56« On avait hâtede <strong>les</strong> regarder,on passait cesmoments en famille.On a moins celamaintenant »Autre consensus notable parmi <strong>les</strong> parents interrogésà Toronto : la nostalgie ressentie à l’égarddes programmes télévisés « que nous regardionsquand nous étions petits ». Ils réclament massivementle retour de la formule des comédies desituation de leur enfance. Selon eux, il existe undéficit certain <strong>dans</strong> <strong>les</strong> valeurs véhiculées par <strong>les</strong>programmes d’aujourd’hui. Les contenus appropriésmanquent et plus globalement la qualitédes émissions d’aujourd’hui est en deçà de celledes programmes plus anciens comme La petitemaison <strong>dans</strong> la prairies , Le Cosby Show et SacréeFamille. Il est <strong>tout</strong>efois intéressant de noter quetous <strong>les</strong> programmes évoqués par <strong>les</strong> parents sontdes séries destinées à un public familial et nonspécifiquement conçues pour <strong>les</strong> <strong>enfants</strong>. Le pèrede la famille Robinson exprime la frustration quesuscite chez lui la télévision actuelle :À l’époque c’était « oublie le contenunégatif, on ne veut pas que <strong>les</strong> genssoient comme ça ». Mais ce n’est plus lecas aujourd’hui. La télé d’aujourd’hui, onn’arrête pas de le dire, elle est bonne à jetercomparativement aux programmes del’époque. Des séries comme Sacrée Familleou d’autres que nous regardions étaient desprogrammes instructifs.Les parents Mancini ont la vive impression quesi l’offre actuelle des programmes jeunesse estplus vaste et plus variée, elle n’a pas la mêmequalité que <strong>les</strong> programmes qui ont baigné leurenfance. Au sein du groupe de discussion, unemère reconnaît qu’il y a une différence de qualiténotoire entre <strong>les</strong> deux générations. Elle affirmeque <strong>les</strong> émissions de son époque étaient plusteintées de morale : « Ils essayaient de nous apprendreà distinguer le bien du mal et le messageétait beaucoup plus évident qu’il ne l’est <strong>dans</strong> <strong>les</strong>programmes récents ».À Toronto, <strong>les</strong> parents interrogés s’inquiètentqu’il n’existe plus de programmes de qualité quiconviennent à <strong>tout</strong>e la famille. Une mère qui participaitau groupe de discussion va jusqu’à poserla question : « Existe-t-il encore des programmesfamiliaux ? », ce à quoi <strong>les</strong> autres mères ont eu dumal à répondre. Il semble bien que le covisionnementfamilial soit un des aspects qui leur manquele plus. Chez <strong>les</strong> Clark, la mère note que « SacréFamille, Cosby Show et Cheers, on avait hâte de<strong>les</strong> regarder. On passait ces moments en famille.On a moins cela maintenant ».Beaucoup pensent que <strong>les</strong> programmes d’antanétaient supérieurs à ceux d’aujourd’hui et qu’ilsdevraient servir de modèle aux nouvel<strong>les</strong> créations.Une mère participant au groupe de discussiona soulevé un point intéressant qui augured’un débat et qu’il est pertinent de rapporter ici.Bien qu’elle admette que <strong>les</strong> programmes de sonenfance présentaient des valeurs plus saines, ellenote aussi qu’ils étaient « naïfs » et « simp<strong>les</strong> » etqu’ils ne reflétaient pas la société de l’époque avecexactitude :Dans mon enfance, nous avons rarement vudes coup<strong>les</strong> interraciaux, nous avons rarementvu des gays, et jamais de <strong>les</strong>biennes.<strong>Et</strong> <strong>les</strong> choses sont différentes maintenant.Le monde est en train de changer et latélévision doit s’adapter. Si on reste bloquésen 1980, notre société ne va jamais progresser.En tant que mère, je souhaite quemes <strong>enfants</strong> sachent qu’il existe différentstypes de famil<strong>les</strong>, de races, de religions etque nous devons tous <strong>les</strong> accepter.Les mères sont divisées sur ce que devrait être un« contenu approprié » capable de refléter notresociété actuelle. El<strong>les</strong> concèdent que leurs <strong>enfants</strong>sont technologiquement bien plus avancésqu’el<strong>les</strong>-mêmes ne l’étaient à leur âge et qu’ilscôtoient des contenus pour adultes beaucoup
plus jeunes que la génération précédente. Ainsi,la télévision ne peut se permettre, selon el<strong>les</strong>, denier cette réalité. Toutefois, elle devrait l’aborderd’une manière consciencieuse et adaptée. D’aprèsces mères, si la télévision fait l’objet d’uneconsommation responsable, « elle est un moyende <strong>les</strong> [leurs <strong>enfants</strong>] exposer au monde qui <strong>les</strong>entoure ».« Il grandit. C’estune décision difficilemais pour l’heure, jen’ai pas dit non »Dans l’ensemble, <strong>les</strong> parents interrogés à Torontointerviennent peu <strong>dans</strong> <strong>les</strong> habitudes télévisuel<strong>les</strong>de leurs <strong>enfants</strong>. Ils se soucient plus de contrôlerleur usage excessif du téléphone cellulaire, de l’ordinateurportable et des jeux vidéo. La majoritédes famil<strong>les</strong> pratiquent de façon assez constantele « pas de télévision pendant le souper ». Maishormis cette règle, <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> semblent êtreautorisés à regarder la télévision aussi longtempsqu’ils le souhaitent. Comme le dit la mère desClark, « ils n’ont jamais regardé trop la télévisionau point que ça devienne un problème ». Lesdevoirs gardent <strong>tout</strong>efois la priorité sur <strong>les</strong> loisirs.Cette règle est particulièrement importante chez<strong>les</strong> Rajput. Le père passe ses après-midi à aiderses <strong>enfants</strong> à faire leurs devoirs avant de <strong>les</strong> laisserregarder des dessins animés. Quand ils sontinterrogés sur leur quotidien, presque tous <strong>les</strong><strong>enfants</strong> disent prendre du temps pour faire leursdevoirs et regarder la télévision.Si <strong>les</strong> parents ne s’inquiètent pas des heures queleur progéniture passe devant la télévision, ilssont préoccupés par leur utilisation d’Internet,des téléphones cellulaires et des jeux vidéo, sur<strong>tout</strong>parmi <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> de 12 ans. Presque tous <strong>les</strong>parents admettent craindre que leur aîné soit excessivementexposé aux médias. Plus <strong>les</strong> <strong>enfants</strong>passent du temps sur leur téléphone ou en ligne,plus <strong>les</strong> parents ont la sensation que quelquechose <strong>les</strong> sépare, comme si un obstacle se dressaitentre eux et l’enfant et qu’il nuisait ultimementà la dynamique familiale. Les Sanders expliquentcomment la relation de leur aîné de 12 ans avec lereste de la famille s’est détériorée depuis qu’ils luiont acheté un ordinateur portable :MèrePèreMèrePèreAvec lui (garçon12), depuis qu’on luia acheté un ordinateur portable, ily a quelques semaines, je crois, on aremarqué qu’il ne passait plus autantde temps avec la famille. Avant on étaitsouvent tous ensemble <strong>dans</strong> le salonet maintenant, il est à l’étage <strong>dans</strong> sachambre ou <strong>dans</strong> le bureau. Il n’est pluslà et quand il envoie des messages textesur son téléphone, il sort de la pièce. Onle voit de moins en moins.Ce qui ne nous réjouit pas franchement.On essaie de trouver un moyen de leramener parmi nous.Ouais, je pense que Facebook a certainementété une source d’attraction importantepour lui. <strong>Et</strong> ça a certainementeu un effet sur le temps qu’on a passéensemble.Les Mancini font face à une situation similaireavec leur fille de 12 ans qui, comme le fils desSanders, passe de plus en plus de temps devantson ordinateur portable <strong>dans</strong> sa chambre. Ilsrapportent qu’il n’a pas été facile de modérer letemps que leur fille passe en ligne. D’un côté, ilsne souhaitent pas restreindre son indépendanceni sa vie sociale. De l’autre, ils ont l’impressionde perdre de plus en plus contact avec leur aînéeet veulent qu’elle participe plus aux activitésfamilia<strong>les</strong>. Finalement, <strong>les</strong> parents ont résoluleur problème par un compromis : « Elle aide unedemi-heure, je lui laisse utiliser l’ordinateur unedemi-heure ». Les activités de leur fille sur soncompte Facebook leur sont également notifiéessur leur Blackberry.Bien qu’ils tentent de limiter le temps que leurs<strong>enfants</strong> passent à l’ordinateur, ils n’exercentpas un contrôle étendu. Ils veillent à avoirune connaissance précise des horaires et de la57
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