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Les chevaliers de la table ronde

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mystérieux é<strong>la</strong>boré par Dieu <strong>de</strong> toute éternité, et dont seul Merlin le Devin connaissait <strong>la</strong><br />

substance.<br />

« Mais, dit le roi, quelque chose me tracasse : pourquoi ai-je commis ce péché avec ma<br />

sœur ? Je sais bien maintenant, après ce que tu m’as dit, qu’il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme du roi Loth.<br />

Or, si j’avais eu connaissance <strong>de</strong> mes origines, rien <strong>de</strong> tout ce<strong>la</strong> ne serait arrivé ! – Certes,<br />

répondit Merlin, mais, sans l’ignorance, que serait donc <strong>la</strong> liberté humaine ? – Dis-moi au<br />

moins comment je pourrai réparer cette faute que j’ai commise sans le savoir. – Tu ne le<br />

peux pas, répondit Merlin, car ce qui est fait est fait. Je ne peux rien moi-même à ce propos,<br />

sinon en respecter le secret. En revanche, je ferai en sorte <strong>de</strong> prouver, et à toi et au peuple,<br />

que tu es bien le fils d’Uther Pendragon et <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine Ygerne. »<br />

Sur ces entrefaites arrivèrent les gens du roi qui cherchaient leur seigneur à travers toute<br />

<strong>la</strong> forêt. Ils furent très joyeux <strong>de</strong> le retrouver. Le roi monta aussitôt sur un cheval et en fit<br />

donner un à Merlin. Tous <strong>de</strong>ux se dirigèrent alors vers Kaerlion, et, chemin faisant, Merlin<br />

poursuivit sa conversation avec Arthur, lui disant comment il al<strong>la</strong>it agir pour que les gens du<br />

royaume fussent certains qu’il était le fils d’Uther. « Je veux donc, dit-il, que tu ordonnes à<br />

tous tes barons d’être présents à <strong>la</strong> cour le prochain dimanche, en compagnie <strong>de</strong> leurs<br />

épouses. Tu diras également à <strong>la</strong> reine Ygerne <strong>de</strong> venir et d’amener avec elle sa fille<br />

Morgane. Lorsque Ygerne sera arrivée et que tous les grands seigneurs seront rassemblés<br />

dans ta gran<strong>de</strong> salle, je ferai en sorte, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Dieu, qu’elle te reconnaisse pour son<br />

fils. Et quels que soient les moyens que j’emploierai dans ce but, je te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas<br />

t’étonner et <strong>de</strong> faire exactement ce que je te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai. – J’ai confiance en toi, Merlin,<br />

répondit le roi. Agis comme bon te semble. »<br />

Merlin lui dit encore : « À ton avis, roi Arthur, qui était donc cet être semb<strong>la</strong>ble à un<br />

garçon <strong>de</strong> quatre ans avec qui tu par<strong>la</strong>is avant que je vienne te trouver ? – Sur le moment, je<br />

ne savais que penser, répondit le roi, mais maintenant je suis bien persuadé que c’était toi,<br />

car j’ai souvent entendu dire que tu changeais d’apparence et <strong>de</strong> figure autant <strong>de</strong> fois que tu<br />

le vou<strong>la</strong>is. À mon avis, ce jeune garçon et toi, vous ne faites qu’un ! – En effet, c’était bien<br />

moi, et tu as été abusé par une apparence comme le fut ta mère <strong>la</strong> nuit où tu as été conçu.<br />

Elle croyait en effet coucher avec son mari et non avec le roi Uther Pendragon. »<br />

Ils arrivèrent ainsi à <strong>la</strong> forteresse <strong>de</strong> Kaerlion. Le roi mit pied à terre dans <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> cour,<br />

aida Merlin à <strong>de</strong>scendre et l’emmena dans sa <strong>de</strong>meure, tout joyeux d’accueillir celui qui avait<br />

été le sage conseiller <strong>de</strong> son père. Il envoya aussitôt <strong>de</strong>s messagers auprès <strong>de</strong> ses barons<br />

pour les convoquer au jour dit à <strong>la</strong> cour. Il prit soin également d’envoyer un homme <strong>de</strong><br />

confiance à <strong>la</strong> reine Ygerne pour lui ordonner <strong>de</strong> venir en personne, accompagnée <strong>de</strong> sa fille<br />

Morgane. Quand Ygerne apprit <strong>la</strong> nouvelle, elle eut grand-peur que le roi ne voulût <strong>la</strong><br />

dépouiller <strong>de</strong> sa terre et <strong>la</strong> déshériter. Elle <strong>de</strong>manda donc au roi Loth, à sa fille et à tous les<br />

autres membres <strong>de</strong> sa famille <strong>de</strong> venir avec elle pour <strong>la</strong> défendre, le cas échéant, contre le<br />

roi. De son côté, Merlin convoqua Urfin, qui se hâta <strong>de</strong> venir dès qu’il sut que le <strong>de</strong>vin était<br />

<strong>de</strong> retour. Quand Urfin fut arrivé, Merlin l’emmena immédiatement auprès d’Antor, le père<br />

nourricier d’Arthur.<br />

Merlin dit à Urfin : « Tu sais bien qu’Uther Pendragon m’a donné son fils pour en faire ce<br />

que je voudrais. – C’est exact, répondit Urfin, et je sais même le jour exact où il est né et où<br />

il t’a été remis. – Et toi, Antor, connais-tu l’homme qui t’a remis l’enfant que je t’ai <strong>de</strong>mandé<br />

d’appeler Arthur ? » Antor regarda soigneusement Merlin, puis il dit : « C’est toi-même qui es

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