La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...
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<strong>La</strong> <strong>prise</strong> <strong>en</strong> <strong>charge</strong>. <strong>Témoignage</strong> d’un <strong>Montagnais</strong>. (1997) 47<br />
Il y a eu Maude, qui est décédée. Je p<strong>en</strong>se qu’elle avait <strong>en</strong>viron 18 ans. Il y a eu<br />
Édouard avec sa deuxième femme. Quand j’ai comm<strong>en</strong>cé à travailler, je voyais mon<br />
grand-père souv<strong>en</strong>t, surtout l’été. Il pr<strong>en</strong>ait sa marche à tous les jours. Il<br />
s’intéressait pas mal à la politique locale pour essayer d’aider les Indi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> général.<br />
Surtout les chasseurs-trappeurs, parce que, vu qu’il avait fait une recherche làdessus,<br />
je p<strong>en</strong>se qu’il était intéressé à ce qu’il y ait une continuité.<br />
Mon grand-père est mort, c’était un 25 au soir, vers neuf heures. Ça fait un bon<br />
bout de temps. Il est mort avant le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de 1956. Ça voudrait dire aux al<strong>en</strong>tours<br />
de 1946-47. En fin de compte, mon grand-père s’est fait tuer par les chars. Il<br />
s’est fait tuer le soir vers neuf heures par un beau clair de lune, à part de [53] ça.<br />
Apparemm<strong>en</strong>t, il croyait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le train de marchandises qui s’<strong>en</strong> v<strong>en</strong>ait, mais<br />
c’était la charrue. <strong>Les</strong> ailes étai<strong>en</strong>t ouvertes. Il ne savait pas que c’était la charrue<br />
parce qu’il ne s’est pas mis assez loin. Il s’est fait attraper, il a revolé sur le côté.<br />
Pour ce qui est de mon père, c’est un homme qui courait le bois itou. Il a fait<br />
presque la même chose que mon grand-père. Il est allé avec les inspecteurs, il a fait<br />
la chasse, la trappe surtout. Il a été guide. Il a toujours été un homme de bois. Il<br />
n’avait pas d’autres métiers que ça, guide ou chasseur-trappeur. Il parlait les trois<br />
langues. Ça lui donnait beaucoup de chance de s’exprimer, de connaître davantage. Il<br />
a fait de la politique plusieurs années. Il a été chef durant 23 ans, je p<strong>en</strong>se. Il s’est<br />
marié avec Christine Jourdain. Ce n’était pas sa première femme. Sa première femme<br />
était une Verreault, Marie-Louise Verreault. Malheureusem<strong>en</strong>t, les photos de ça<br />
ont passé au feu. Ce n’était pas un gros feu, mais tous les docum<strong>en</strong>ts, les photos ont<br />
brûlé. On ne voyait plus ri<strong>en</strong>. C’est l’eau et la boucane qui ont détruit ces r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts.<br />
Ma mère était une Jourdain. Elle a été élevée à Péribonka. C’était une Indi<strong>en</strong>ne.<br />
Son père, Georges Jourdain, ne chassait pas à Péribonka. Tous les Jourdain chassai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> famille à ce mom<strong>en</strong>t-là. Ils se sont <strong>en</strong>v<strong>en</strong>us à Pointe-Bleue <strong>en</strong> canot. Il y<br />
avait le père William, <strong>en</strong> face de la maison de Jérôme <strong>La</strong>roche. Il y avait un magasin.<br />
C’est là que ma mère a travaillé, c’est là que mon père l’a connue.<br />
Il l’avait vue naturellem<strong>en</strong>t à Péribonka, mais [54] officiellem<strong>en</strong>t, elle travaillait<br />
comme commis au magasin de monsieur William Connolly. C’est à la suite de ça qu’ils<br />
se sont mariés. Ils se sont mariés très jeunes, d’ailleurs, surtout ma mère. Je p<strong>en</strong>se<br />
qu’elle avait 17 ans. À ce mom<strong>en</strong>t-là, ils pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t ça jeune. Il a continué à faire la