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102 Codage neuronal et computation<br />

Globalement, nos résultats suggèrent que la plupart des neurones corticaux<br />

sont extrêmement sensibles aux coïncidences, et peuvent agir comme des détecteurs<br />

de coïncidences. Ils restent aussi bien entendu sensibles à la fréquence de<br />

décharge des entrées. Par ailleurs, leur comportement peut aussi être modulé par<br />

du bruit de fond de telle sorte qu’ils peuvent aussi agir comme des intégrateurs.<br />

Ainsi, les deux points de vue ne sont pas forcément exclusifs. En revanche, ce qui<br />

est fondamental est la sensibilité des neurones à des corrélations très faibles. Cela<br />

ne permet pas d’appréhender la computation neuronale en ne considérant que la<br />

fréquence de décharge des neurones.<br />

Synchronie<br />

L’observation de corrélations entre neurones, permise au cours des deux dernières<br />

décennies grâce au développement de nouvelles techniques expérimentales<br />

comme par exemple les grilles multi-électrodes, a conduit à une remise en question<br />

de la théorie fréquentielle. Cette théorie est en effet basée sur l’indépendance des<br />

neurones et sur le caractère totalement aléatoire du bruit neuronal. La présence<br />

de corrélations dans l’ensemble du système nerveux n’est pas forcément incompatible<br />

avec la prise en compte de la seule fréquence de décharge comme variable<br />

pertinente dans la computation neuronale. La seule présence de corrélations n’implique<br />

pas forcément l’existence d’un rôle computationnel pour ces corrélations.<br />

Néanmoins, le fait que les neurones sont très sensibles à des corrélations, même<br />

faibles, dans leurs entrées, tend à contredire la théorie fréquentielle.<br />

Les phénomènes de corrélations et de synchronisation dans le système nerveux,<br />

leur modélisation ainsi que leurs éventuels rôles computationnels ou comportementaux,<br />

seront discutés plus en détail dans le chapitre suivant.<br />

3.8 Conclusion<br />

La décharge des neurones corticaux est irrégulière, tandis que la réponse de<br />

ces neurones à un stimulus fixé présente une grande variabilité. L’activité corticale<br />

semble donc marquée par la présence de bruit. Cette observation contraste avec<br />

la fiabilité impulsionnelle des neurones in vitro ou des modèles de neurones, ou<br />

encore des neurones se trouvant dans des structures de bas niveau comme la rétine.<br />

Le rôle de la temporalité des potentiels d’action dans le codage et la computation<br />

est donc controversé. L’étude des phénomènes de corrélations neuronales pourrait<br />

permettre de préciser ce rôle éventuel, comme nous le verrons dans le chapitre<br />

suivant.

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