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78 Codage neuronal et computation<br />

chapitre. Les processus moléculaires, cellulaires, et physiques à l’œuvre dans le système<br />

nerveux sont tous sujets à des fluctuations aléatoires de plus ou moins grande<br />

importance. Cela a des conséquences majeures sur la manière dont le cerveau représente<br />

et traite l’information, car ce dernier doit le faire de manière robuste<br />

malgré le bruit. Les stratégies permettant l’élaboration de processus fiables dans<br />

un environnement aléatoire sont à la base des différentes théories de codage et de<br />

computation.<br />

La terminologie précise sur les différentes formes du bruit neuronal peut varier<br />

selon les auteurs, aussi précisons-nous ici le vocabulaire choisi dans cette thèse.<br />

Nous utiliserons le terme de variabilité de manière générale, pour exprimer le fait<br />

qu’une quantité varie au cours de plusieurs réalisations d’une même expérience,<br />

à travers plusieurs neurones à un instant donné, ou pour un neurone donné au<br />

cours du temps. Nous réserverons le terme d’irrégularité pour caractériser la<br />

variabilité au cours du temps d’une quantité associée à un neurone donné. Enfin,<br />

nous utiliserons le terme de fiabilité lors de la présence d’une faible variabilité à<br />

travers différentes réalisations ou différentes conditions.<br />

3.2.3 Sources du bruit<br />

D’où vient le bruit neuronal ? On distingue deux sources différentes. D’abord,<br />

lorsque l’on parle de variabilité inter-essais (ou variabilité de la réponse évoquée),<br />

une certaine part de la variabilité peut provenir du bruit dû au réseau. Autrement<br />

dit, ce qui nous apparaît comme du bruit peut refléter la variabilité de l’état du<br />

cortex entre les différents essais (Arieli et al. 1996). Il ne s’agit donc pas réellement<br />

de bruit, dans le sens où ces fluctuations ne sont pas forcément aléatoires mais<br />

peuvent simplement refléter un contexte cognitif ou comportemental différent.<br />

Ainsi, selon Deweese et Zador (2004) :<br />

(...) much of the trial-to-trial variability can be attributed to population<br />

activity, raising the possibility that what is noise from the<br />

experimenter’s perspective need not be noise from the perspective of<br />

the animal.<br />

Le terme de bruit est donc à réserver, selon nous, aux processus réellement<br />

aléatoires à l’œuvre dans le système nerveux. Faisal et ses collègues recensent<br />

les sources suivantes (Faisal et al. 2008). D’abord, le bruit sensoriel : les mécanismes<br />

physiques responsables de la perception contiennent une part de variabilité<br />

de par leur nature thermodynamique ou quantique (donc fondamentalement stochastique).<br />

Ensuite, le bruit cellulaire provient de la stochasticité des mécanismes<br />

biophysiques comme la production et la dégradation des protéines, ou l’ouverture<br />

et la fermeture des canaux ioniques (qui dépendent d’un changement de<br />

conformation de protéines) (White et al. 2000). Le bruit des canaux ioniques est<br />

suffisamment important pour avoir un impact sur la génération du potentiel d’action<br />

(Jacobson et al. 2005) et sur sa propagation (Faisal et Laughlin 2007). Le<br />

bruit synaptique provient du caractère aléatoire des nombreux processus impliqués<br />

dans la transmission synaptique : la variabilité dans le nombre de neurotransmet-

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