82Au niveau intermédiaire d’intervention parentalefigurent <strong>les</strong> Jones et <strong>les</strong> Bradford. Les parentss’impliquent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> habitudes de leurs <strong>enfants</strong>et établissent certaines règ<strong>les</strong>, mais ils octroientégalement à leurs <strong>enfants</strong> une certaine marge demanœuvre. Chez <strong>les</strong> Bradford, <strong>les</strong> parents ontinstauré certains usages précis comme l’interdictiond’allumer la télévision ou l’ordinateur avantque <strong>les</strong> devoirs soient faits, que <strong>les</strong> chambressoient rangées et que <strong>les</strong> tâches soient exécutées.Ils appliquent également un précepte que l’onretrouve chez <strong>les</strong> Campbell et qui proscrit <strong>tout</strong>téléviseur au rez-de-chaussée. Cette décision apour but de créer un espace qui soit exempt dedistractions et donc propice à la conversation.Toutefois, ils laissent leurs <strong>enfants</strong> prendre leurspropres décisions concernant l’usage de certainesformes de média (après en avoir discuté tous ensemble).Par exemple, quand il leur a été demandés’ils avaient autorisé leur fille de 12 ans à ouvrirun compte Facebook, la mère a raconté ceci :Je lui ai dit, si tu veux vraiment que nouste laissions en ouvrir un, j’ai besoin d’avoirun accès complet à ce que tu y fais. On s’estassis, on a lu ensemble <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> de Facebooket puis elle m’a finalement dit, « Je necrois pas que je sois prête pour ça ».Les parents Bradford considèrent tous <strong>les</strong> deuxque l’instauration de règ<strong>les</strong> est importante maisque faire participer <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> à leur création estune manière plus efficace de <strong>les</strong> faire appliquer.Chez <strong>les</strong> Jones, certaines choses ont été bannies,comme la série animée Les Griffin et <strong>les</strong> jeux vidéoCall of Duty et Halo, que <strong>les</strong> parents trouventinappropriés. Ces mêmes parents tentent parailleurs de surveiller régulièrement l’activitéde leurs <strong>enfants</strong> sur Facebook en ajoutant <strong>les</strong>amis de leur enfant sur le compte du père et ensondant l’historique de leur navigateur Internet.En tant que parents, leur principale stratégieconsiste à contrôler l’exposition de leurs <strong>enfants</strong>aux médias <strong>dans</strong> l’ensemble et à l’équilibrer avecdes jeux en plein air et autres activités. Dansl’extrait suivant, la mère développe son approcheet celle de son mari :Je pense sur<strong>tout</strong> que nous essayonsvraiment de limiter notre propre expositionà <strong>tout</strong>es ces choses. Nous sommes aussitrès actifs hors de la maison. Je ne suis pasexcessivement soucieuse. Certains parentslimitent le temps d’écoute télévisuelle deleurs <strong>enfants</strong> et pensent que ça va avoir uneinfluence mais je pense que ça fait partiede leur processus d’apprentissage et qu’ilsgrandissent ainsi. Je trouve notre attitudeenvers la télévision assez saine comparée àcelle de nos pairs et de beaucoup de gens. Jepense que c’est une question d’équilibre.Finalement, ce sont <strong>les</strong> De Luca et <strong>les</strong> Brownqui pratiquent le plus haut degré d’interventionobservé à Calgary. Globalement, ils paraissentbeaucoup plus conservateurs <strong>dans</strong> leurs valeursfamilia<strong>les</strong> et <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> relatives aux médias qu’ilsappliquent. Les De Luca ont 5 <strong>enfants</strong> âgésentre 10 et 18 ans et sont très impliqués <strong>dans</strong>l’église locale. La mère a brièvement exposé auxchercheurs <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> en vigueur à domicile. I<strong>les</strong>t entre autres interdit de regarder la télévisionou d’allumer l’ordinateur avant d’avoir fini sesdevoirs, et pour écouter une émission spécifique,il faut au préalable demander la permission. Lesprogrammes que <strong>les</strong> parents autorisent doiventrefléter <strong>les</strong> valeurs que <strong>les</strong> De Luca appliquentsous leur toit : pas de langage grossier, riend’inapproprié et des comportements respectueux.Les parents De Luca estiment qu’il est importantque <strong>les</strong> émissions que leurs <strong>enfants</strong> regardentfassent écho aux valeurs qu’ils leur transmettent.De plus, la mère insiste pour regarder avec ses<strong>enfants</strong> <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> productions avant de <strong>les</strong>laisser <strong>les</strong> regarder seuls. Ainsi, elle n’a pas seulementune idée de ce qu’ils regardent mais elleest à même d’évaluer <strong>les</strong> contenus et de s’assurerqu’ils soient bien appropriés. Concernant <strong>les</strong>autres formes de médias, <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> de 10 et12 ans n’ont ni compte Facebook ni téléphonecellulaire et leur usage d’Internet se limite à desjeux qui ont été préalablement approuvés, à desrecherches pour leurs devoirs scolaires ou à l’accèsau site Netflix. Quand elle aborde la mise en placede règ<strong>les</strong> sous sont toit, la mère déclare : « Nousn’avons jamais créé une règle en décrétant quec’était comme ci ou comme ça. Nous leur expli-
quons pourquoi, à savoir que nous souhaitonsqu’ils soient capab<strong>les</strong> de respecter leurs propresparents, d’autres gens, leurs professeurs, etc. ».Les Brown ont adopté une position similaire.Ils imposent à leurs fil<strong>les</strong> de 9 et 12 ans denombreuses règ<strong>les</strong> qui encadrent leurs habitudesmédiatiques. Par exemple, el<strong>les</strong> doivent respecter« l’interdiction des gadgets » <strong>les</strong> soirs de semaine.El<strong>les</strong> n’ont donc pas accès à la télévision, àl’ordinateur, à leur iPod ou aux jeux vidéo <strong>dans</strong>la semaine. Cette mesure s’explique en partiepar <strong>les</strong> nombreuses activités extrascolaires desfil<strong>les</strong> mais aussi parce que leurs parents veulentqu’el<strong>les</strong> passent du temps à lire et à s’impliquer<strong>dans</strong> d’autres activités. Les fins de semaine,el<strong>les</strong> sont autorisées à regarder la télévision et àutiliser l’ordinateur, à condition qu’el<strong>les</strong> aient prisle temps de déjeuner avant. Bien que cet usagesoit habituellement respecté, certaines entorses ysont faites. Les mardis soir qu’el<strong>les</strong> passent chezleurs grands-parents, el<strong>les</strong> peuvent regarder latélévision et <strong>les</strong> dimanches à 21 h, la famille entièreécoute l’émission Amazing Race. L’exigenceportant sur l’utilisation de l’ordinateur est elleaussi appliquée moins strictement puisque <strong>les</strong>fil<strong>les</strong> y ont recours pour leurs devoirs et ont tendanceà y rester ensuite pour des jeux vidéo. Il està noter que comme chez <strong>les</strong> Bradford, <strong>les</strong> Brownon décidé de bannir <strong>tout</strong> téléviseur de leur rez-dechausséeafin de créer un zone libre de télévision.Le père justifie la mise en place de ces règ<strong>les</strong> par<strong>les</strong> motifs suivants :J’ai travaillé à Vancouver pendant 7 à 8mois, et tous <strong>les</strong> gens que je croisais <strong>dans</strong>le centre-ville avaient en main un de cesgadgets alors qu’ils sortaient leur chien. Ducoup, j’essaie de restreindre le temps allouéà ces gadgets car je vois ces gens avec cestrucs <strong>dans</strong> la face et je pense que cela nuitréellement à leur capacité de communiquer,de s’ouvrir et de profiter de ce qui setrouve autour d’eux. C’est pourquoi j’essaied’orienter mes fil<strong>les</strong> <strong>dans</strong> ce sens. Je saisqu’el<strong>les</strong> sont très influençab<strong>les</strong>. J’essaie demaintenir leur esprit un peu plus ouvert aumonde qui <strong>les</strong> entoure.Quelle que soit la nature des règ<strong>les</strong>, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>interrogées en Alberta ont manifestementconscience des habitudes médiatiques de leurs <strong>enfants</strong>et ont tendance à donner à leurs tactiquesd’intervention une orientation plus conservatriceque <strong>dans</strong> <strong>les</strong> autres régions.« Ils sont parfoisennuyeux mais c’estce qu’il y a de mieuxpour vos <strong>enfants</strong> »Règle générale, <strong>les</strong> parents interrogés à Calgarysouhaitent que leurs <strong>enfants</strong> regardent des programmesqui conviennent à leur âge, qui soientcomiques et respectueux, qui livrent des leçonsde vie et qui renforcent <strong>les</strong> valeurs familia<strong>les</strong>déjà bien implantées. Cela dit, la sélection deprogrammes répondant à ces critères varie d’unfoyer à l’autre. Tandis que certains trouvent quela télévision jeunesse actuelle dépeint des attitudeset des comportements déplacés, d’autresconsidèrent que ces formes de divertissementsont inoffensives pour leurs <strong>enfants</strong>. Néanmoins,tous <strong>les</strong> parents reconnaissent que la majoritédes programmes que leurs <strong>enfants</strong> préfèrent sontsans intérêt pour le spectateur adulte.À un extrême, la mère de la famille De Lucatrouve que <strong>les</strong> programmes jeunesse actuelsdiffusés sur Family Channel, YTV et Teletoondressent un portrait négatif de la famille et fontla promotion de comportements inconvenants etirrespectueux chez <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> :Je trouve notamment qu’ils présentent<strong>les</strong> parents comme des individus stupides,comme si <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> n’avaient plus rien àapprendre d’eux. Ces programmes tournentautour de l’enfant et <strong>les</strong> parents ne sontjamais impliqués. Tout ce qui se passetourne autour de la vie des <strong>enfants</strong>. Il n’y aaucune interaction parentale. Bien souvent,<strong>les</strong> <strong>enfants</strong> eux-mêmes ne traitent pas leurs83
- Page 3 and 4:
Et les enfants dans tout ça?Les fa
- Page 5:
Table des matièresOrigine du proje
- Page 8 and 9:
2Introduction à laseconde phase de
- Page 10 and 11:
4tableau d’honneur de leur école
- Page 12 and 13:
6à vos yeux ? Quelles émotions re
- Page 15 and 16:
9Analyse régionale deSt. John's, N
- Page 17 and 18:
poursuivent parfois leur covisionne
- Page 19 and 20:
des Doherty, la mère, le père et
- Page 21 and 22:
Bien qu’ils ne soient peut-être
- Page 23 and 24:
Ces parents ne trouvent pas seuleme
- Page 25 and 26:
Ma fille rentre de l’école avec
- Page 27 and 28:
« Oh, j’adore cettesérie »Au c
- Page 29 and 30:
mère le confirme, « elle contrôl
- Page 31 and 32:
La jeune McLeary, 11 ans, a des id
- Page 33:
Les entretiens qualitatifs ont rév
- Page 36 and 37:
30IntroductionLes familles québéc
- Page 38 and 39: 32Du point de vuede la familleL’a
- Page 40 and 41: 34« J’aime surtout lesémissions
- Page 42 and 43: 36« plus légers ». Il admet néa
- Page 44 and 45: 38vu recommander par le docteur de
- Page 46 and 47: 40SpieZ ! Nouvelle génération (FR
- Page 48 and 49: 42qu’un autre joue du piano (mais
- Page 50 and 51: 44Dans la même veine, plusieurs av
- Page 52 and 53: 46Réflexions finalesIl est éviden
- Page 54 and 55: 48IntroductionLes données concerna
- Page 56 and 57: 50Les SandersLes Sanders sont une f
- Page 58 and 59: 52trois téléviseurs, c’est prin
- Page 60 and 61: 54de la télévision en général o
- Page 62 and 63: 56« On avait hâtede les regarder,
- Page 64 and 65: 58durée de l’utilisation de l’
- Page 66 and 67: 60La mère des Rajput offre une exp
- Page 68 and 69: 62influencée par les personnages d
- Page 70 and 71: 64Le fils Sanders, âgé de 10 ans,
- Page 72 and 73: 66pratique est plus répandue chez
- Page 74 and 75: 68tous. Bien que les participants c
- Page 76 and 77: 70comme « ringard », « bizarre
- Page 79 and 80: 73Analyse régionale deCalgary, AB
- Page 81 and 82: souvent tôt pour l’école à cau
- Page 83 and 84: Ces conclusions résultent de l’a
- Page 85 and 86: Il est également intéressant de n
- Page 87: Quelle que soit la forme médiatiqu
- Page 91 and 92: « Il n’existe pasd’émissionsf
- Page 93 and 94: ang de ses programmes favoris sans
- Page 95 and 96: Quel que soit le genre ou le conten
- Page 97 and 98: seule chose à la fois. C’est une
- Page 99 and 100: Montana. Et elle me disait que dans
- Page 101 and 102: 95Analyse régionale deVancouver, B
- Page 103 and 104: la majorité de leur consommation t
- Page 105 and 106: Les chercheurs en ont donc conclu q
- Page 107 and 108: programmes qu’elle lui apporte un
- Page 109 and 110: MèrePour ceux qui veulent retenir
- Page 111 and 112: Il est important de passer du temps
- Page 113 and 114: « Les règles ne leurposent pas tr
- Page 115 and 116: canadiennes a donné lieu à une di
- Page 117 and 118: Victorious (É.-U.)Bob l’éponge
- Page 119 and 120: « J’ai décidérécemment d’al
- Page 121 and 122: « Et si j’étaisproducteur » :
- Page 123 and 124: vie. D’autres participants trouva
- Page 125 and 126: Conclusion119
- Page 127 and 128: dans les régions de l’Est canadi
- Page 129 and 130: Concernant plus spécifiquement les
- Page 131 and 132: Appendice 1125
- Page 133 and 134: Groupe dediscussion deCalgary127
- Page 135 and 136: « Fais un dessinde ton émissionpr
- Page 137 and 138: Groupe dediscussion deSt. John’s1