52trois téléviseurs, c’est principalement devant celuidu salon qu’ils s’installent ensemble.La famille Mancini pratique, elle, un covisionnementfamilial modéré. Les parents privilégientde loin <strong>les</strong> programmes à contenu informatifet admettent ouvertement ne pas apprécier <strong>les</strong>émissions spécifiquement adressées aux <strong>enfants</strong>,en particulier <strong>les</strong> dessins animés. Voilà ce que leurfille de 12 ans répond quand on lui demande sielle regarde ses programmes préférés, Les Menteuseset iCarly, avec ses parents :F12PèreBah, parfois, je regarde la télé, ilsentrent <strong>dans</strong> la pièce mais ils nes’assoient pas. Ils ne la regardent pasvraiment.Tu n’as qu’à changer ! Moi, je regarde pasça ! C’est <strong>tout</strong>. (blague)Même si ses parents n’aiment pas regarder des« émissions pour <strong>enfants</strong> » avec leur fille, cela nesignifie pas qu’ils ne regardent pas la télévisionensemble. Dans l’extrait ci-dessous, la familleaborde <strong>les</strong> programmes qu’ils aiment regarderensemble et qui constituent des moments parents-<strong>enfants</strong>privilégiés :F12PèreINTF12PèreY’avait une émission que papa et moi onregardait le lundi soir. Celui sur la Romeancienne.Ouais, c’était bien. Tu aimais ça et moiaussi.Ça vous arrive d’enregistrer ces programmespour <strong>les</strong> regarder ensuite sijamais vous n’avez pas le temps ?Bah, on le faisait avec The Bachelor etThe Bachelorette.Ça, c’est leur soir ensemble. (référence àla mère et la fille)Les Sanders incarnent la troisième tendance :ce sont ceux qui regardent le moins la télévisionensemble. Idéalement, ils essaient de réserverune soirée de la semaine pour regarder un film enfamille. Mais même cette habitude peut s’avérerdifficile à maintenir. Quand on lui demande s’ilregarde ses programmes favoris avec ses parents,le fils de 10 ans répond ce qui suit :Bah, seulement s’ils lisent leur journal.Mais ma mère, ça n’arrive pas en général.Soit elle travaille ou elle fait autre chose.Mon père arrive parfois pour lire sonjournal et là peut-être qu’il regarde un boutavec moi.On retrouve chez <strong>les</strong> Sanders une tendancecommunément observée <strong>dans</strong> <strong>les</strong> foyers torontoisinterrogés : beaucoup de parents assument laresponsabilité supplémentaire d’emporter dutravail chez eux pour s’en acquitter pendant lasoirée, ce qui leur laisse peu de temps pour regarderla télévision. Chez <strong>les</strong> Rajput, la mère metune heure et demie pour se rendre à son travail etle même temps pour en revenir. Le plus souvent,elle arrive donc chez elle vers 20 h et ne peut sejoindre à ses <strong>enfants</strong> pour regarder la télévisionen après-midi et en soirée. Les ado<strong>les</strong>cents dugroupe de discussion ont eux aussi confirmé cedéficit général de covisionnement parental dûà de lourds engagements professionnels. C’estégalement la raison qu’ils ont invoquée pour expliquerque leurs parents se soient rarement assisavec eux devant la télévision quand ils avaient 10ans. Tous conviennent que leurs parents étaient« trop occupés pour regarder la télévision », et quepeu prenaient le temps de suivre <strong>les</strong> programmesfavoris de leurs <strong>enfants</strong>. Cela dit, ils ont toujourseu l’impression que leurs parents avaientconscience de ce qu’ils regardaient. Commel’explique une fille de 15 ans au sujet de sa mère :« Elle nous demandait de quoi il s’agissait mais nes’assoyait pas avec nous ».Dans une autre mesure, <strong>les</strong> Robinson offre unexemple singulier. Chez eux, la technologiepermet aux parents de passer du temps avec leurs<strong>enfants</strong> et de tisser des liens avec eux, et ce enmarge de la télévision. Le père a passé plusieursannées à jouer avec ses fil<strong>les</strong> à des jeux vidéo et ildécrit avec fierté combien ses fil<strong>les</strong> ont atteint unbon niveau. À tel point qu’el<strong>les</strong> le battent souventalors que c’était le contraire quand el<strong>les</strong> étaientplus jeunes. Quoique cette approche fonctionnebien <strong>dans</strong> cette famille, beaucoup de parents
trouvent plus difficile d’entrer en relation avecleurs <strong>enfants</strong> dès lors qu’ils préfèrent <strong>les</strong> jeuxvidéo à la télévision. Chez <strong>les</strong> Clark, la mère expliquepar exemple qu’elle et ses fils regardent peula télévision ensemble car ces derniers préfèrentjouer à des jeux vidéo :MèreG11MèreOn regarde, comment, iCarly et <strong>tout</strong> le...Seulement quand il y a un nouvel épisode.C’est vrai. On regarde aussi Zack etCody. C’est <strong>tout</strong> je crois. Juste ces deuxséries. Mais on regarde rarement latélévision.INT À cause des jeux ?MèreG11MèreOui, il joue...À la X-box.Ouais, ils vont jouer en ligne.Autre tendance remarquée chez <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>torontoises : <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> partagent l’engouementde leurs parents pour de vieux programmes, enparticulier ceux que <strong>les</strong> parents appréciaient<strong>enfants</strong>. Chez <strong>les</strong> Rajput, le père aime regarderScooby Doo avec ses <strong>enfants</strong>. Ce programme restecher à son enfance : « Nous pensons que regarderdes dessins animés avec <strong>les</strong> <strong>enfants</strong>, c’est peude chose, mais ainsi, on construit une relationavec eux. Donc quand ils regardent Scooby Doo –“Papa, c’est un bon épisode” – alors là, je m’assoisavec eux et je le regarde sans problème ». De lamême manière, ses <strong>enfants</strong> pensent que regarderScooby Doo est une opportunité de se rapprocherde lui. L’aînée des Rajput, 12 ans, reconnaît suivreprécisément ce dessin animé parce qu’elle saitqu’alors son père la rejoindra et qu’ils pourrontpasser du temps ensemble. On retrouve dessituations identiques chez <strong>les</strong> Mancini. Le père etson fils aiment regarder des rediffusions des TroisStooges. Chez <strong>les</strong> Robinson, <strong>les</strong> fil<strong>les</strong> apprécientel<strong>les</strong> aussi <strong>les</strong> vieux dessins animés prisés par leurpère, comme Les Cosmocats.« Ils n’apprennentpas grand-chose,c’est plus dudivertissement »S’il est un point sur lequel <strong>les</strong> parents de Torontose font très insistants, c’est l’importance de la« télévision éducative » <strong>dans</strong> la vie de leurs <strong>enfants</strong>.Le terme de « télévision éducative » renvoiepour eux aux programmes à contenu informatifqui sont généralement grand public et qui seconcentrent sur des sujets spécifiques tels que lanature, l’histoire, <strong>les</strong> sciences, <strong>les</strong> biographies etainsi de suite.Au cours des entretiens à domicile, il a été demandéaux parents ce que leurs <strong>enfants</strong> devraientregarder en premier lieu. Tous ont réponduDiscovery Channel, History Channel, NationalGeographic ou the Food Channel pour leur contenu« éducatif ». Quand il leur a été demandé dementionner des programmes spécifiques ciblant<strong>les</strong> 9-12 ans, <strong>les</strong> parents ont avoué trouver <strong>les</strong>émissions de Family Channel et YTV appropriées.El<strong>les</strong> ne constituent pas nécessairement à leursyeux un divertissement de qualité, mais pourcertains, des séries comme Hannah Montana ouLa Vie de palace de Zack et Cody permettent àleurs <strong>enfants</strong> d’approfondir leurs connaissanceset de tirer un quelconque apprentissage despersonnages qui évoluent <strong>dans</strong> un quotidiencommun à cette tranche d’âge.Beaucoup de parents considèrent qu’il convientde regarder des dessins animés comme Bobl’éponge « une à deux fois par semaine ».Toutefois, ils soulignent que leurs <strong>enfants</strong>« n’apprennent pas grand-chose. C’est plutôt undivertissement. C’est une perte de temps ». Dansl’ensemble, ces parents souhaitent que leur progénituremaximise son temps en apprenant desprogrammes qu’elle regarde. Une mère va jusqu’àsuggérer que <strong>les</strong> émissions jeunesse « mettentplus l’accent sur l’apprentissage et moins surl’imaginaire ». Les discussions sur l’état actuel53
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