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Les larmes de Marie-Antoinette

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ichissime banquier zurichois Moritz Kle<strong>de</strong>rmann. L’un<br />

comme l’autre avaient souhaité faire plaisir à la comtesse<br />

von Adlerstein, grand-mère <strong>de</strong> Lisa, qui appartenait au<br />

comité d’honneur et aussi, pour Morosini, à son ami Gilles<br />

Vauxbrun, l’antiquaire <strong>de</strong> la place Vendôme spécialiste du<br />

XVIII e siècle et discret collectionneur <strong>de</strong> tout ce qui<br />

touchait au château <strong>de</strong> Versailles.<br />

Vauxbrun s’était autant dire arraché le cœur en<br />

prêtant une table <strong>de</strong> trictrac à marqueterie précieuse,<br />

l’une <strong>de</strong>s gloires <strong>de</strong> son hôtel particulier, mais il s’était<br />

révélé incapable <strong>de</strong> résister au sourire charmeur <strong>de</strong> la<br />

très belle Léonora, une pulpeuse Italienne mariée à lord<br />

Crawford, un Écossais déjà âgé, riche comme un puits et<br />

tout aussi secret, dont on savait seulement qu’il vouait au<br />

souvenir <strong>de</strong> la reine martyre un culte ancestral et qu’il<br />

possédait <strong>de</strong> nombreux objets lui ayant appartenu.<br />

Habitant Versailles une partie <strong>de</strong> l’année il était<br />

l’instigateur <strong>de</strong> « Magie d’une reine », et un membre <strong>de</strong>s<br />

plus actifs du Comité où sa femme avait entraîné<br />

l’antiquaire.<br />

Cette nouvelle passion <strong>de</strong> son ami amusait Aldo : chez<br />

Gilles, célibataire endurci au <strong>de</strong>meurant, les coups <strong>de</strong><br />

foudre étaient toujours intenses, flambaient haut mais ne<br />

duraient guère : Léonora était la troisième en à peine<br />

<strong>de</strong>ux ans, succédant à une merveilleuse Américaine,<br />

Pauline Belmont pour laquelle Aldo lui-même s’était senti<br />

un « faible », et à une danseuse tzigane du Schéhéraza<strong>de</strong>.<br />

Ces toqua<strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s s’expliquant peut-être par le fait<br />

qu’aucune <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux premières passions ne lui avait<br />

cédé bien qu’il fût entièrement disposé à les épouser alors

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