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Les larmes de Marie-Antoinette

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qu’elle referma étroitement sur lui quand il l’étreignit. Et<br />

plus rien n’exista…<br />

Quand Aldo s’éveilla au lever du jour, il était seul dans<br />

le lit bouleversé où s’attardait le parfum <strong>de</strong> Pauline et un<br />

long cheveu noir qu’il prit avec délicatesse pour l’enrouler<br />

autour <strong>de</strong> son doigt. La nuit qui s’achevait avait été<br />

torri<strong>de</strong> et tendre à la fois et c’était cette tendresse qui<br />

mettait une ombre sur l’extraordinaire sensation<br />

d’euphorie. Cela voulait dire qu’il ne s’agissait pas<br />

seulement <strong>de</strong> leurs corps mais qu’un peu <strong>de</strong> leur âme<br />

s’était détachée d’eux pour aller vers l’autre. Et ça c’était<br />

inquiétant… Dès l’instant où l’acte <strong>de</strong> chair <strong>de</strong>venait acte<br />

d’amour, tout était à craindre.<br />

En se dirigeant vers la salle <strong>de</strong> bains et la douche froi<strong>de</strong><br />

dont il avait le plus grand besoin pour se remettre les<br />

idées en place, il trouva, sur la coiffeuse, une enveloppe<br />

sur laquelle la main ferme <strong>de</strong> Pauline avait tracé son nom<br />

et dans laquelle, bien sûr, il y avait une lettre :<br />

« Je plai<strong>de</strong> coupable, Aldo… Ce qui s’est passé cette<br />

nuit, je l’ai voulu <strong>de</strong> toutes mes forces au mépris total <strong>de</strong><br />

ce dont nous étions convenus. Notre étreinte trop brève,<br />

au len<strong>de</strong>main du bal, m’avait laissé un goût d’inachevé<br />

d’autant plus cruel que c’était un éblouissement. Ce<br />

matin, je suis divinement heureuse… et un peu triste<br />

aussi parce que je n’ai pas le droit <strong>de</strong> m’installer dans<br />

votre vie, d’y <strong>de</strong>venir… une habitu<strong>de</strong> – qui sait ? – et<br />

peut-être ensuite un poids. Alors, souffrez que je referme<br />

sur moi les portes du paradis. Au besoin ai<strong>de</strong>z-moi afin<br />

qu’à notre prochain revoir nos regards soient sans ombre

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