La prise en charge. Témoignage d'un Montagnais. - Les Classiques ...

La prise en charge. Témoignage d’un Montagnais. (1997) 42
peut-être pas le droit aux services qui vont se donner sur la réserve. Comme la Loi
des Indiens dit présentement: pour avoir le droit de vote, il faut que tu aies «lieu et
feu». Ça veut dire qu’il faut que tu demeures sur la réserve. J’imagine que c’est la
tournure. Si on ouvre trop les portes, il va manquer de foin un beau moment donné.
C’est tout ça qu’il faut établir, le droit d’appartenance: à quels services ils vont avoir
droit. Tout le monde a le droit de vivre sur un même pied d’égalité. Il faut le respecter,
mais je ne suis pas seul à décider. C’est un gros travail, surtout avec la population.
C’est une décision qui regarde l’ensemble de la population. Ils parlent de la révision
de la Loi sur les Indiens. J’imagine qu’il va y avoir un comité qui va se mettre en
branle pour étudier ça. Avec la révision de la Loi sur les Indiens, ils veulent consulter
les Indiens cette fois-là. Je trouve ça normal.
À ce moment-là, ils vont dire qu’on n’était pas tout seuls à décider, qu’il y avait
des Indiens. C’est surtout le regroupement des Cinq Nations. C’est eux autres qui
vont être le plus près des négociateurs avec l’organisation du C.A.M. (Conseil Attikamekw-Montagnais).
J’imagine qu’ils représentent les Attikamekw, [46] les Montagnais
et les Cinq Nations. On a de bons hommes, là. Ils vont faire de la consultation
avant de prendre une décision. Aujourd’hui, il s’en vient des gros changements chez
les Indiens, les choses sont bousculées. Je ne sais pas si ç’a été voulu par les ministères,
mais il faut prendre le temps de le faire. Parce que si on fait une erreur, ils
vont dire que c’est nous autres, les Indiens, qui avons voulu ça de même. Chaque chose
à son temps; il faut que tout le monde prenne place et apporte ses idées, sans ça,
s’il y en a seulement trois ou quatre, ils ne peuvent pas prendre la décision pour
l’ensemble.
Cette semaine, on parlait justement de la prise en charge du ministère de la Santé.
Ce sont des choses qui vont se faire d’ici à un an. Il y a beaucoup de travail qui se
fait pour la prise en charge. On a beaucoup de personnes qui sont capables de monter
des dossiers, faire des bonnes présentations et entreprendre des négociations. Je
pense qu’on s’en vient avec un gouvernement local. Ça peut prendre encore trois ou
quatre ans, mais il y a une grosse équipe qui travaille, c’est l’avenir de l’Indien. À ce
moment-là, les décisions vont se prendre directement avec le gouvernement local et
Ottawa. C’est certain que dans ces choses-là, il va falloir se faire garantir des services
continuels. S’ils nous donnent la prise en charge, ils disent, après, arrangez-vous.
Il faut avoir des garanties, un peu comme la prise en charge de l’éducation. C’est ce
qu’on a fait. Les subventions, on les a à tous les ans. C’est normal que le Ministère