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Les larmes de Marie-Antoinette

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— Un ami ! Montez ! Vous alliez où ?<br />

— Prendre le train. Ma sœur habite Nantes. J’espère<br />

qu’elle me recevra.<br />

— En attendant on vous emmène déjeuner, proposa<br />

Adalbert. Après on verra ce que l’on peut faire. Vous vous<br />

appelez ?<br />

— Aurélie Dubois ! M me veuve Dubois, précisa-t-elle<br />

dans un soudain souci <strong>de</strong> dignité.<br />

On rentra dans Versailles et, place Notre-Dame, on<br />

alla s’installer dans un petit restaurant célèbre pour son<br />

lapin en gibelotte et ses moules marinières. Réchauffée<br />

par l’ambiance et quelques verres d’un excellent<br />

beaujolais, M me veuve Dubois finit par se confier tout à<br />

fait. Depuis <strong>de</strong>s années, elle et son époux Albert étaient<br />

les gardiens <strong>de</strong> la propriété. Et peu <strong>de</strong> mois plus tôt elle<br />

avait perdu son mari. De ce fait, elle avait dû quitter le<br />

pavillon <strong>de</strong> l’entrée pour intégrer la maison où Milady<br />

l’avait affectée à la lingerie et lui avait donné une chambre<br />

convenable. À ses moments perdus elle aidait à la cuisine<br />

et on l’envoyait volontiers au marché parce que les<br />

commerçants la connaissaient et qu’elle savait acheter<br />

« mieux que ces guignols à turban qui n’inspirent pas<br />

confiance et qui vous font manger n’importe quoi ».<br />

— Et puis, l’autre soir, il y a eu un drame. Du moins<br />

j’crois. J’ai entendu qu’on se disputait. Milady était allée à<br />

Paris avec la petite voiture…<br />

— Quelle couleur, la petite voiture ? questionna<br />

Adalbert sans paraître remarquer le regard ahuri

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