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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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<strong>La</strong> <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. <strong>Témoignage</strong> d’un <strong>Montagnais</strong>. (1997) 34<br />

l’huile à charbon et un gallon de sirop. On n’était pas servi si on arrivait trop tard.<br />

C’était la même chose pour aller chercher le lait chez les pères oblats. Ils servai<strong>en</strong>t<br />

le lait à cinq heures. Si tu arrivais après six heures, tu n’avais plus de lait. Ils nous<br />

v<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t le lait <strong>en</strong>viron cinq c<strong>en</strong>ts la pinte. C’était cher à ce mom<strong>en</strong>t-là, à comparer<br />

à aujourd’hui.<br />

À l’école, c’était des religieuses qui nous <strong>en</strong>seignai<strong>en</strong>t. Il y avait une dizaine de<br />

religieuses et une quinzaine de frères qui vivai<strong>en</strong>t de la terre. Ils faisai<strong>en</strong>t de la<br />

culture, ils avai<strong>en</strong>t des animaux. Ils v<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t du lait, des légumes, toutes sortes de<br />

choses. Dans le temps, à Pointe-Bleue, il y avait une dizaine de familles qui cultivai<strong>en</strong>t<br />

la terre, la balance trappait et guidait. Naturellem<strong>en</strong>t, elles faisai<strong>en</strong>t du mieux<br />

qu’elles pouvai<strong>en</strong>t. Je p<strong>en</strong>se que j’ai doublé une couple d’années <strong>en</strong> troisième année.<br />

Ce fut ma plus grosse année. D’ailleurs l’automne, même s’il y avait de la classe, mon<br />

père avait besoin de nous autres pour aller <strong>en</strong> forêt. Alors, on partait, on manquait<br />

l’école jusqu’aux Fêtes, à peu près trois ou quatre mois. N’empêche que l’été, il y<br />

avait de l’école pour les Indi<strong>en</strong>s qui allai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> forêt. Au mois de juillet et au mois<br />

d’août, ils nous montrai<strong>en</strong>t le strict nécessaire: la catéchèse, le calcul, un peu<br />

l’écriture et la lecture. L’histoire du Canada et l’histoire sainte, on n’a pas appris ça.<br />

Retour à la table des matières<br />

<strong>Les</strong> jeux<br />

L’été, les g<strong>en</strong>s se regroupai<strong>en</strong>t ici: les Bégin, les Germain se visitai<strong>en</strong>t. Ils se racontai<strong>en</strong>t<br />

leurs histoires [36] de chasse. Il y avait des jeux pour les jeunes. On<br />

jouait du «batte-à-tuer». Le «batte-à-tuer», ça se jouait avec une grosse boule noire<br />

très dure et avec une petite planche. Tu te parais avec la planche tandis que l’autre<br />

tirait la boule. T’essayais de frapper, quand tu étais proche, tu l’avais dans le front<br />

ou dans la face. Tu avais beau dire que t’avais pas été frappé, quand tu avais une prune<br />

sur la tête, c’était dur de dire le contraire. On ne voit plus ce jeu de nos jours. Tu<br />

jouais <strong>en</strong> équipe de cinq ou six. Quand quelqu’un était touché, tu criais «yatinépine»,<br />

t’es mort! On se réveillait avec des prunes le l<strong>en</strong>demain. C’était supposé être des<br />

boules <strong>en</strong> éponge mais c’était plus dur que des balles de baseball. On jouait aussi<br />

avec les filles. On essayait de ne pas leur tirer dans le front. On visait mieux. Il y

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