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La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

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<strong>La</strong> <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. <strong>Témoignage</strong> d’un <strong>Montagnais</strong>. (1997) 51<br />

de juin, sur la Réserve de Mistassini. R<strong>en</strong>du à Mistassini, il a été obligé d’aller voir un<br />

médecin. Il est desc<strong>en</strong>du à l’hôpital de Roberval. Il allait se faire panser. Après, il<br />

montait chez nous. Il a été presque un mois à p<strong>en</strong>sionner chez nous. C’est à ce mom<strong>en</strong>t-là<br />

que je l’ai connu, j’étais très jeune. Je ne me souvi<strong>en</strong>s pas de son nom. C’est<br />

peut-être Shecapio. Mais ce sont des vieux qui v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t sur la réserve. Il y<br />

avait le bonhomme Sydney Trapper itou. Celui qui s’est fait arracher un bras par son<br />

fusil, c’était un grand bonhomme et il avait l’air sympathique.<br />

Retour à la table des matières<br />

Remèdes<br />

Il y avait beaucoup de tuberculose dans ce temps-là. Ils appelai<strong>en</strong>t ça «consomption».<br />

C’était compréh<strong>en</strong>sible, il n’y avait pas de chauffage. On était dans la [58]<br />

t<strong>en</strong>te. C’était toujours dans le même milieu. N’empêche qu’ils s’<strong>en</strong> sont sortis par euxmêmes<br />

avec des remèdes, des tisanes. <strong>Les</strong> vieux prévoyai<strong>en</strong>t la température et toutes<br />

sortes de choses. Ils prévoyai<strong>en</strong>t la maladie. Ils te regardai<strong>en</strong>t dans la face ou<br />

dans les yeux et ils disai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> montagnais: «Quoua!» (Att<strong>en</strong>tion!)<br />

Il y a des fois qu’ils ne le disai<strong>en</strong>t pas à toi mais à ton père: «Ton garçon, il va<br />

être malade.» Nos ancêtres faisai<strong>en</strong>t leurs remèdes. Ils donnai<strong>en</strong>t des tisanes avec<br />

du rognon de castor. Le médecin ne fournissait pas. Il faisait le tour des villages et il<br />

ne fournissait pas. Dans mon temps, c’était le docteur Turgeon.<br />

<strong>Les</strong> anci<strong>en</strong>s soignai<strong>en</strong>t les plaies de blessures avec le castoreum. <strong>La</strong> grande majorité<br />

soignait avec les rognons de castor. Avec les herbages, ils faisai<strong>en</strong>t des espèces<br />

de tisanes. Ça tirait le mauvais, ils nettoyai<strong>en</strong>t avec ça. Ils faisai<strong>en</strong>t tremper et faisai<strong>en</strong>t<br />

des pansem<strong>en</strong>ts avec ça. Mais le rognon de castor, c’était surtout pour faire<br />

sortir le mauvais. Même <strong>en</strong>core aujourd’hui, il y a plusieurs Indi<strong>en</strong>s et Indi<strong>en</strong>nes qui<br />

se soign<strong>en</strong>t avec ça. Apparemm<strong>en</strong>t, c’est bon pour ouvrir l’appétit. Il ne faut pas<br />

pr<strong>en</strong>dre ça pur, il faut pr<strong>en</strong>dre ça avec une tisane parce que c’est fort et mauvais. Il<br />

faut que ce soit réduit.<br />

C’est malheureux que ces choses-là ai<strong>en</strong>t disparu. Mais je p<strong>en</strong>se qu’il y a <strong>en</strong>core<br />

des jeunes qui se rappell<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> ces choses-là. Il faudrait les mettre <strong>en</strong>core <strong>en</strong>

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