sur cesmoments de partage que <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> de cettetranche d’âge sont sur le point d’entrer <strong>dans</strong>l’ado<strong>les</strong>cence et auront bientôt moins de tempsà consacrer à des activités familia<strong>les</strong>. C’est aussiun moment opportun pour ranimer l’intérêtpour des programmes canadiens — un facteuressentiel pour <strong>les</strong> producteurs désireux que leurscontenus canadiens fidélisent un public à longterme. Bien que <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> aient été d’avidesconsommateurs de programmes canadienspréscolaires, leur engouement s’essouffle par lasuite. En effet, parents comme <strong>enfants</strong> avouentêtre moins sensib<strong>les</strong> aux programmes nationauxdestinés aux 9-12 ans.Augmenter la production de programmes dequalité dédiés à cette tranche d’âge permettraitde regagner l’attention du jeune public. Celaaiderait <strong>les</strong> jeunes Canadiens à s’identifier à leurcommunauté et fonderait sur le long terme unattachement pour <strong>les</strong> arts et divertissementscanadiens.En plus de ces révélations, s’inviter directement<strong>dans</strong> <strong>les</strong> foyers canadiens et interroger <strong>les</strong>famil<strong>les</strong> sur leur appropriation de la télévisiona donné aux chercheurs un aperçu fascinant dela variété des rô<strong>les</strong> que <strong>les</strong> Canadiens assignentà la télévision. En d’autres termes, cette étudea permis de découvrir <strong>dans</strong> quelle mesure latélévision outrepasse son rôle premier de sourcede divertissement. Dans de nombreuses famil<strong>les</strong>,la télévision sert d’outil pédagogique. Elle apporteaux <strong>enfants</strong> de multip<strong>les</strong> leçons à travers desprogrammes qui véhiculent des faits instructifs,ou via des comédies de situation qui présententdes expériences auxquel<strong>les</strong> <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> peuvents’identifier, des attitudes convenab<strong>les</strong> et dessolutions plausib<strong>les</strong> aux problèmes quotidiensqu’ils sont susceptib<strong>les</strong> de rencontrer en tantque préado<strong>les</strong>cents. La télévision peut égalementservir à inculquer à ses spectateurs un sens de lacommunauté, en particulier avec des programmesqui mettent l’accent sur la culture et la régiond’où sont originaires ceux qui <strong>les</strong> regardent. Denombreux parents ont rapporté suivre des émissionsde télévision avec leurs <strong>enfants</strong> afin de <strong>les</strong>exposer à leur héritage culturel ou à leur communauté.C’est notamment le cas d’une mère de St.John’s, qui suit un programme local sur la pêcheavec ses <strong>enfants</strong> pour qu’ils découvrent commentleur grand-père pêcheur gagnait sa vie.Enfin, bien que cela ait été souligné à maintesreprises, la télévision donne aux famil<strong>les</strong> des occasionsde passer du temps ensemble. Cel<strong>les</strong> que<strong>les</strong> chercheurs ont rencontrées à travers le paysmènent <strong>tout</strong>es des vies très actives et socialementbien remplies, à renfort de pratiques de socceret de rendez-vous de jeux. Néanmoins, et c’estune constante <strong>dans</strong> <strong>tout</strong>es <strong>les</strong> régions, regarderla télévision en famille symbolise un temps passéensemble, permet aux membres d’une famille123
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