02.07.2013 Views

Les larmes de Marie-Antoinette

Les larmes de Marie-Antoinette

Les larmes de Marie-Antoinette

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

le service d’ordre – tant bien que mal ! – le retint :<br />

— On ne touche à rien, monsieur. Il faut attendre<br />

l’arrivée <strong>de</strong> la police…<br />

— Je sais, mais il faudrait peut-être s’assurer que cet<br />

homme n’a pas besoin <strong>de</strong> soins, qu’il est vraiment mort…<br />

— Il l’est, soyez sans crainte. Il suffit <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r<br />

l’implantation du couteau. Le cœur a été atteint…<br />

C’était l’évi<strong>de</strong>nce mais l’immobilité <strong>de</strong> cette foule, son<br />

mutisme pétrifié agaçaient Morosini. Il avait envie d’agir !<br />

Gilles, au moins, s’occupait <strong>de</strong> réconforter Léonora en<br />

pleine crise <strong>de</strong> <strong>larmes</strong>. Il l’avait conduite à un banc <strong>de</strong><br />

pierre où il l’avait fait asseoir et lui tapait dans les mains.<br />

Le mari, lui, n’avait pas bougé. À <strong>de</strong>ux pas d’Aldo,<br />

négligemment appuyé sur sa canne, il se contentait <strong>de</strong><br />

regar<strong>de</strong>r le prési<strong>de</strong>nt du Conseil et le conservateur qui<br />

s’entretenaient avec calme tandis que les policiers <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong> prenaient possession du terrain en attendant<br />

l’arrivée <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> Versailles. Ce qui ne tarda guère.<br />

Pendant ce temps, Aldo se rapprocha <strong>de</strong> l’Écossais, dont<br />

l’attitu<strong>de</strong> l’intriguait : au lieu <strong>de</strong> se porter au secours <strong>de</strong> sa<br />

belle épouse, il laissait ce soin à un autre qui ne prenait<br />

même pas la peine <strong>de</strong> dissimuler ses sentiments.<br />

Crawford était un homme grand et massif dont le<br />

corps et la tête n’avaient pas l’air d’appartenir à la même<br />

époque. Si le premier admirablement habillé par un<br />

tailleur sans doute anglais était en phase parfaite avec le<br />

vingtième siècle, la secon<strong>de</strong> avec sa frange <strong>de</strong> cheveux<br />

grisonnants retombant d’une large calvitie sur le col du<br />

veston, son nez fort et ses yeux vifs <strong>de</strong>rrière les petites

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!