36« plus légers ». Il admet néanmoins qu’il est peutêtreguidé par son désir inné de protéger sa filleen l’empêchant de grandir trop vite :Si je pose la question à ma fille, elle auraitdite non, parce que <strong>dans</strong> sa tête, <strong>tout</strong>es <strong>les</strong>émissions qu’elle regarde sont parfaites.Mais moi, si je <strong>les</strong> regarde avec mes yeux deparents, je vais dire non, ca ne fit pas. Peutêtre parce que je veux la garder – je veuxtrop la protéger face à des choses. Mais àmes yeux, j’aimerais mieux qu’elle regarde<strong>les</strong> émissions un peu plus soft. C’est ça queje veux qu’elle écoute.Beaucoup de parents comparent <strong>les</strong> programmesaujourd’hui proposés à leurs <strong>enfants</strong> avec ceuxqu’ils regardaient quand ils avaient leur âge.Généralement, <strong>les</strong> parents montréalais (et desautres régions comme <strong>les</strong> chapitres suivants lemontreront) évoquent <strong>les</strong> programmes de leurenfance avec nostalgie. Selon eux, ces derniersavait une portée morale plus évidente et étaientde meilleure qualité que ceux d’aujourd’hui. Chez<strong>les</strong> Tremblay, le père déplore un manque de créativité,de morale et globalement de justesse encomparaison des programmes de sa jeunesse. Iltrouve aussi que <strong>les</strong> émissions jeunesse actuel<strong>les</strong>sont diffusées trop tôt, et que des cases de grandeécoute sont occupées par des émissions pouradultes qui ne conviennent pas à <strong>tout</strong>e la famille :Moi je trouve ça dommage. On reviens àmon temps, <strong>les</strong> émissions comme la petitemaison <strong>dans</strong> la prairie ils avaient quelquechose d’intéressant à l’intérieur de ça, ilsavaient toujours un message qui passait.Aujourd’hui honnêtement, je regardemême aux heures de grandes écoutes tu tedis pourquoi ils ne montrent pas quelquechose de plus génial, plus intéressant, pluscréatif. C’est vraiment insipide d’écoutercela, c’est trop adulte, comme OccupationDouble, tu par<strong>les</strong> d’une heure pour montrercela aux <strong>enfants</strong>, c’est carrément stupide...aujourd’hui c’est pour ça qu’on lâche de plusen plus la télé.Les Laverdure estiment de leur côté que <strong>les</strong>dessins animés sont devenus excessivementviolents et irrespectueux. Les Désiré sont quantà eux frustrés de voir que <strong>les</strong> émissions de qualiténe restent pas sur <strong>les</strong> ondes assez longtempspour trouver un public et gagner en popularité,contrairement aux programmes de leur enfance.« On mélange <strong>les</strong>valeurs socia<strong>les</strong> enmontrant la réalitéde la vie quotidienneet le fun »Devant la déception d’un très grand nombrede parents occasionnée par ce « déficit deprogrammes », <strong>les</strong> chercheurs leur ont demandéquels étaient <strong>les</strong> éléments essentiels d’une bonneémission jeunesse pour des <strong>enfants</strong> de 9 à 12 ans.Si <strong>les</strong> réponses varient <strong>dans</strong> le détail d’unerégion à l’autre, <strong>les</strong> mêmes caractères générauxreviennent à travers <strong>tout</strong> le pays. Les parentsveulent que <strong>les</strong> programmes destinés à leurs <strong>enfants</strong>soient divertissants et drô<strong>les</strong> pour stimulerleur imagination, qu’ils présentent un contenuapproprié à leur âge et qu’ils abordent des questionsimportantes comme le respect des adulteset de ses semblab<strong>les</strong>, la politesse et <strong>les</strong> valeursfamilia<strong>les</strong> fortes. Il serait également apprécié que<strong>les</strong>dites émissions représentent avec exactitudeleur culture <strong>tout</strong> en prônant la tolérance et l’acceptationdes autres.Les parents de la famille Nadeau adhèrent à<strong>tout</strong>es ces suggestions et recommandent en plusque <strong>les</strong> producteurs imitent le style et la distributionefficace des programmes de Télé-Québecet de Radio-<strong>Canada</strong>, que leurs <strong>enfants</strong> avaientl’habitude de regarder, mais en ciblant cette foisciun public plus âgé.
Stimuler son imaginaire et rester commeTélé-Québec mais plus vieux un peu. Jepense que cela serait bien pour eux, pourla créativité sur<strong>tout</strong>. Les samedis de Lison(sur Radio-<strong>Canada</strong>) qu’on avait <strong>dans</strong> letemps, il y avait des concours de dessin,une interaction avec eux. Plus d’interactionavec le public pour aider l’enfant à seconcentrer puis aider l’enfant à participeret sentir une interaction plutôt que justeregarder un spectacle.Beaucoup de parents signalent aussi que des programmesinteractifs pourraient avoir l’avantagede maintenir <strong>les</strong> jeunes spectateurs impliqués etconcernés, et leur permettre de participer. Dansle groupe de discussion, un père a souligné l’importancede demander aux <strong>enfants</strong> ce qu’ils aimeraientvoir. Il s’est plu en effet à rappeler qu’enfin de compte, c’était à eux que <strong>les</strong> programmesétaient destinés. Quelques parents trouventpar ailleurs que diffuser des émissions jeunesseentre 16 h et 18 h n’est pas réaliste parce qu’enmajorité, <strong>les</strong> <strong>enfants</strong> ne sont pas encore rentrésà la maison. Certains sont gardés tandis qued’autres participent à des activités parascolaires/sports. Les <strong>enfants</strong> finissent ainsi par suivredavantage de programmes pour adultes en soirée,puisque c’est là ce qui est proposé quand ils onteffectivement le temps de s’asseoir et de regarderun peu la télévision.« Sur ce côté-là, on<strong>les</strong> a structurés »Dans l’ensemble, <strong>les</strong> parents font état d’unnombre assez régulier de règ<strong>les</strong> et d’interventionsrelatives aux habitudes médiatiques ettélévisuel<strong>les</strong> de leurs <strong>enfants</strong>. La plupart essaientd’imposer certaines conditions, comme celle definir ses devoirs et ses tâches avant de se mettredevant la télévision. Ils limitent aussi le tempsalloué aux jeux vidéo ou à Internet. La moitié desfamil<strong>les</strong> admettent regarder la télévision durant<strong>les</strong> repas, mais ne le font pas systématiquement àtous <strong>les</strong> repas.Chaque parent, à sa manière, fixe le cadre qu’ilpense nécessaire à ses <strong>enfants</strong>. Chez <strong>les</strong> Désiré,par exemple, le câble est connecté via une carteinformatisée que la mère retire de son boîtier si<strong>les</strong> <strong>enfants</strong> ne respectent pas <strong>les</strong> consignes misesen place à la maison. Elle reconnaît que cela lafrustre parfois, mais que de tel<strong>les</strong> mesures sontnécessaires pour faire appliquer <strong>les</strong> règ<strong>les</strong>. Cesmesures, admet-elle, sont extrêmement efficaces.Après des mois de tergiversations, <strong>les</strong> Tremblayont finalement décidé de se désabonner deMusiquePlus car ils désapprouvaient la majoritédes programmes que leurs <strong>enfants</strong> regardaient.La mère de la famille Robillard emploie uneapproche différente. Elle ne limite pas le tempsd’écoute de ses <strong>enfants</strong> mais souligne <strong>les</strong> bienfaitsqu’elle observe quand elle s’assoit avec eux devantla télévision. Bien qu’elle trouve que la télévision<strong>dans</strong> son ensemble possède un grand potentiel, cemédia est selon elle d’autant plus bénéfique, pourne pas dire sûr, si un adulte supervise l’écoute des<strong>enfants</strong> et s’implique <strong>dans</strong> ce qu’ils regardent :Cela dépend de l’encadrement que tu faisavec l’enfant. Moi je ne suis pas du style àlimiter l’enfant avec la télévision je me disc’est un media y en par<strong>tout</strong> <strong>dans</strong> la maison.C’est savoir gérer des fois. Moi je pense quec’est un média qui a beaucoup de potentiel,de pouvoir, mais on doit s’en servir d’unebonne manière, oui il y a une période où tupeux laisser aller, mais il y a une périodeoù ils ont besoin d’encadrement. C’est pasjuste une question de temps devant la téléc’est aussi une question de qualité puis c’estune question d’encadrement.À part interdire MusiquePlus ou des programmesjugés inappropriés, comme Les Simpson, lamajorité des parents admettent ne pas exercersur ce que leurs <strong>enfants</strong> regardent à la télévisionle même contrôle assidu que pour Internet et<strong>les</strong> jeux vidéo. Chez <strong>les</strong> Nadeau, la mère a limitéle temps de jeux vidéo de son fils de 12 ans à 30minutes par soir. Sans cela, dit-elle, il joueraitsans arrêt pendant des heures. Elle évoque avechumour la frustration qu’elle a ressentie dernièrement,quand son fils qui s’était cassé le pouce s’est37
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