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Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

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très tôt (1963), invitant tout le quartier à<br />

en profi ter. Le téléviseur sera d’ailleurs un<br />

objet obsessionnellement présent dans<br />

ses fi lms. S’il se sent proche de Los Olvidados<br />

(Buñuel, 1950) ou de son fi lm du sud<br />

préféré, Toni (Renoir, 1935), découverts sur<br />

le petit écran, dès l’âge de raison, il trouve<br />

le Pagnol de la trilogie marseillaise terriblement<br />

factice et réactionnaire, pour tout<br />

dire « pétainiste droitier ». En revanche, la<br />

création télévisuelle de l’époque le ravit :<br />

Badel, Bluwal, Lorenzi, Prat et consorts…<br />

Robert <strong>Guédiguian</strong> entre au lycée Victor-<br />

Hugo pour sa sixième, dans le lointain<br />

centre-ville : on prend le train chaque matin<br />

à la gare de l’Estaque-Riaux avec les<br />

ouvriers et les employés. À l’époque, il s’est<br />

déjà rapproché d’un aîné qu’il connaît de<br />

vue depuis la maternelle : Gérard Meylan,<br />

fi ls d’instituteur. <strong>Guédiguian</strong> confesse volontiers<br />

que c’est auprès du père (le Justin<br />

de Marius et Jeannette ?) et de l’oncle de<br />

Gérard qu’il a parfait son éducation politique.<br />

Mai 1968 fait le reste : les deux amis, à<br />

15 et 14 ans respectivement, sont les premiers<br />

à débrayer au lycée. <strong>Guédiguian</strong> lit<br />

son premier Marx : Le 18 brumaire de Louis<br />

Bonaparte. Puis un deuxième, Le Manifeste<br />

du parti communiste. La première phrase<br />

du premier contient presque la forme du<br />

futur cinéma de <strong>Guédiguian</strong>, entre farce<br />

et tragédie. Transformer le monde sera<br />

l’ambition du fonds. Les deux jeunes gens<br />

commencent donc à faire de la politique.<br />

Ils créent un cercle des jeunesses communistes<br />

au lycée puis un autre à l’Estaque.<br />

C’est aussi à cette époque qu’ils font<br />

la connaissance de Malek Hamzaoui, que<br />

nous retrouverons plus tard.<br />

En 1971, Robert obtient son baccalauréat<br />

et s’inscrit en droit et sciences économiques<br />

et sociales à Aix-en-Provence. Certains<br />

de ses professeurs le marquent à<br />

jamais comme sa position politique ultra<br />

minoritaire dans le cursus choisi : faire le<br />

coup de poing aff ermit les convictions ! Entre<br />

la cinéphilie et la découverte du cinéma<br />

d’auteur au Breteuil derrière Notre-Dame,<br />

BIOGRAPHIE<br />

11<br />

Pasolini et Buñuel pour commencer, puis<br />

à peu près tout ce qui passe, et le travail<br />

l’été sur les chantiers pour payer ses vacances<br />

ou une motocyclette, le futur cinéaste<br />

avance régulièrement dans la vie, sans<br />

pression, sous l’œil bienveillant de ses parents.<br />

C’est en 1973 qu’il rencontre, avant<br />

d’en tomber amoureux, une étudiante en<br />

sociologie engagée à l’UNEF ; Ariane Ascaride,<br />

également élève comédienne au<br />

Conservatoire de Marseille, ambitionne<br />

de monter à Paris pour intégrer son prestigieux<br />

homologue. Il pense la suivre. Ils<br />

se marient fi nalement en 1975, et Robert<br />

quitte défi nitivement Marseille (comme<br />

Sauveur dans Rouge midi ou Magali dans<br />

Marius et Jeannette).<br />

Le cinéma : de la politique à la politique<br />

autrement<br />

À Paris, Robert <strong>Guédiguian</strong> s’inscrit à l’École<br />

des hautes études en sciences sociales<br />

pour entreprendre une thèse sous la direction<br />

de Georges Haupt : La Conception de<br />

l’État dans l’histoire du mouvement ouvrier.<br />

Ces premières années parisiennes n’entraînent<br />

pas de rupture dans son activité politique<br />

: il continue de militer au parti communiste,<br />

mais il s’éloigne progressivement<br />

de la ligne majoritaire qui entérine la fi n du<br />

Programme commun. Pendant ce temps, il<br />

fréquente le théâtre de façon encore plus<br />

assidue qu’à Marseille. Et il s’intéresse à la<br />

théorie du théâtre, notamment Brecht, qui<br />

l’infl uencera durablement. Du Conservatoire,<br />

il côtoie les élèves (Christine Brücher,<br />

Jean-Pierre Darroussin, Pierre Banderet…)<br />

et les professeurs, notamment les professeurs<br />

d’Ariane, Antoine Vitez et Marcel<br />

Bluwal, que l’on retrouvera plus tard. Il devient<br />

aussi familier du théâtre de recherche<br />

de Tadeuz Kantor, de Bernard Sobel, etc.<br />

Ariane et Pierre Ascaride, celui de ses frères<br />

qui est comédien de théâtre, obtiennent<br />

un rôle dans La Communion solennelle<br />

(1978) de René Féret, dont <strong>Guédiguian</strong> fait<br />

la connaissance, et qui semble presque<br />

son refl et géographique. Féret vient du<br />

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