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142 Oscillations, corrélations et synchronisation<br />

Oscillations et perception olfactive<br />

Le système olfactif permet une reconnaissance fiable des odeurs, malgré la<br />

grande diversité des molécules odorantes et la présence de fluctuations aléatoires<br />

dans la composition moléculaire d’une odeur (Laurent et al. 2002). De plus, une<br />

odeur donnée peut être composée d’un mélange particulier de nombreuses molécules.<br />

Le système olfactif reconnaît ainsi des motifs de composition moléculaires<br />

plutôt que des molécules individuelles. Enfin, la reconnaissance des odeurs est<br />

invariante par rapport à la concentration des molécules : une odeur est plutôt<br />

caractérisée par les rapports relatifs de concentration des différentes molécules<br />

plutôt que par les concentrations absolues (Uchida et Mainen 2007).<br />

Des oscillations ont été observées dans le système olfactif depuis longtemps, que<br />

ce soit chez le mammifère ou chez l’insecte (Adrian 1942, Laurent et Davidowitz<br />

1994). Ainsi, chez le criquet, une odeur donnée induit une séquence dynamique<br />

d’oscillations synchrones, où différentes assemblées de neurones se synchronisent<br />

au fur et à mesure des oscillations. La séquence spécifique de synchronisation<br />

encoderait alors l’odeur présentée (Laurent et Davidowitz 1994). Il a été proposé<br />

des modèles expliquant la mémoire et la reconnaissance des odeurs basés sur la<br />

synchronisation dynamique d’assemblées de neurones (Laurent et al. 2002, Brody<br />

et Hopfield 2003, Brette 2012).<br />

Oscillations et synchronisation dans l’hippocampe<br />

L’hippocampe est une structure du cerveau des mammifères impliquée notamment<br />

dans la navigation spatiale et la mémoire (O’Keefe 1979). Les cellules<br />

de lieu sont des neurones de l’hippocampe qui déchargent spécifiquement lorsque<br />

l’animal se trouve à une position précise dans l’espace (O’Keefe et Dostrovsky<br />

1971, O’Keefe 1979). Ces cellules ont aussi été observées chez l’Homme (Ekstrom<br />

et al. 2003). La décharge des cellules de lieu accompagne les oscillations<br />

theta (O’Keefe et Recce 1993) et joue probablement un rôle dans la mémorisation<br />

spatiale. Mentionnons aussi la découverte surprenante des cellules de grille dans le<br />

cortex entorhinal (Hafting et al. 2005), qui déchargent lorsque l’animal se trouve à<br />

un sommet d’un réseau hexagonal plan. Le point de vue actuel est que les cellules<br />

de lieu et de grille sont à la base d’une représentation neuronale de la navigation<br />

spatiale (Moser et al. 2008).<br />

Précession de phase<br />

Une cellule de lieu décharge lorsque l’animal se trouve à une position spatiale,<br />

déterminée par le champ récepteur de la cellule. La décharge du neurone au cours<br />

du déplacement dans cette zone est caractérisée par une avance progressive de la<br />

phase de la décharge par rapport aux oscillations theta : c’est la précession de<br />

phase (O’Keefe et Recce 1993, Skaggs et al. 1996, Harris et al. 2002). Le même<br />

phénomène est observé dans les cellules de grille (Hafting et al. 2008). La précession<br />

de phase serait à la base d’un codage de phase utilisé pour la navigation<br />

spatiale (Harris et al. 2002, Lisman 2005). Il s’agirait donc d’un exemple où la

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