48IntroductionLes données concernant le centre du <strong>Canada</strong> ontété recueillies à Toronto, capitale de l’Ontario,sur une période de trois jours en février 2011.Avec une population de 6 millions d’habitants(incluant <strong>les</strong> banlieues qui composent le GrandToronto [Greater Toronto Area en anglais]), c’estla plus grande métropole du <strong>Canada</strong>. Les chercheursont sondé des famil<strong>les</strong> issues de la classemoyenne à la classe moyenne supérieure quivivent <strong>tout</strong>es <strong>dans</strong> le Grand Toronto. Les parentssont entre la fin-trentaine et la mi-quarantaine.Chaque famille compte au moins deux <strong>enfants</strong>âgés entre 9 et 12 ans et perçoit un revenu annuelmoyen allant de 45 000 $ à 125 000 $. Tous <strong>les</strong>parents interrogés sont nés au <strong>Canada</strong> ou y viventdepuis plus de 10 ans. Ils travaillent à tempsplein et occupent principalement des emplois decol blanc <strong>dans</strong> l’industrie des services. Dans <strong>les</strong>foyers retenus, au moins un parent est titulaired’un diplôme d’enseignement supérieur ou universitaire.Au rang des occupations, on relève unjoueur professionnel de jeux vidéo, un fonctionnaireet un technicien en télécommunications.Tous <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> participants sont nés au <strong>Canada</strong>et disent regarder plus de 10 heures de télévisionpar semaine.Comme <strong>les</strong> autres chapitres de ce rapport, celui-cicommencera par un portrait approfondi de lafamille qui, selon l’équipe de recherche, incarne lemieux la « famille torontoise type ». Néanmoins,à cause de la grande diversité des famil<strong>les</strong> rencontrées,<strong>les</strong> chercheurs ont estimé pertinent deprésenter deux profils familiaux différents. Tous<strong>les</strong> deux montrent des dynamiques communes,propres à cette région du <strong>Canada</strong> qui est particulièrementgrande, diverse et en constants croissance.Comme toujours, <strong>les</strong> noms des famil<strong>les</strong>ont été modifiés pour protéger l’anonymat desparticipants et assurer la confidentialité de leurspropos.Les RajputLes Rajput sont une famille de classe moyennecomposée de cinq membres, dont trois <strong>enfants</strong> :l’aînée, 12 ans, a deux frères de 10 et 6 ans. Lafamille réside <strong>dans</strong> une maison récente sur deuxétages qui fait partie d’un projet d’urbanisationprometteur à Brampton (à environ 45 minutes ducentre-ville de Toronto).Le père, <strong>dans</strong> la quarantaine, est originaire duMoyen-Orient. Il a grandi au Pakistan et s’estinstallé au <strong>Canada</strong> une fois adulte. La mère, âgéed’un petit peu plus de 40 ans, est égalementd’origine moyen-orientale mais elle est née et agrandi à Hamilton, en Ontario. Les deux parentstravaillent à temps plein et doivent aménagerleur emploi du temps pour s’assurer que l’und’entre eux soit à la maison et s’occupe des<strong>enfants</strong>. Pour y parvenir, le père (un technicienen télécommunications) part travailler à 5 h dumatin et rentre à la maison en début d’après-midipour surveiller ses <strong>enfants</strong> après leurs activitésscolaires. La mère, elle, reste à la maison le matinpour préparer <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> avant l’école. Puis elleprend le train de banlieue afin de rejoindre sonlieu de travail, <strong>dans</strong> le centre-ville de Toronto. Cetrajet lui prend plus d’une heure. Elle arrive aubureau <strong>dans</strong> le courant de la matinée et reste parconséquent généralement plus tard le soir.Une journée de semaine type chez <strong>les</strong> Rajputcommence par la préparation des <strong>enfants</strong> pouraller à l’école. C’est la mère qui s’en charge. Lesdeux garçons vont souvent manger leur déjeunerdevant des dessins animés tandis que l’aînéese prépare <strong>dans</strong> sa chambre ou elle va elle aussiregarder la télévision (habituellement FamilyChannel). La mère admet que regarder la télévisionà cet instant de la journée est une source dedistraction qui ajoute pas mal de confusion à leurroutine du matin. Néanmoins, il semble que cesoit devenu une activité incontournable de leurquotidien. L’après-midi, l’aînée passe chercherses deux frères à l’école et <strong>les</strong> raccompagne à lamaison où ils prennent une collation et regardentun peu de télévision avant le retour de leur père.Quand ce dernier rentre, vers 16 h, ils éteignent
la télévision et commencent leurs devoirs. Lepère est très impliqué <strong>dans</strong> la scolarité de ses <strong>enfants</strong>.Il insiste souvent pour qu’ils réalisent desdevoirs supplémentaires et approfondissent leurinstruction, sans oublier <strong>les</strong> études religieusesquotidiennes auxquel<strong>les</strong> ils s’adonnent ensemble.Peu de temps après <strong>les</strong> devoirs, le père préparele souper, qu’ils mangent en famille assis autourd’une table. Une fois le repas terminé, <strong>les</strong> <strong>enfants</strong>ont le droit de regarder la télévision ou de jouer àl’ordinateur.Le père <strong>les</strong> encourage toujours à regarder desprogrammes télévisuels à contenu informatif. Ilaime regarder La roue de la fortune et Jeopardyavec ses fils chaque soir. Pendant ce temps, lafille regardera <strong>dans</strong> sa chambre <strong>les</strong> émissionspour <strong>enfants</strong> et ado<strong>les</strong>cents de son choix, commeLes Sorciers de Waverly Place et Les Menteuses.Quand la mère rentre de son travail, vers 20 h,elle est accueillie par ses trois <strong>enfants</strong> qui lui fontpart de leur journée avant d’aller se coucher.Globalement, cette famille est bien organiséeet la consommation médiatique est bien réglée.Les habitudes médiatiques de chacun (contenuet usage) sont très liées à leurs préférencesindividuel<strong>les</strong>, à leur âge et au temps qu’ils ont à yconsacrer. Les origines familia<strong>les</strong> de semi-migrantexpliquent peut-être le regard plus « traditionnel» des parents sur la consommation médiatiqueet sur <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> connexes (traditionnel encomparaison de <strong>tout</strong>es <strong>les</strong> autres famil<strong>les</strong> interrogéesà Toronto). La consommation télévisuelley est réglée de la même manière que beaucoupd’autres activités imposées aux <strong>enfants</strong> (ex. : <strong>les</strong>heures de repas, <strong>les</strong> devoirs, l’étude religieuse).En d’autres termes, la télévision remplit chez <strong>les</strong>Rajput une fonction particulière : elle occupe lafamille du retour de l’école au souper, ou avant etaprès <strong>les</strong> devoirs.Au total, la famille possède quatre téléviseurs :un <strong>dans</strong> le salon, où a lieu la plus grande part ducovisionnement en famille, un <strong>dans</strong> la chambredes parents, un <strong>dans</strong> la chambre de la fille aînéeet un qui est sur le point d’être installé <strong>dans</strong> lachambre du cadet de 10 ans. La plupart du temps,c’est <strong>dans</strong> le salon que <strong>les</strong> Rajput regardent latélévision. Le père surveille <strong>dans</strong> l’ensemble ceque regardent ses <strong>enfants</strong>. Il souhaite aussi qu’ilsdemandent la permission avant d’allumer latélévision. Cette règle s’applique sur<strong>tout</strong> aux deuxgarçons car la fille de 12 ans est en mesure decontourner l’encadrement de son père. De plus,elle regarde davantage la télévision depuis qu’elledispose de son propre appareil <strong>dans</strong> sa chambre.La famille aime également regarder des filmsensemble en fin de semaine.En général, le fils de 10 ans écoute des programmesà contenu informatif (comme ceux deDiscovery Channel ou des jeux sollicitant desconnaissances diverses) avec son père et sonjeune frère. Il regarde aussi des dessins animéscomme Bob l’éponge et Pokémon. Lui et sonfrère jouent fréquemment à l’ordinateur, mais latélévision reste la plateforme de divertissementqu’il préfère. Les parents continuent d’avoir leurmot à dire sur <strong>tout</strong>es <strong>les</strong> habitudes médiatiquesde leurs deux garçons mais ils trouvent de plusen plus difficile de surveiller leur fille de 12 ans.Elle allume fréquemment la télévision tard le soir,passe une bonne partie de son temps sur <strong>les</strong> réseauxsociaux et se dispute avec ses parents pourêtre autorisée à envoyer plus de messages textepar mois sur son téléphone cellulaire. Les parentsne semblent pas encore excessivement préoccupéspar la situation mais il est clair que la fille acommencé à prendre ses distances des habitudesfamilia<strong>les</strong>. Elle préfère passer plus de temps <strong>dans</strong>sa chambre et socialiser avec ses amis.Au cours des entretiens, le père a notamment formuléune remarque intéressante en comparant sapropre enfance avec celle de ses <strong>enfants</strong>, ponctuéepar la télévision. Il se rappelle qu’au Pakistan, latélévision était à l’époque considérée comme unarticle de luxe et utilisée uniquement pour obtenirde l’information. Aujourd’hui, il constate queses <strong>enfants</strong> n’ont recours à la télévision qu’à desfins de divertissement. Ce point de vue pourraitexpliquer pourquoi il encourage ses <strong>enfants</strong> àregarder plus de programmes instructifs que dedessins animés.49
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