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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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<strong>La</strong> <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. <strong>Témoignage</strong> d’un <strong>Montagnais</strong>. (1997) 29<br />

vard. Ils pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un lunch pour deux ou trois jours et ils part<strong>en</strong>t trouver le bonhomme.<br />

En montant, mon oncle François dit: «On va se t<strong>en</strong>ter icitte puis on va luncher,<br />

on devrait arriver demain.» Mon oncle Michel va chercher de l’eau. Il <strong>en</strong>lève la<br />

neige, perce un trou dans la glace et quand l’eau apparaît, il sort un petit papillon du<br />

trou. Mon oncle a trouvé ça curieux. Il raconte ça à mon oncle François, qui ne l’a pas<br />

cru. Mon oncle Michel a noté l’heure et le jour où c’est arrivé. Le surl<strong>en</strong>demain aprèsmidi,<br />

ils sont arrivés chez le bonhomme, puis, le l<strong>en</strong>demain, il a planté la t<strong>en</strong>te tremblante.<br />

Il a dit la même chose qu’à Prospère Cleary: «Ta femme est morte avant-hier,<br />

la journée que le petit papillon a sorti.» Mon oncle Michel a dit à François: «Je<br />

m’inquiète, je «vas» aller voir ma bonne femme.»<br />

[29]<br />

Quand mon oncle Michel est arrivé <strong>en</strong> bas, sa femme était morte. Le bonhomme<br />

savait tout. L’année du grand feu, il avait prévu que les Indi<strong>en</strong>s aurai<strong>en</strong>t de la misère,<br />

qu’ils crèverai<strong>en</strong>t de faim. C’est des affaires qui ne se parlai<strong>en</strong>t jamais icitte sur la<br />

réserve, ça se parlait juste <strong>en</strong> territoire.<br />

Retour à la table des matières<br />

<strong>La</strong> vie <strong>en</strong> famille<br />

Après mon mariage, on a resté deux ans avec mes par<strong>en</strong>ts, après, j’ai pris un<br />

loyer. Il y avait beaucoup de monde qui restait dans les t<strong>en</strong>tes. <strong>Les</strong> loyers, on pouvait<br />

les compter sur les doigts. On était chanceux d’avoir un loyer. Ceux qui avai<strong>en</strong>t des<br />

maisons, c’était surtout des personnes âgées. Je me souvi<strong>en</strong>s du bonhomme McDonald,<br />

je p<strong>en</strong>se qu’il était r<strong>en</strong>du à 96 ans. Il fallait qu’il fasse son bois. Il n’y avait aucun<br />

service dans le temps, pas d’électricité, ri<strong>en</strong>. Si t’allais pas chercher ton huile à<br />

charbon, t’avais pas d’éclairage. Le père chez nous, il nous <strong>en</strong>voyait aider le bonhomme<br />

le samedi. Faire son bois, r<strong>en</strong>trer son eau. On r<strong>en</strong>trait l’eau avec des siaux et on<br />

remplissait son quart. Dans ce temps-là, les hivers étai<strong>en</strong>t longs, frettes, avec des<br />

grosses bordées de neige, des tempêtes qui durai<strong>en</strong>t trois ou quatre jours.<br />

On a eu une douzaine d’<strong>en</strong>fants. J’ai eu des garçons, des filles à tous les ans. Je<br />

desc<strong>en</strong>dais à tous les trois ou quatre mois, j’étais toujours nouveau marié. J’avais pas

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