27.06.2013 Views

Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

6<br />

La Table Ron<strong>de</strong><br />

Merlin <strong>de</strong>meura encore trois jours en Carméli<strong>de</strong>, à <strong>la</strong> cour du roi Léodagan. Lorsque vint le<br />

moment <strong>de</strong> s’en aller vers l’île <strong>de</strong> Bretagne, le roi Léodagan pleura bien davantage sur le<br />

départ <strong>de</strong> ses compagnons que sur celui <strong>de</strong> sa fille. Il les embrassa tous les uns après les<br />

autres, et sa fille ensuite. Il envoya également au roi Arthur tout ce qu’il possédait <strong>de</strong> plus<br />

précieux en objets d’art ou d’agrément. <strong>Les</strong> hommes chargés d’accompagner <strong>la</strong> jeune<br />

Guenièvre prirent congé du roi et partirent avec les compagnons <strong>de</strong> <strong>la</strong> Table Ron<strong>de</strong>. Ils<br />

débarquèrent dans l’île <strong>de</strong> Bretagne et apprirent que le roi Arthur se trouvait à Carduel [66] .<br />

Ils firent donc route vers cette ville, et lorsqu’ils furent sur le point d’arriver, Merlin fit avertir<br />

le roi <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s compagnons en lui recommandant <strong>de</strong> venir à leur rencontre et <strong>de</strong><br />

leur réserver un accueil chaleureux.<br />

Lorsque le roi apprit que les <strong>chevaliers</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Table Ron<strong>de</strong> venaient à sa cour avec<br />

l’intention bien affirmée d’y <strong>de</strong>meurer, sa joie fut immense, car c’était <strong>la</strong> chose au mon<strong>de</strong><br />

qu’il désirait le plus, afin <strong>de</strong> parfaire l’œuvre qu’avait commencée son père, le roi Uther, avec<br />

l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Merlin. Il sortit donc <strong>de</strong> Carduel avec une foule <strong>de</strong> gens, al<strong>la</strong> à leur rencontre et les<br />

accueillit avec tant <strong>de</strong> déférence, <strong>de</strong> joie et d’enthousiasme qu’ils se félicitèrent gran<strong>de</strong>ment<br />

d’être venus. On décida alors <strong>de</strong> l’ordonnance <strong>de</strong>s noces d’Arthur et <strong>de</strong> Guenièvre, et on en<br />

fixa le jour. Quant à Guenièvre, elle fut accueillie par les plus belles dames et les plus<br />

avenantes jeunes filles du royaume. Et chacun <strong>de</strong> ceux ou <strong>de</strong> celles qui <strong>la</strong> virent ne put<br />

s’empêcher <strong>de</strong> témoigner <strong>de</strong> l’admiration qu’elle suscitait par sa beauté et <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> noblesse<br />

<strong>de</strong> son comportement.<br />

Lorsque tout fut décidé, Merlin prit à part le roi Arthur et lui dit : « Maintenant, il importe<br />

<strong>de</strong> renouveler cette Table Ron<strong>de</strong> que ton père et moi avions instituée pour <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong><br />

gloire <strong>de</strong> ce royaume. Choisis donc les meilleurs <strong>chevaliers</strong> que tu connaisses. Mais fais très<br />

attention, roi Arthur : si tu connais quelque chevalier pauvre et sans fortune, mais réputé<br />

pour sa vail<strong>la</strong>nce et pour sa force, prends bien gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas le <strong>la</strong>isser <strong>de</strong> côté. Mais si, en<br />

revanche, tu vois un chevalier <strong>de</strong> haut lignage qui veut à tout prix <strong>de</strong>venir compagnon <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Table Ron<strong>de</strong> sans en avoir les qualités et <strong>la</strong> valeur, ne l’écoute pas et renvoie-le d’où il vient<br />

sans t’occuper <strong>de</strong> ce qu’il pourra dire ou faire. Car, en vérité, il suffit qu’un seul d’entre eux ne<br />

soit pas excellent pour que toute <strong>la</strong> compagnie soit déconsidérée.<br />

— Merlin, répondit le roi, tu connais chacun d’eux mieux que moi, car tu peux <strong>de</strong>viner les<br />

pensées. Personne ne peut trouver grâce à tes yeux. Je te prie donc <strong>de</strong> choisir toi-même<br />

ceux que tu jugeras les plus dignes <strong>de</strong> figurer autour <strong>de</strong> cette Table. – Fort bien, dit Merlin.<br />

Puisque tu t’en remets à moi, je m’en occuperai <strong>de</strong> manière à n’encourir aucun blâme, ni <strong>de</strong><br />

ta part ni <strong>de</strong> personne. Je vais donc les choisir. Ainsi, le jour <strong>de</strong> tes noces, ils pourront<br />

prendre les p<strong>la</strong>ces qui leur seront <strong>de</strong>stinées, et <strong>la</strong> fête sera double : pour ton mariage avec<br />

Guenièvre, et pour <strong>la</strong> Table Ron<strong>de</strong> qui sera enfin au complet. »<br />

Le roi ordonna aussitôt à tous les barons <strong>de</strong> Bretagne <strong>de</strong> venir dans sa terre <strong>de</strong> Camelot<br />

au jour fixé pour son mariage. <strong>Les</strong> barons ne manquèrent pas d’y venir, tous en grand

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!