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134 Oscillations, corrélations et synchronisation<br />

rélatives, ce qui peut expliquer le caractère contesté de ces théories.<br />

4.5.2 Corrélations et pathologies neuropsychiatriques<br />

Une autre approche pour explorer le rôle des corrélations dans la fonction<br />

cérébrale est celle de l’étude des liens entre ces corrélations et les dysfonctions<br />

cognitives. Ce point de vue se rapproche de celui des neuropsychiatres avant l’avènement<br />

des techniques non invasives d’enregistrement cérébral, comme rapporté<br />

par exemple dans Sacks (1998). Lorsqu’une région cérébrale précise est systématiquement<br />

associée à une dysfonction cognitive particulière, il était possible d’inférer<br />

que cette région cérébrale est impliquée dans cette fonction.<br />

Nous pouvons avoir le même point de vue pour le rôle des corrélations dans<br />

le fonctionnement du cerveau. Ainsi, chez l’Homme, des dysfonctions des corrélations,<br />

des oscillations ou de la synchronie sont associées à plusieurs pathologies<br />

neurologiques, comme l’épilepsie, l’autisme, la schizophrénie, la maladie de Parkinson<br />

et d’Alzheimer (Uhlhaas et Singer 2006). Cela peut indiquer que les corrélations<br />

ont effectivement une importance dans le fonctionnement cérébral, car<br />

leurs dysfonctions sont reliées à des troubles cognitifs majeurs. Néanmoins, un<br />

lien de cause à effet n’est pas forcément mis en évidence dans ces travaux, et il ne<br />

s’agit donc pas d’un argument définitif.<br />

La plupart des études citées ici se basent sur l’observation d’enregistrements<br />

macroscopiques (EEG, MEG voire IRMf). Les signaux observés consistent en<br />

des moyennes de l’activité de larges assemblées de neurones, aussi les oscillations<br />

reflètent-elles l’activité synchrone d’une portion significative de neurones.<br />

Par ailleurs, certains travaux s’intéressent à la cohérence fréquentielle de deux<br />

zones cérébrales : dans ce cas il s’agit d’étudier le degré de synchronisation entre<br />

ces aires.<br />

Schizophrénie<br />

La schizophrénie est caractérisée notamment par des syndromes psychotiques<br />

(hallucinations) et une désorganisation des pensées et du comportement (Friston<br />

et al. 1995, Green 1996). Cette pathologie proviendrait de déficits dans la coordination<br />

des processus cérébraux, comme l’attention ou la mémoire de travail (Phillips<br />

et Silverstein 2003, Uhlhaas et Singer 2006). Or, selon la théorie du liage perceptif,<br />

la synchronisation permettrait cette coordination. La question se pose alors<br />

de savoir si la schizophrénie est associée à des déficits de la synchronisation.<br />

De nombreuses études montrent que c’est effectivement le cas (Uhlhaas et al.<br />

2006, Uhlhaas et Singer 2010). D’abord, des enregistrements EEG montrent un<br />

déficit de la synchronisation spécifiquement dans les bandes beta et gamma (entre<br />

30 Hz et 80 Hz environ) lors de la perception (Kwon et al. 1999, Spencer et al.<br />

2004, Krishnan et al. 2005) ou de tâches cognitives (Spencer et al. 2003, Uhlhaas et<br />

Singer 2006) (voir figure 4.16). Des anomalies anatomiques concernant la connectivité<br />

corticale longue distance au sein de la substance blanche sont reliées à la<br />

pathologie et pourraient expliquer les déficits de la synchronisation (Kubicki et al.<br />

2007). Par ailleurs, une connectivité accrue à courte distance pourrait expliquer

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