92une ville. Il s’agirait d’un programme combinant<strong>les</strong> caractéristiques de la comédie et de la séried’aventure. Les <strong>enfants</strong> considèrent en effet l’humourcomme l’élément le plus important d’unesérie mais soulignent que le rythme doit êtresoutenu pour que le public ne détourne pas sonattention. Il y a eu de nombreuses discussionspour déterminer s’ils devaient créer une versionanimée ou en prises de vue réel<strong>les</strong>. Les <strong>enfants</strong> sesont finalement prononcés en faveur d’un dessinanimé parce que <strong>les</strong> possibilités offertes sontainsi plus vastes et que le risque d’avoir de piètresacteurs (comme <strong>dans</strong> de nombreuses comédies enprises de vue réel<strong>les</strong> qu’ils ont vues) est écarté.Le programme tournerait autour d’une famillepropriétaire d’un hippopotame domestique dunom de Earl. La série se passerait au <strong>Canada</strong> etserait produite au <strong>Canada</strong>. Ils en ont décidé ainsiparce qu’à leurs yeux, <strong>les</strong> Canadiens ont un meilleursens de l’humour et donc qu’ils devraient êtrecapab<strong>les</strong> de faire de meilleurs dessins animés que<strong>les</strong> Américains. Les <strong>enfants</strong> estiment aussi quela série en question ne devrait pas contenir d’élémentspédagogiques parce que « si c’est éducatif,ça ne peut pas être drôle ». Cela dit, il est importantselon eux que soient intégrés au contenu des« messages cachés » qui nécessitent une attentionsoutenue pour être décelés et qui sont une sourced’apprentissage (des leçons de vie subti<strong>les</strong> sur<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> méditer une fois la série terminée).Enfin, <strong>les</strong> participants souhaitent que <strong>les</strong> <strong>enfants</strong>qui regardent leur série la trouvent « redoutablementdélirante » et « épique ». Ils préconisentqu’elle soit diffusée en semaine <strong>dans</strong> un créneaude grande écoute, à 19 h (puisqu’ils seront alorsrentrés de leurs activités extrascolaires, qu’ilsauront fini de souper et terminé leur devoirs),avec une rediffusion en fin de semaine pour ceuxqui l’auraient manquée en semaine. Toutefois, ilsne parviennent pas à se mettre d’accord sur untitre. Les propositions sont nombreuses, maisaucune ne fait l’unanimité.Du point de vuede l’ado<strong>les</strong>centReprenant le même format que <strong>les</strong> groupes dediscussion composés d’ado<strong>les</strong>cents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> autresrégions, cette réunion de 4 jeunes Calgariens, 2garçons et 2 fil<strong>les</strong>, tous âgés entre 13 et 15 ans,a offert aux chercheurs un regard unique surl’état de la télévision jeunesse actuelle. Tout justesortis de la tranche d’âge cible de l’étude, <strong>les</strong> adosgardent des souvenirs vivaces de la télévision deleur enfance et sont à même de la comparer à celled’aujourd’hui pour mieux l’évaluer. Ils apportentainsi une réflexion intéressante sur la qualité dela télévision jeunesse actuelle, sur son caractèreapproprié et son aptitude à divertir. Leur point devue est plus pertinent et plus proche de la cible del’étude que celui des parents.Comme toujours, <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>cents sont d’abordinvités à se remémorer leurs 10 ans et leur expériencede la télévision à cet âge. Il en ressort que<strong>les</strong> garçons préféraient <strong>les</strong> dessins animés commeBob l’éponge et Tes désirs sont désordres au motifqu’ils étaient « drô<strong>les</strong> », tandis que <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> suivaientplus volontiers des séries en prises de vueréel<strong>les</strong> de Family Channel, en particulier HannahMontana, Derek, Popular et Lizzie McGuire.Comme une participante le remarque, « Je <strong>les</strong>aimais parce qu’ils étaient drô<strong>les</strong> et que j’aimaisrire en <strong>les</strong> regardant. Je suppose que <strong>les</strong> séries deFamily Channel me parlaient plus que <strong>les</strong> autres ».L’autre fille détaille pourquoi Hannah Montanaétait sans conteste son programme favori quandelle était petite. Elle admet qu’elle le regardaitquotidiennement et qu’à l’école, elle rejouait desscènes de la série avec ses amies. Miley Cyrusétait son actrice préférée. Aujourd’hui qu’elle agagné en maturité, elle porte un regard différentsur <strong>les</strong> anciens épisodes. Quand elle tombe surdes rediffusions de Hannah Montana, elle relèvedésormais des thèmes et des influences possib<strong>les</strong>dont elle n’avait pas conscience étant petite :Il y a quelques semaines, je disais à une demes amies combien ça faisait longtempsque nous n’avions pas regardé Hannah
Montana. <strong>Et</strong> elle me disait que <strong>dans</strong>quelques épisodes, si on y fait attention,on se rend compte qu’elle est parfois assezimpolie mais ils font en sorte que ça neparaisse pas parce que c’est elle l’héroïne.Alors j’ai regardé la série la fois d’après etj’ai constaté que ce qu’elle m’avait dit étaitvrai. Mais je n’aurais jamais cru ça quandj’étais plus jeune.Les ados se rappellent avoir commencé tôt àregarder des programmes qui n’étaient pasnécessairement adaptés à leur jeune âge. Ils <strong>les</strong>visionnaient avec une sœur ou un frère aîné, voireun parent, afin de passer plus de temps ensemble.Par ailleurs, trois d’entre eux se souviennent avoirvu des épisodes des Griffin et des Simpson dèsleur très jeune âge, en présence de son frère aînépour l’un et de leur père pour <strong>les</strong> deux autres :« Je le regardais avec mon père. C’est sa sériepréférée. J’étais avec lui, il la regardait alors je laregardais aussi. Mais jamais seul ». Ils admettenttous ne pas avoir toujours compris l’humour deces programmes et avoir dû souvent solliciterleurs parents ou frères et sœurs pour saisir <strong>les</strong>blagues. Fait intéressant, devant un extrait deL’île des défis extrêmes, un ado<strong>les</strong>cent s’est justementrappelé avoir aimé ce programme quandil avait 10 ans parce que « ce n’est pas commeLes Griffin ou Les Simpson, aucune blaguene t’échappe ». Bien qu’il ne s’agisse pas d’unprogramme inapproprié, une jeune fille expliquequ’elle a été influencée par Arthur quand elle étaitplus jeune : « Je le regardais avec ma sœur. Cen’était pas un de mes programmes préférés maiselle aimait ça alors je voulais que ça me plaisepour être comme elle ».Après avoir visionné des extraits de productionsjeunesse, <strong>les</strong> quatre ado<strong>les</strong>cents ont reconnu avoirregardé tous <strong>les</strong> programmes de Family Channelau moins une fois, et souvent de nombreuses fois,même s’il ne s’agissait pas de leurs programmesfavoris. Une ado<strong>les</strong>cente explique : « Si ça passaitsur Family Channel à une heure de grande écoute,je devais le regarder souvent. Family Channel aété ma solution de repli entre 7 et 13 ans. C’étaitla première chaîne que j’allumais et je m’adaptaisà ce qui y passait ». Ce concept de « chaîne derepli » ou de « chaîne par défaut » revient souvent<strong>dans</strong> <strong>les</strong> entretiens avec des <strong>enfants</strong>. À l’instarde ce qui a été dit <strong>dans</strong> le groupe de discussiondes ado<strong>les</strong>cents torontois, <strong>les</strong> jeunes Calgarienspensent que <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> s’en tiennent à une oudeux « solutions de repli » :Quand on est petit, on explore pasvraiment <strong>les</strong> chaînes disponib<strong>les</strong>. On secontente de trouver une station avec unprogramme qu’on aime et on la regarde.C’est seulement en grandissant qu’on semet à explorer l’ensemble des stationsproposées.Autre observation d’intérêt, la notion de« programmes pour garçons » et « programmespour fil<strong>les</strong> » a souvent été mentionnée <strong>dans</strong> <strong>les</strong>groupes de discussion d’ados précédents en tantque facteur important et décisif <strong>dans</strong> la sélectiondes contenus à regarder. Il est à noter que cettedifférentiation entre émissions pour fil<strong>les</strong> ougarçons est sur<strong>tout</strong> une observation à posteriorides ado<strong>les</strong>cents, maintenant qu’ils réfléchissentaux programmes qu’ils suivaient plus jeunes.Les chercheurs n’ont pas constaté que <strong>les</strong> 9-12ans faisaient eux-mêmes cette distinction. Autrepoint à rapporter, quand on leur demande s’ilsse rappellent de la grille de programmationde leur station préférée, <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>cents sontcapab<strong>les</strong> de donner sans difficulté des séquencesde programmes. Ainsi, une participante de 15ans établit la liste suivante : « Hannah Montana,La vie de palace de Zack et Cody, Derek, Phil dufutur – pas mal, non ? ». Cela illustre combien lanotion de « chaîne de repli » est présente chez <strong>les</strong><strong>enfants</strong>. Ils suivent <strong>tout</strong> ce que celle-ci diffuse.Ainsi, même si <strong>les</strong> programmes mentionnés parcette ado<strong>les</strong>cente ne figuraient pas tous parmi sesprogrammes favoris, elle continuait de <strong>les</strong> regarderet peut encore aujourd’hui <strong>les</strong> énumérer <strong>dans</strong>leur ordre de programmation. Sa routine d’alorsconsistait à regarder fidèlement Family Channel<strong>les</strong> jours de semaine.L’activité finale du groupe de discussion invite<strong>les</strong> participants à collaborer au développementd’un nouveau programme de télévision pour<strong>les</strong> <strong>enfants</strong> de 9 à 12 ans. Ils ont en l’occurrence93
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