La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...
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<strong>La</strong> <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. <strong>Témoignage</strong> d’un <strong>Montagnais</strong>. (1997) 35<br />
avait d’autres activités: du canot, du portage. Il y avait des «makushan», des repas.<br />
Tout le monde fournissait un peu.<br />
Retour à la table des matières<br />
<strong>La</strong> nouvelle génération<br />
Aujourd’hui, je n’ai pas regret d’avoir vécu des choses comme ça. Mais on se pose<br />
quand même des questions sur l’av<strong>en</strong>ir des jeunes aujourd’hui. On sait pas trop ous-<br />
sequ’on va aller avec eux autres. Il y a un manque de travail. Nos jeunes sont aussi<br />
inquiets que nous autres. Mais je ne p<strong>en</strong>se pas que la crise soit aussi dure que dans le<br />
temps de nos pères. <strong>Les</strong> jeunes sont inquiets parce qu’ils sont plus exigeants que nous<br />
autres. N’empêche qu’aujourd’hui, il y a quand même l’aide. Sûrem<strong>en</strong>t qu’il y a des<br />
matins qu’ils doiv<strong>en</strong>t déjeuner tard avec l’aide sociale. Le bi<strong>en</strong>-être social, c’est pas<br />
des gros montants. Mais si on parle de notre temps, c’était pire. Nos vieux n’avai<strong>en</strong>t<br />
que six ou sept piasses par mois. Ils appelai<strong>en</strong>t ça le prêt. À un mom<strong>en</strong>t [37] donné,<br />
ils appelai<strong>en</strong>t ça les pitons. Mais c’était accordé seulem<strong>en</strong>t aux vieillards. Avec les<br />
pitons, ils n’avai<strong>en</strong>t pas le droit d’acheter n’importe quoi. C’était du lard, de la farine,<br />
du thé. Ils n’avai<strong>en</strong>t pas le droit au luxe, pas de tabac, pas d’autres choses. Aujourd’hui,<br />
les jeunes ne verront jamais ça parce que le mode de vie est tellem<strong>en</strong>t<br />
avancé, tellem<strong>en</strong>t développé. D’après moi, s’il fallait qu’ils retourn<strong>en</strong>t à ce temps-là, il<br />
y a bi<strong>en</strong> des jeunes qui aurai<strong>en</strong>t de la misère.<br />
<strong>La</strong> famille<br />
Dans ma famille, prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, j’<strong>en</strong> ai trois de mariés. J’<strong>en</strong> ai une qui vit seule.<br />
Elle s’est installée toute seule, elle a son salaire. J’ai <strong>en</strong>core un petit gars qui va aux<br />
études à Alma et une petite fille qui va à Roberval. Prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, elle est à la maison.<br />
Mon avant-dernier garçon va à Alma, il monte à toutes les fins de semaine icitte.<br />
Il retourne à Alma le lundi matin de bonne heure avec un de ses amis. Je p<strong>en</strong>se qu’il<br />
doit finir cette année son cours de formation. Il veut aller <strong>en</strong> techniques policières.