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1.5 Le potentiel d’action 29<br />

D’abord, la conduction passive conduit à la dépolarisation du potentiel de<br />

membrane dans la partie juste en amont de l’axone. Cette dépolarisation conduit<br />

à l’ouverture des canaux sodium adjacents et à la regénération active d’un nouveau<br />

potentiel d’action. La propagation du potentiel d’action le long de l’axone se fait<br />

donc par une conduction passive et active du courant. La vitesse de propagation<br />

à l’aide de ce mécanisme actif est d’environ 1m/s.<br />

D’autre part, la myélinisation de l’axone permet d’augmenter la vitesse de<br />

propagation d’un facteur pouvant aller jusqu’à 100. Le long d’une partie myélinisée<br />

de l’axone, le courant se propage rapidement et efficacement de manière passive<br />

car la myéline agit comme un isolant électrique et réduit donc considérablement<br />

les fuites du courant à travers la membrane. Au niveau du nœud de Ranvier,<br />

entre deux parties myélinisées, la très grande densité de canaux sodium permet<br />

la regénération du potentiel d’action. La propagation du potentiel d’action se fait<br />

donc de manière saltatoire : passive le long d’une partie myélinisée, active au<br />

niveau des nœuds de Ranvier.<br />

La modélisation mathématique de la propagation du potentiel d’action le long<br />

de l’axone peut se faire par la théorie du câble à l’aide d’équations aux dérivées<br />

partielles de type réaction-diffusion. Cela permet aussi de modéliser la propagation<br />

des potentiels postsynaptiques dans les dendrites jusqu’au soma et au cône<br />

d’émergence où se produit l’intégration spatiotemporelle des potentiels postsynaptiques.<br />

1.5.5 Le potentiel d’action comme signal élémentaire de<br />

transmission<br />

Le potentiel d’action est un signal binaire, caractérisé uniquement par sa présence<br />

ou son absence. Ses caractéristiques comme son amplitude, sa durée, ou sa<br />

forme, sont relativement stables en général (même s’il peut exister de la variabilité<br />

au niveau du soma) et bien décrites par les modèles à conductances dépendant du<br />

voltage de type Hodgkin-Huxley. De plus, selon l’acceptation classique, la transmission<br />

synaptique ne dépend pas en général des caractéristiques du potentiel<br />

d’action, même si des études récentes semblent montrer une dépendance dans certains<br />

cas (Shu et al. 2006). L’arrivée du potentiel d’action dans le bouton présynaptique<br />

déclenche la libération de neurotransmetteurs dans la fente synaptique,<br />

qui eux-mêmes donnent lieu à la génération de courants postsynaptiques dans<br />

l’épine dendritique. La modulation de la transmission synaptique peut se faire<br />

par des messagers chimiques au niveau de la synapse ou au niveau des récepteurs<br />

postsynaptiques, mais pas au niveau du potentiel d’action présynaptique.<br />

Toutes ces raisons expliquent que les neurosciences théoriques sont basées sur<br />

le principe fondamental suivant : le potentiel d’action constitue le signal élémentaire<br />

de transmission de l’information au sein du système nerveux. L’activité d’un<br />

neurone est décrite par la succession temporelle des potentiels d’action émis (théorie<br />

impulsionnelle) ou par la fréquence moyenne d’émission des potentiels d’action<br />

(théorie fréquentielle). Ce point précis concernant les différentes théories du codage<br />

neuronal et de la computation neuronale sera abordé en détail dans la section 3.7.

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