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[Juge Ti NE-11] Guid..

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prêter attention à quiconque, le bonze fouillait patiemment les<br />

rayonnages.<br />

— Il cherche son trésor ? dit Ma Jong. Dans des casiers à<br />

livres ?<br />

— Le cinabre d’immortalité ! s’exclama Tsiao Tai.<br />

C’était le secret ultime recherché par tous les alchimistes<br />

chinois, dont l’art consistait à manipuler des substances<br />

chimiques et des poisons.<br />

Le bonze trouva enfin la bonne case. Il en retira avec une<br />

infinie délicatesse un lot de vieilles tablettes noircies. Elles<br />

étaient couvertes d’une écriture étrange, faite de bâtons, de<br />

courbes et de points.<br />

— C’est du sanscrit, expliqua <strong>Ti</strong>. La langue des barbares du<br />

pays appelé l’Inde. La langue du Bouddha. Je suppose que cela a<br />

un rapport avec le fait que l’impératrice a ordonné la traduction<br />

des textes sacrés indiens ? demanda-t-il.<br />

Le bonze était en train de s’incliner devant les tablettes tout<br />

en récitant des invocations en langue étrangère. Ils durent<br />

attendre qu’il eût fini pour avoir leur réponse.<br />

— Ces soutras ont été écartés de la traduction parce que leur<br />

contenu déplaît à l’église bouddhiste officielle, dit Nian<br />

Changbao. Ils jettent un éclairage différent sur la Voie.<br />

<strong>Ti</strong> avait vaguement entendu parler d’un courant<br />

millénariste minoritaire. Non seulement ces bouddhistes<br />

voulaient répandre en Chine un culte étranger, mais en plus ils<br />

se disputaient entre eux !<br />

— Vous l’avez donc volé, dit-il.<br />

Les yeux de l’ancien directeur brillaient d’exaltation :<br />

— Je parcourrais le pays à pied, en mendiant ma nourriture,<br />

pour prêcher le retour du Bouddha !<br />

C’était un illuminé. <strong>Ti</strong> comprit que tous ces meurtres<br />

avaient été commis au nom d’une foi mal entendue. Le bonze<br />

était prêt à justifier toutes les abominations :<br />

— Il est juste que les vices des hommes aient servi à<br />

protéger la connaissance de la Vérité, dit-il de sa voix douce, au<br />

ton toujours égal. Voilà un paradoxe divin, ne trouvez-vous<br />

pas ?<br />

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