La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...
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<strong>La</strong> <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. <strong>Témoignage</strong> d’un <strong>Montagnais</strong>. (1997) 46<br />
Ancêtres<br />
Nous autres, on est des desc<strong>en</strong>dants de g<strong>en</strong>s qui vivai<strong>en</strong>t au lac Mistassini, selon<br />
mon oncle B<strong>en</strong>ny, le garçon de mon grand-père. C’est lui qui est <strong>en</strong> train de faire<br />
l’arbre généalogique. Je ne sais pas s’il a terminé. Je sais qu’on est de desc<strong>en</strong>dance<br />
crie. Je ne le savais pas, c’est lui qui me l’a appris, mon oncle Édouard. Apparemm<strong>en</strong>t,<br />
on a changé de nom trois fois. En premier lieu, ils nous appelai<strong>en</strong>t les hommes aux<br />
«grand’d<strong>en</strong>ts». Ça sonnait comme Météopétéo ou quelque chose comme ça. Je ne sais<br />
pas pourquoi ils nous appelai<strong>en</strong>t les hommes aux «grand’d<strong>en</strong>ts». Ensuite, c’est dev<strong>en</strong>u<br />
Kak’wa, mais je ne sais pas pourquoi.<br />
Mon oncle Thomas porte aussi le nom Kak’wa. Cela ti<strong>en</strong>t au fait qu’il est handicapé.<br />
Il a paralysé très jeune, à l’âge de sept ans <strong>en</strong>viron. Il marchait, disons le mot,<br />
sur les fesses. Il s’aidait beaucoup avec ses mains. Il allait partout quand même. Mais<br />
il est mort comme ça, il a toujours été paralysé. <strong>Les</strong> vieux Indi<strong>en</strong>s disai<strong>en</strong>t que même<br />
au mois de mai, quand l’eau était frette, Thomas jouait dans l’eau. C’est peut-être ça<br />
qui a causé sa paralysie. C’est ce qu’ils ont prét<strong>en</strong>du, <strong>en</strong> tout cas.<br />
[52]<br />
Je ne pourrais pas dire si nous avons <strong>en</strong>core des par<strong>en</strong>ts à Mistassini parce que<br />
nous autres, nous sommes v<strong>en</strong>us au monde ici. C’est surtout nos ancêtres, comme mon<br />
grand-père et mon père, qui aurai<strong>en</strong>t pu <strong>en</strong> parler. Je p<strong>en</strong>se que mon père n’a pas été<br />
longtemps là après qu’il est v<strong>en</strong>u au monde. Il y avait une demi-sœur, Maude, et<br />
Édouard, son frère. Mais ils ne doiv<strong>en</strong>t pas s’<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ir. Avec la recherche<br />
d’Édouard, pour moi il va tout récupérer ça, surtout les vieux du lac Mistassini.<br />
Édouard se déf<strong>en</strong>d assez bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> anglais et un peu <strong>en</strong> montagnais. Je p<strong>en</strong>se qu’il va<br />
pouvoir récupérer pas mal d’informations là-dessus. Je p<strong>en</strong>se que la première femme<br />
de mon oncle B<strong>en</strong>ny (Édouard) était une Indi<strong>en</strong>ne du lac Mistassini. C’est ce qu’il m’a<br />
dit. Ça veut dire que mon père est un <strong>en</strong>fant du premier mariage. Le deuxième mariage,<br />
c’est avec Mary.