ce<strong>la</strong> qu’à <strong>la</strong> cour du roi Arthur on ne me connaît que sous le nom du Bel Inconnu. – Je vais te dire ton nom, reprit Gwenn. Tu es Guig<strong>la</strong>in, fils <strong>de</strong> <strong>la</strong> fée B<strong>la</strong>ncheval et du roi Gwyddno Garanhir, l’un <strong>de</strong>s plus grands seigneurs <strong>de</strong> ce pays. <strong>Les</strong> jongleurs que tu as vus aux fenêtres <strong>de</strong> cette salle sont <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité qui ont subi l’enchantement. Le chevalier que tu as vaincu en premier est Évrain, le frère <strong>de</strong> l’Enchanteur Noir, celui que tu as fini par abattre par ton courage et ta ténacité. Quand tu l’as tué, le sortilège a été immédiatement dissipé, l’œuvre mauvaise a été détruite et je pus sortir <strong>de</strong> l’armoire où j’étais enfermée. Mais il fal<strong>la</strong>it encore que je m’offrisse à ton baiser pour reprendre ma forme première. Je te dirai encore que cette contrée est le Pays <strong>de</strong> Galles dont je suis <strong>la</strong> reine, que cette ville est Senaudon [126] , ma capitale, qui fut nommée, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> venue <strong>de</strong> l’Enchanteur, <strong>la</strong> Gaste Cité. Cette contrée est très riche et très puissante et trois rois tiennent <strong>de</strong> moi leurs fiefs. Mais c’est à toi désormais qu’ils engageront leur foi. Ce royaume est à toi : je te l’offre avec moi, tout entière, sans aucune tromperie, et parce que tu es l’homme le plus courageux du mon<strong>de</strong>. » Ainsi par<strong>la</strong> <strong>la</strong> reine Gwenn au Bel Inconnu. Dehors, on entendait les cris <strong>de</strong> joie <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité qui avaient retrouvé leur aspect normal et qui chantaient les louanges du courageux chevalier qui les avait délivrés <strong>de</strong>s maléfices du redou<strong>table</strong> enchanteur. Hélie, Lampart, l’écuyer et le nain ne mirent pas longtemps à venir retrouver le Bel Inconnu, et ils se jetèrent tous dans les bras les uns <strong>de</strong>s autres pour manifester le bonheur intense qu’ils éprouvaient. La jeune Hélie se blottit en pleurant sur <strong>la</strong> poitrine <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine Gwenn, et celle-ci annonça qu’avant son mariage avec le preux Guig<strong>la</strong>in elle irait à <strong>la</strong> cour du roi Arthur porter témoignage <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur et <strong>de</strong>s prouesses <strong>de</strong> celui qui avait été le Bel Inconnu. Elle partit quelques jours plus tard, emmenant avec elle sa jeune suivante, <strong>la</strong> belle Hélie, et le nain qui avait si vail<strong>la</strong>mment conduit le palefroi <strong>de</strong> celle-ci. Elle chevauchait <strong>de</strong>puis quatre journées, quand, au sortir d’une forêt, elle rencontra quatre <strong>chevaliers</strong> montés sur <strong>de</strong>s palefrois, sans heaumes et sans boucliers. Elle les salua et ils lui rendirent son salut. « Seigneurs, leur <strong>de</strong>manda-t-elle, d’où venez-vous et où allez-vous ? — Dame, répondirent-ils, nous allons <strong>de</strong> ce pas à <strong>la</strong> cour du roi Arthur, ainsi que nous l’avons promis. Nous sommes prisonniers sur parole d’un vail<strong>la</strong>nt chevalier que nous avons rencontré et qui al<strong>la</strong>it, paraît-il, délivrer une jeune fille d’un grand embarras. Il se nomme le Bel Inconnu. Nous n’en savons pas plus sur lui, mais il nous a vaincus en bataille. Nous ne sommes pas <strong>de</strong> ce pays. Nous nous sommes rencontrés hier en chemin tous les quatre. Mais toi, qui suis <strong>la</strong> même route que nous, qui es-tu donc, belle jeune fille ? — Apprenez, seigneurs, répondit <strong>la</strong> reine Gwenn, que je suis celle qu’al<strong>la</strong>it délivrer le Bel Inconnu. Par sa gran<strong>de</strong> prouesse, et après bien <strong>de</strong>s aventures périlleuses, il m’a arrachée aux mains <strong>de</strong> l’enchanteur maudit qui me retenait sous <strong>la</strong> forme d’une hi<strong>de</strong>use guivre. Mais, puisque vous ignorez son nom, sachez qu’il est Guig<strong>la</strong>in, fils du roi Gwyddno Garanhir, qu’il sera bientôt mon époux et régnera sur le Pays <strong>de</strong> Galles. Quant à moi, je me rends à <strong>la</strong> cour du roi Arthur pour lui témoigner ma gran<strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong> m’avoir envoyé un tel chevalier pour me tirer d’affaire. Et puisque vous me paraissez <strong>de</strong> preux <strong>chevaliers</strong>, nous voyagerons ensemble. » Ainsi firent-ils. Mais, peu avant <strong>de</strong> parvenir en <strong>la</strong> cité <strong>de</strong> Kaerlion sur Wysg, où se trouvait le roi Arthur, ils rencontrèrent une jeune fille, somptueusement habillée, et qui était recouverte d’un grand manteau noir. Et comme <strong>la</strong> reine Gwenn lui <strong>de</strong>mandait qui elle était,
elle répondit qu’elle n’avait aucune raison <strong>de</strong> dire son nom et qu’elle al<strong>la</strong>it à <strong>la</strong> cour du roi Arthur obtenir un don qu’elle espérait <strong>de</strong> toute son âme. La reine n’insista pas, et <strong>la</strong> jeune fille au manteau noir les accompagna dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière partie <strong>de</strong> leur voyage [127] .
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Arthur ordonna qu’on apportât im
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dans son camp, face aux troupes du
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3 Les Incertitudes d’Arthur Le le
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avait eu une violente dispute avec
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vais vous envoyer à celui qui saur
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fort que, malgré la distance, le s
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le pourrais. Mais que me proposes-t
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les archevêques dirent les prière
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avait débuté par le renouvellemen
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s’étendirent tous deux sur une c
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uyants les oiseaux ! Ils sentent l
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