27.06.2013 Views

Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

les archevêques dirent les prières qui convenaient, bénirent l’assistance et le lieu où<br />

désormais serait conservée <strong>la</strong> Table Ron<strong>de</strong>, et chantèrent une hymne à <strong>la</strong> gloire <strong>de</strong> Dieu.<br />

Quand ils eurent terminé, Merlin fit lever les compagnons et leur dit : « Seigneurs, il vous<br />

faut maintenant faire l’hommage au roi Arthur, qui est votre compagnon à cette Table, mais<br />

qui est aussi votre seigneur légitime. Ce sera ensuite à lui <strong>de</strong> jurer, sur les saintes reliques,<br />

<strong>de</strong> vous assurer <strong>de</strong> sa protection : car tel est le <strong>de</strong>voir d’un souverain. »<br />

Tous les compagnons assurèrent Merlin que leur intention à tous était bien d’échanger<br />

avec le roi Arthur un serment <strong>de</strong> fidélité et <strong>de</strong> fraternité qui les liait autant les uns avec les<br />

autres que leur compagnie avec le roi, dans l’honneur et le respect <strong>de</strong>s coutumes en usage<br />

dans le royaume <strong>de</strong> Bretagne et pour <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> gloire <strong>de</strong> Notre Seigneur Jésus-Christ.<br />

L’un après l’autre, ils firent leur hommage au roi ; puis Arthur jura solennellement qu’il<br />

n’abandonnerait jamais un <strong>de</strong> ses compagnons <strong>de</strong> <strong>la</strong> Table Ron<strong>de</strong> dans le danger ou <strong>la</strong><br />

souffrance, et qu’il consacrerait sa vie à maintenir l’harmonie et <strong>la</strong> justice entre tous ceux et<br />

toutes celles qui relevaient <strong>de</strong> son autorité. Et pendant que se dérou<strong>la</strong>it cette cérémonie,<br />

Merlin fit le tour <strong>de</strong> <strong>la</strong> Table Ron<strong>de</strong>. Il s’aperçut alors que, sur tous les sièges qui entouraient<br />

<strong>la</strong> Table, tous sauf <strong>de</strong>ux, se lisaient, <strong>de</strong> façon inexplicable, les noms <strong>de</strong>s <strong>chevaliers</strong> qui<br />

avaient été désignés pour y prendre p<strong>la</strong>ce [68] .<br />

« Seigneurs, dit Merlin aux barons, en leur montrant les inscriptions, voici <strong>la</strong> preuve que<br />

Notre Seigneur veut que les compagnons soient p<strong>la</strong>cés comme nous l’avons établi, puisqu’il a<br />

inscrit sur chaque siège le nom <strong>de</strong> celui qui doit l’occuper. Bénie soit donc l’heure qui a vu<br />

naître cette entreprise, car ce miracle ne peut rien présager d’autre que du bien ! » Et quand<br />

les gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle apprirent ce qui s’était produit, ils se précipitèrent vers les sièges pour<br />

voir si c’était bien vrai. Quand ils constatèrent <strong>la</strong> réalité du fait, ils ne purent qu’exprimer leur<br />

enthousiasme et leur joie profon<strong>de</strong>, plus que jamais persuadés <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission<br />

qui leur était ainsi confiée et dont Merlin avait été le découvreur.<br />

Tous les sages s’accordèrent sur le caractère exceptionnel <strong>de</strong> l’événement et déc<strong>la</strong>rèrent<br />

qu’un tel prodige n’avait pu se produire que par <strong>la</strong> volonté expresse <strong>de</strong> Notre Seigneur. Le<br />

roi, cependant, restait tout songeur. Il finit par dire à Merlin : « Il me semble que tu n’as pas<br />

achevé ton œuvre. Je ne parle pas du Siège Périlleux, mais il y a un autre siège qui ne<br />

comporte pas <strong>de</strong> nom. Comment se fait-il ? – Roi, répondit Merlin, ne te tourmente pas. Ce<br />

siège sera occupé quand le moment sera venu. Si je le <strong>la</strong>isse vi<strong>de</strong>, ce n’est pas parce qu’il n’y<br />

a pas, en cette cité <strong>de</strong> Camelot, assez <strong>de</strong> preux <strong>chevaliers</strong> qui seraient dignes <strong>de</strong> l’occuper,<br />

mais parce que cette Table doit finir comme elle a commencé. Elle commence en effet par un<br />

roi, Arthur, et ce roi, c’est toi. Et elle doit obligatoirement finir par un roi. Et ce roi viendra<br />

occuper son siège quand il p<strong>la</strong>ira à Notre Seigneur [69] . Ainsi le premier à cette Table sera<br />

un personnage <strong>de</strong> haut rang, mais le <strong>de</strong>rnier sera à égalité avec lui, comme il convient pour<br />

une compagnie aussi vénérable [70] . »<br />

C’est alors que Gauvain, fils du roi Loth d’Orcanie, intervint et prit <strong>la</strong> parole <strong>de</strong>vant tous<br />

ceux qui se trouvaient là : « Seigneurs, dit-il, je me fais l’interprète <strong>de</strong> tous mes compagnons.<br />

Je fais vœu que jamais jeune fille ou dame ne viendra en cette cour pour chercher secours<br />

qui puisse être donné par un seul chevalier, sans trouver réponse à sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Et je fais<br />

aussi le vœu que jamais un homme ne viendra nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ai<strong>de</strong> et assistance contre un<br />

quelconque chevalier, qu’il soit <strong>de</strong>s nôtres ou qu’il soit étranger, sans obtenir cette ai<strong>de</strong> et

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!