Les chevaliers de la table ronde
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oyal. N’oublions pas non plus que le nom d’Arthur provient du nom celtique <strong>de</strong> l’ours. Le rêve d’Arthur ne concerne donc pas<br />
l’épiso<strong>de</strong> qui suit, mais <strong>la</strong> bataille finale du règne où l’ours Arthur sera opposé au dragon Mordret.<br />
[40]<br />
Jusqu’au IXe siècle, le Mont-Saint-Michel se trouvait au milieu d’une forêt. Cette forêt fut engloutie par un raz <strong>de</strong><br />
marée et, <strong>de</strong>puis lors, <strong>la</strong> mer a envahi ce qu’on appelle <strong>la</strong> baie du Mont-Saint-Michel. Voir J. Markale, le Mont-Saint-Michel et<br />
l’énigme du Dragon, Paris, Pygmalion, 1987.<br />
[41]<br />
Il s’agit <strong>de</strong> l’îlot <strong>de</strong> Tombe<strong>la</strong>ine. En fait, il semble bien que le premier nom du Mont-Saint-Michel ait été Mont-Tombe,<br />
ou encore Tum-Belen, le « Tombeau <strong>de</strong> Belenos », Belenos (= « bril<strong>la</strong>nt ») étant une <strong>de</strong>s épithètes du dieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière chez<br />
les Celtes. On a retrouvé <strong>de</strong>s vestiges du culte <strong>de</strong> Mithra sur le Mont, ce qui accentue son caractère <strong>de</strong> tertre dédié à <strong>la</strong><br />
lumière. Le combat <strong>de</strong> saint Michel, l’archange bril<strong>la</strong>nt, contre le Dragon <strong>de</strong>s Ténèbres est <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion chrétienne <strong>de</strong> cette<br />
tradition qui remonte à <strong>la</strong> plus lointaine préhistoire. Et, bien entendu, le combat d’Arthur contre le Géant en constitue l’illustration<br />
profane.<br />
[42]<br />
D’après l’Historia Regum Britanniae, récit <strong>la</strong>tin du clerc gallois Geoffroy <strong>de</strong> Monmouth (1135). L’épiso<strong>de</strong> est<br />
probablement adapté d’une tradition orale locale.<br />
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Conte popu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Bretagne armoricaine, Annales <strong>de</strong> Bretagne, tome XI (1895-1896), p. 193. De nombreuses<br />
légen<strong>de</strong>s hagiographiques tournent autour du personnage <strong>de</strong> saint Eff<strong>la</strong>m, surtout dans <strong>la</strong> région située entre Mor<strong>la</strong>ix et<br />
Lannion. Des chapiteaux <strong>de</strong> l’église romane <strong>de</strong> Perros-Guirec (Côtes-d’Armor) sont une excellente illustration du thème.<br />
[44]<br />
D’après The Wedding of Gawain, récit ang<strong>la</strong>is du XIVe siècle. Dans ce texte, c’est bien Arthur qui rencontre l’homme<br />
à <strong>la</strong> massue, mais le roi envoie son neveu Gauvain à sa p<strong>la</strong>ce pour accomplir les épreuves. Or <strong>la</strong> comparaison entre ce texte et<br />
une bal<strong>la</strong><strong>de</strong> anonyme <strong>de</strong> <strong>la</strong> même époque, un conte <strong>de</strong> Geoffroy Chaucer et <strong>la</strong> Confessio Amantis <strong>de</strong> Gower, démontre que,<br />
primitivement, l’histoire ne comportait qu’un seul héros. Il était donc normal <strong>de</strong> restituer Arthur en totalité dans le schéma<br />
narratif.<br />
[45]<br />
Le nom français <strong>de</strong> Gauvain (Gawain dans les textes ang<strong>la</strong>is, Galvinus dans le texte <strong>la</strong>tin <strong>de</strong> Geoffroy <strong>de</strong> Monmouth)<br />
provient d’un terme brittonique ancien qui a donné <strong>la</strong> forme galloise Gwalchmai, qu’on peut traduire par « faucon <strong>de</strong> mai ».<br />
Gauvain est le type parfait du chevalier, et, avant l’introduction <strong>de</strong> Lancelot du Lac dans le cycle arthurien, il est le héros central<br />
<strong>de</strong> toute cette épopée. Son origine celtique ne fait aucun doute, car il est le neveu d’Arthur, fils <strong>de</strong> sa sœur, ce qui en fait –<br />
selon le principe celtique <strong>de</strong> <strong>la</strong> filiation matrilinéaire – le successeur normal du roi. Il en est <strong>de</strong> même pour Tristan, fils <strong>de</strong> <strong>la</strong> sœur<br />
du roi Mark, ou pour le héros ir<strong>la</strong>ndais Cûchu<strong>la</strong>inn, fils <strong>de</strong> <strong>la</strong> sœur du roi Conchobar.<br />
[46]<br />
Ce début <strong>de</strong> chapitre est emprunté à <strong>la</strong> version dite <strong>de</strong> Gautier Map.<br />
[47] Avant chaque repas, il était d’usage qu’on apportât <strong>de</strong> l’eau pour que les convives pussent se <strong>la</strong>ver les mains. Il ne<br />
faut pas oublier que jusqu’au XVI e siècle, <strong>la</strong> fourchette n’existant pas, on mangeait avec les doigts.<br />
[48] Ce texte <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> l’an 1200 inaugure toute une série <strong>de</strong> récits antiféministes sur l’inconstance <strong>de</strong>s femmes et<br />
surtout sur leur nymphomanie ma<strong>la</strong>dive.<br />
[49] D’après le De Ortu Walwani, récit <strong>la</strong>tin du XIII e siècle, contenant certains archaïsmes qui en font remonter <strong>la</strong> trame<br />
très loin dans le temps.<br />
[50] En réalité, le nom originel <strong>de</strong>vait être Keinkalet, mot breton-armoricain qui signifie littéralement « dos dur ».<br />
[51]<br />
D’après Gauvain et l’Échiquier, récit néer<strong>la</strong>ndais en vers, datant <strong>de</strong> <strong>la</strong> première moitié du XIIIe siècle. Revue <strong>de</strong>s<br />
Traditions popu<strong>la</strong>ires.<br />
[52]<br />
Le frein désigne le mors glissé dans <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong> <strong>la</strong> monture, et parfois <strong>la</strong> bri<strong>de</strong> entière.<br />
[53] Il survient une aventure i<strong>de</strong>ntique à Gauvain dans The Green Knight, récit ang<strong>la</strong>is du XIV e siècle, tandis que dans le<br />
Perlesvaux il s’agit <strong>de</strong> Lancelot du Lac. Mais l’aventure est plus ancienne, car on <strong>la</strong> retrouve dans le Festin <strong>de</strong> Bricriu, récit<br />
ir<strong>la</strong>ndais en gaélique contenu dans un manuscrit du XII e siècle, mais remontant bien plus haut : il arrive <strong>la</strong> même histoire au<br />
héros Cûchu<strong>la</strong>inn, lequel est d’ailleurs un personnage <strong>de</strong> même nature mythologique que Lancelot du Lac (voir J. Markale,<br />
l’Épopée celtique d’Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, édition <strong>de</strong> 1978, Paris, Payot, pp. 108-114). Ce « Jeu du Décapité », comme on l’appelle<br />
habituellement, est une épreuve initiatique dont nous ne comprenons plus guère le sens, mais qui paraît incontes<strong>table</strong>ment le<br />
souvenir d’un antique rituel celtique <strong>de</strong> régénération.<br />
[54] J’essaie <strong>de</strong> restituer autant qu’il est possible l’atmosphère et le décor <strong>de</strong> l’épopée primitive, dont l’action est censée se<br />
dérouler aux alentours <strong>de</strong> l’an 500 <strong>de</strong> notre ère, à une époque où le château fort médiéval n’existait pas encore. <strong>Les</strong>