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Les larmes de Marie-Antoinette

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Spécialistes <strong>de</strong> la rubrique mondaine, on ne pouvait leur<br />

interdire <strong>de</strong> venir boire un verre dans le lieu le plus public<br />

du palace. Installés au comptoir sur <strong>de</strong> hauts tabourets, ils<br />

jouaient au « zanzi {6} » en buvant <strong>de</strong>s cocktails sans avoir<br />

l’air <strong>de</strong> rien mais l’on pouvait être sûr que leurs oreilles<br />

étaient gran<strong>de</strong>s ouvertes et que leurs yeux voyaient à peu<br />

près tout. Ils répondirent aussitôt au salut <strong>de</strong> la main<br />

qu’Aldo leur adressa. Il les avait déjà rencontrés à<br />

plusieurs reprises et savait qu’ils étaient aussi corrects<br />

que sérieux. Ils ne tentèrent pas <strong>de</strong> l’approcher, le<br />

laissant rejoindre la table où les siens étaient installés.<br />

— Je suis venu vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à déjeuner et prendre<br />

l’air du temps, sourit Adalbert tandis que son ami prenait<br />

place dans l’un <strong>de</strong>s petits fauteuils <strong>de</strong> velours bleu…<br />

— Pour ce qui est du temps on pourrait trouver mieux<br />

mais le déjeuner t’est acquis avec grand plaisir. Tu<br />

t’ennuyais <strong>de</strong> nous ?<br />

— Eh bien oui, figure-toi ! Versailles n’est pourtant<br />

qu’à dix-sept kilomètres <strong>de</strong> Paris mais, <strong>de</strong>puis que vous<br />

vous y habitez, j’ai l’impression que ma rue est au bout du<br />

mon<strong>de</strong>.<br />

— Un seul être vous manque et tout est dépeuplé,<br />

ironisa Aldo. Or, nous sommes trois ! Pourquoi ne pas<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à la réception s’il reste encore <strong>de</strong>s chambres<br />

libres ?<br />

Vidal-Pellicorne fouilla dans sa poche, en tira une clef<br />

complétée par une plaque <strong>de</strong> bronze et la mit sur la table :<br />

— C’est fait ! Ma valise est au numéro 28… en face <strong>de</strong>

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