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Les larmes de Marie-Antoinette

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surtout auprès <strong>de</strong> ceux que l’on aime, mais je dois<br />

admettre que mon chirurgien m’a aidé. Quand je me suis<br />

réveillé après l’opération, j’ai entendu quelqu’un<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si j’allais gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s séquelles, genre amnésie,<br />

et j’ai pensé que ce serait la meilleure façon <strong>de</strong> protéger<br />

les miens. Ces salopards m’ont cru mourant quand ils<br />

m’ont jeté dans une rue <strong>de</strong> Versailles. S’ils apprenaient<br />

que je survivais, ils achèveraient leur œuvre et en<br />

supprimant aussi les miens pour faire bonne mesure. Ça<br />

me faisait drôle <strong>de</strong> ne pas pouvoir vous reconnaître mais<br />

j’y étais obligé parce que je voulais mener ma petite<br />

enquête. Quand on m’a enlevé près <strong>de</strong> la grille du Dragon<br />

alors que j’allais suivre le gamin porteur du message, on<br />

m’a bandé les yeux et bâillonné mais il y avait une simple<br />

déchirure qui m’a permis d’observer certains détails.<br />

Revenu à la maison, je les ai mis bout à bout mais il y<br />

avait <strong>de</strong>s manques. Je me suis confié à ma femme qui a<br />

joué le jeu à merveille surtout vis-à-vis <strong>de</strong> Marfa qui<br />

aurait empli le quartier d’actions <strong>de</strong> grâce tonitruantes.<br />

Elle a posté discrètement une lettre pour mon ami Panine<br />

qui tient un garage à Courbevoie. Il est venu me voir et lui<br />

aussi il a joué le jeu : il venait chercher dans une voiture le<br />

pauvre infirme que j’étais pour lui faire prendre l’air. Je<br />

dois dire qu’on a mis un certain temps à retrouver la<br />

vieille bâtisse à moitié ruinée enfouie au plus épais <strong>de</strong> la<br />

forêt <strong>de</strong> Marly. Je n’étais pas encore sûr <strong>de</strong> mon fait<br />

quand j’ai appris qu’on vous avait enlevé <strong>de</strong>puis un<br />

moment déjà. Alors j’ai pris mon courage à <strong>de</strong>ux mains :<br />

on n’avait plus <strong>de</strong> temps à perdre. J’ai envoyé un mot,<br />

non signé, au commissaire Lemercier en lui donnant

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