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4.4 Travaux théoriques sur les corrélations 125<br />

Il est cependant possible de considérer les aspects stochastiques en incorporant<br />

le bruit dans les modèles. La présence de bruit, et en particulier de corrélations<br />

entre les neurones, a en effet probablement une influence importante sur la dynamique<br />

et sur la computation (Rolls et Deco 2010). Notamment, l’observation<br />

expérimentale de corrélations remet en question l’approche déterministe et entièrement<br />

basée sur une fréquence de décharge moyenne, comme celle des premières<br />

théories de champs moyen. Les travaux sur de tels modèles stochastiques permettent<br />

l’étude de comportements dynamiques plus riches et plus réalistes que les<br />

modèles déterministes (Brunel 2000, Cai et al. 2004, El Boustani et Destexhe 2009,<br />

Faugeras et al. 2009, Touboul et Ermentrout 2010). Le passage à la limite d’un<br />

nombre infini de neurones n’est alors pas toujours pertinent sur le plan biologique,<br />

et apparaît plutôt comme une singularité des modèles (Touboul et Ermentrout<br />

2010). L’étude des effets spécifiquement dus à un nombre fini de neurones (finite<br />

size effects) conduit à la prise en compte des corrélations dans la dynamique.<br />

Il n’y a pas de consensus sur la nécessité de prendre en compte les corrélations<br />

dans l’étude de la dynamique de grands réseaux de neurones. Certains<br />

travaux montrent ainsi que les corrélations dues aux entrées communes sont très<br />

faibles (Renart et al. 2010, Ecker et al. 2010), sans doute à cause des corrélations<br />

entre excitation et inhibition qui tendent à annuler les corrélations (décorrélation).<br />

Ces résultats peuvent inciter à supposer l’indépendance des neurones dans<br />

les modèles. Cependant, il convient de réaliser que des corrélations faibles ne sont<br />

pas synonymes d’indépendance, et peuvent tout à fait avoir un impact sur la<br />

computation neuronale. C’est un point majeur de notre travail, exposé dans le<br />

chapitre 8.<br />

4.4.2 Détection de coïncidences<br />

Les neurones sont-ils sensibles aux corrélations de leurs entrées ? Dans un<br />

cas idéal d’un modèle impulsionnel à fuite où le bruit synaptique est nul, cette<br />

propriété de détection de coïncidences provient essentiellement de la présence d’un<br />

seuil (voir figure 4.12). Le modèle intègre-et-tire est ainsi clairement sensible aux<br />

coïncidences : le neurone ne répond que lorsque le délai entre deux potentiels<br />

d’action présynaptiques est suffisamment court par rapport à la constante de<br />

temps membranaire. Ce n’est pas le cas d’un intégrateur parfait (sans fuite),<br />

qui agit essentiellement comme un compteur d’entrées sans prendre en compte la<br />

temporalité des entrées (ce cas correspond d’ailleurs à la limite d’un intègre-et-tire<br />

où la constante de temps membranaire tend vers l’infini).<br />

De manière générale, avec des modèles plus complexes, du bruit synaptique, et<br />

un grand nombre d’entrées présynaptiques corrélées à un certain degré, la sensibilité<br />

des neurones aux corrélations est plus difficile à étudier analytiquement. Des<br />

résultats numériques restent néanmoins possibles. On peut distinguer les modèles<br />

où les entrées sont impulsionnelles et ceux où les entrées sont diffusives (approximation<br />

de diffusion).

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