74IntroductionC’est à Calgary que l’équipe de recherche adébuté sa collecte d’information relative à l’Ouestcanadien. Fortes d’une population dépassant 1,2million d’habitants, Calgary et sa région constituentla plus grande agglomération de l’Albertaet la cinquième du <strong>Canada</strong>. Les chercheurs y ontrecueilli des données pendant quatre jours enseptembre 2011. Exactement cinq entretiensà domicile y ont été réalisés auprès de famil<strong>les</strong>appartenant à la classe moyenne ou moyennesupérieure. Chacune compte au moins deux<strong>enfants</strong> nés au <strong>Canada</strong>, dont un âgé entre 9 et 12ans. Les parents, eux, sont tous <strong>dans</strong> la quarantaine.Ils disposent d’un revenu annuel (par foyer)allant de 65 000 $ à 125 000 $ et ont tous éludomicile <strong>dans</strong> l’une des nombreuses banlieues deCalgary, la majorité étant des projets immobiliersest titulaire d’un diplôme universitaire ou d’enseignementsupérieur. Les occupations varientde comptable à mécanicien d’avions, de mère aufoyer à ouvrier en passant par ingénieur <strong>dans</strong>l’industrie pétrolière.Comme tous <strong>les</strong> autres chapitres de ce rapport,celui-ci commencera par un portrait de la famillequi, aux yeux de l’équipe de recherche, incarnele foyer type de la région de Calgary, offrant unaperçu de la réalité familiale et de la consommationmédiatique locale actuelle. Une fois de plus,<strong>les</strong> noms des famil<strong>les</strong> présentées ont été modifiéspour protéger l’anonymat des participants etassurer la confidentialité de leurs réponses.Les BradfordLes Bradford résident avec leurs <strong>enfants</strong> <strong>dans</strong>l’un des nouveaux quartiers d’une banlieue deCalgary. Ils constituent une représentationintéressante de la famille albertaine typique enmatière de pratiques médiatiques. Le père, Jason,travaille à plein temps comme comptable <strong>dans</strong>une firme de construction. La mère, Marissa,est femme au foyer. Tous deux ont moins de 45ans et l’un d’entre eux est titulaire d’un diplômeuniversitaire. Leur revenu annuel varie entre65 000 $ et 100 000 $. Ils ont 2 <strong>enfants</strong> : Sarah,12 ans, sociable et sportive, est en 8e (1er cycledu secondaire). Mike, 9 ans, intelligent et curieux,est en 4e année. Les quatre membres de la familleBradford sont vraisemblablement tous nés au<strong>Canada</strong>.L’entretien s’est déroulé <strong>dans</strong> la salle à manger,autour de la table. Chacun s’est volontiers prêtéau jeu et a évoqué <strong>les</strong> détails de ses habitudes médiatiquesquotidiennes. Les Bradford possèdent4 téléviseurs : 1 <strong>dans</strong> la chambre des parents, 1<strong>dans</strong> la salle multimédia à l’étage et 2 modè<strong>les</strong>plus anciens <strong>dans</strong> la salle de jeux au sous-sol. Faitintéressant, on ne trouve aucun téléviseur aurez-de-chaussée de la maison. Ce choix délibéréa pour but de créer une « zone sans télévision »propice à la conversation. Habituellement, <strong>les</strong><strong>enfants</strong> ont recours aux postes au sous-sol pourjouer sur leurs conso<strong>les</strong> vidéo et regarder desfilms. Mike est le premier concerné car il aimerevoir La guerre des étoi<strong>les</strong> sur VHS et jouer sursa Wii. C’est également sur ces téléviseurs que <strong>les</strong><strong>enfants</strong> suivent la majorité de leurs programmes« pour <strong>enfants</strong> ».Le poste de la salle multimédia, à l’étage, estessentiellement dédié à des sessions de covisionnementen famille. Les parents estiment qu’enmoyenne, leurs <strong>enfants</strong> regardent une heureet demie de télévision par jour. Ce chiffre n’est<strong>tout</strong>efois pas constant. Il varie en fonction de leuremploi du temps chargé. Généralement, <strong>les</strong> parentsimposent aux <strong>enfants</strong> des règ<strong>les</strong> peu sévèresvisant à encadrer leur consommation télévisuelle.Les programmes inappropriés sont proscritstandis que <strong>les</strong> devoirs et <strong>les</strong> tâches doivent êtesfaits avant d’allumer la télévision. L’interventiondes Bradford sera exposée plus en détail au coursdu chapitre.Une journée typique chez <strong>les</strong> Bradford commencepar la préparation des <strong>enfants</strong> en vue de l’école.Personne ne regarde la télévision à ce moment-là,d’une part parce qu’il n’y a pas de téléviseur àproximité de la cuisine, lequel permettrait d’accompagnerun repas, et d’autre part à cause desemplois du temps chargés de chacun (Sarah part
souvent tôt pour l’école à cause d’engagementsextrascolaires). De retour à la maison <strong>dans</strong>l’après-midi, Mike termine ses devoirs scolaires,puis soit il sort jouer avec des amis, soit il regardela télévision. Dans le second cas, il passe habituellementson après-midi devant Bob l’éponge. Sarahpratique de nombreux sports et joue actuellement<strong>dans</strong> <strong>les</strong> équipes de volley, de basket et de soccerde son école. Elle consacre normalement sesaprès-midi aux compétitions ou à l’entraînement.Très souvent, quand elle rentre chez elle, elle n’aguère le temps de faire autre chose que de finirses devoirs avant de passer à table.Les repas se prennent à la table de la salle à manger,sans télévision – une règle à laquelle tientfermement Marissa. Puis, <strong>les</strong> soirées se finissenten famille devant des programmes tels que Survivor,Glee et certaines émissions de DiscoveryChannel. En fin de semaine, Mike passe sesmatinées au sous-sol devant des dessins animéscomme Bob l’éponge et Le diabolique MonsieurKat, tandis que Sarah écoute des émissions decuisine en direct sur TLC et Food Network. LesBradford aiment visionner en famille des filmsqu’ils louent sur Shaw on Demand la plupart dessoirs de fin de semaine.Depuis peu, ils ont recours au PVR (ou magnétoscopenumérique). Cette pratique trouve saplace <strong>dans</strong> leur routine médiatique car elle leuraccorde plusieurs libertés. Ils sont à même dechoisir quand regarder leurs programmes favoriset de sauter <strong>les</strong> messages publicitaires. Commel’explique Marissa, grâce au PVR, ils ne craignentplus de rater Survivor quand ils assistent auxnombreux matches de soccer de Sarah qui ontlieu en soirée. Ils savent qu’une fois rentrés à lamaison, ils retrouveront leur émission exemptede <strong>tout</strong>e réclame. Il leur arrive également d’enregistrerdes émissions jeunesse qu’ils visionnerontplus tard. Parmi cel<strong>les</strong>-ci, iCarly, La Vie de palacede Zack et Cody, et Bob l’éponge. Bien que parentset <strong>enfants</strong> regardent assez souvent la télévisionensemble, c’est seuls que <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> suiventd’ordinaire ce type de programmes. Les parentsviennent <strong>tout</strong>efois s’asseoir à leurs côtés quand ilsen font la demande.Concernant <strong>les</strong> autres médias, chacun des <strong>enfants</strong>possède une Nintendo DS. Mike dispose d’uneconsole Wii et Sarah d’un iPod. Ils utilisent tousces appareils pour jouer. Le foyer est équipé dedeux ordinateurs, un de bureau <strong>dans</strong> le salon etun portable que se partagent <strong>les</strong> <strong>enfants</strong>. Ils yont essentiellement recours pour jouer en ligne,car aucun ne possède de compte Facebook. Saraha également en sa possession un téléphonecellulaire. Son forfait voix et texte est minimalmais semble lui convenir parfaitement. Elle n’estpas encore, d’après ses parents, excessivementaccrochée à son téléphone cellulaire.Habitudesmédiatiques àCalgaryLes <strong>enfants</strong> présents lors des cinq entretiensfamiliaux ont rapporté regarder la télévision plusde 10 heures par semaine, à l’exception de ceuxdes Brown, qui y consacrent entre 5 et 7 heures.Les <strong>enfants</strong> d’une seule famille avouent regarderla télévision avant l’école. La plupart d’entre euxécoutent en revanche quelques programmes auretour de l’école. À Calgary, <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> interrogésregardent la télévision majoritairement en fin desemaine et en soirée. Cette tendance fluctue avec<strong>les</strong> saisons. Ils jouent plus souvent dehors <strong>les</strong>mois d’été et regardent plus la télévision en hiver,quand le temps est plus rude et que <strong>les</strong> journéessont plus courtes.Les famil<strong>les</strong> sondées possèdent en moyenne 3téléviseurs par foyer. Ce chiffre est légèrementinférieur à celui observé à St. John’s et à Toronto(respectivement 3,8 et 3,2). La plus grandedifférence réside <strong>dans</strong> la disposition des postesen question. Chez <strong>les</strong> cinq famil<strong>les</strong> interrogées,aucun enfant n’a de téléviseur <strong>dans</strong> sa chambre.Cette statistique est d’autant plus notable quandon la compare aux données de Toronto, où 2/3des <strong>enfants</strong> possèdent leur propre téléviseur.Généralement, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> regardent ensemblepas mal de télévision. El<strong>les</strong> ont tendance à plani-75
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