02.07.2013 Views

Les larmes de Marie-Antoinette

Les larmes de Marie-Antoinette

Les larmes de Marie-Antoinette

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

jardins dissemblables : fleuriste au nord et botanique au<br />

sud. Ainsi l’avait voulu Louis XV, amateur éclairé <strong>de</strong><br />

plantes rares. Un attique où étaient les appartements<br />

intimes couronné lui-même d’une balustra<strong>de</strong> surmontait<br />

l’étage <strong>de</strong> réception. Et ce petit château en forme <strong>de</strong> cube<br />

qui aurait pu être pesant réussissait l’exploit d’être une<br />

merveille <strong>de</strong> grâce et d’élégance. En le recevant en ca<strong>de</strong>au<br />

<strong>de</strong> son époux, la jeune <strong>Marie</strong>-<strong>Antoinette</strong> en avait été si<br />

charmée qu’elle ne l’avait plus guère quitté, y passant ses<br />

journées d’abord puis ses nuits <strong>de</strong> plus en plus souvent,<br />

n’y recevant que ses amis proches, la « coterie » qu’on lui<br />

avait tant reprochée, faisant arranger différemment les<br />

jardins et surtout le Hameau, un joli jouet pour une<br />

gran<strong>de</strong> fille ! En fait, elle n’avait abandonné son Trianon<br />

que pour les prisons d’un peuple aux yeux <strong>de</strong> qui le<br />

délicieux domaine n’était qu’un lieu <strong>de</strong> débauches…<br />

Aldo, pour sa part, adorait Trianon. S’il rendait au<br />

sublime Versailles le tribut d’admiration méritée par ce<br />

chef-d’œuvre absolu dans son extraordinaire splen<strong>de</strong>ur, il<br />

s’était pris <strong>de</strong> tendresse pour ce petit joyau <strong>de</strong> sobre<br />

élégance bien propre à séduire une jeune reine ou un<br />

homme <strong>de</strong> goût. C’était une raison <strong>de</strong> plus, et non la<br />

moindre, <strong>de</strong> laisser exposer au public l’un <strong>de</strong> ses précieux<br />

trésors.<br />

Accoudé à une balustra<strong>de</strong>, il regarda la longue voiture<br />

noire avec chauffeur et valet <strong>de</strong> pied s’arrêter au bas <strong>de</strong>s<br />

marches sur lesquelles le Comité avait fait disposer <strong>de</strong>s<br />

laquais en perruque poudrée et livrée aux couleurs <strong>de</strong> la<br />

reine. Deux personnes en <strong>de</strong>scendirent : d’abord<br />

l’ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s États-Unis, Myron T. Herrick, vieil et

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!