Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club
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Blotti au cœur de l’hiver et de la vie culturelle meldoise, le Festi-<strong>Ciné</strong> <strong>Meaux</strong> fête,<br />
en ce janvier <strong>2012</strong>, sa 5 ème édition et reçoit son 6 ème metteur en scène – le premier<br />
<strong>festival</strong> fut, en eff et, bicéphale… Le fi dèle y retrouvera les temps forts que sont le<br />
ciné-concert, la table ronde ou la rencontre avec les artistes dans la salle Bossuet<br />
de la Chambre de commerce, rituels dont la manifestation tire sa pleine identité.<br />
Cette année, c’est l’œuvre du félibre militant de l’Estaque, Robert <strong>Guédiguian</strong>,<br />
qui est mise à l’honneur. De Dernier Eté à Marius et Jeannette, de L’Armée<br />
du crime aux Neiges du Kilimandjaro, le réalisateur, héritier naturel du Renoir<br />
de Toni et de Ken Loach, n’a jamais cessé de manifester une attention aiguë aux<br />
insensibles secousses sociales et économiques qui, en trente ans, ont généré les<br />
lignes de fracture dont son cinéma se fait l’implacable sismographe. La générosité<br />
de son discours n’est pas aff aire de compassion mais d’éthique, celle que l’on<br />
retrouve naturellement dans son approche des personnages, fi gures a priori ordinaires<br />
qui, par la prise de conscience et l’engagement, accèdent à la légitimité de<br />
sujets qui deviennent les acteurs de leur histoire.<br />
Les « cartes blanches » choisies par le cinéaste s’inscrivent dans cette perspective.<br />
Robert <strong>Guédiguian</strong> a retenu les œuvres les plus sensibles d’un Capra ou<br />
d’un Scorsese, où l’individu ne renonce jamais, face à l’adversité d’un monde qui<br />
semble lui dénier toute prétention à la dignité, à imposer sa conception de la vérité<br />
et de la justice.<br />
Une œuvre libre et engagée, qui n’indexe jamais ses convictions sur<br />
l’idéologie : ces qualifi catifs résument pleinement la ligne intellectuelle de Positif,<br />
qui fête cette année ses soixante ans, ligne à laquelle le <strong>Ciné</strong> <strong>Meaux</strong> <strong>Club</strong> tient à<br />
rendre le plus respectueux des hommages, en plaçant le <strong>festival</strong> sous son égide.<br />
Loin de tout dogmatisme ou inféodation aux modes cinématographiques, les critiques<br />
de la revue, qui ont pour la plupart eff ectué au moins une fois le voyage<br />
à <strong>Meaux</strong> pour venir débattre de Minnelli ou de Herzog, ont réussi à maintenir<br />
l’exigence d’un exercice critique aff ûté mais jamais abscons, dans l’unique souci<br />
de transmettre quelques clés et outils pour aborder le travail des auteurs.<br />
Orienter le regard, rendre le cinéma plus incarné en invitant le spectateur<br />
à échanger, à partager, avec ceux qui le créent, telle est la mission modeste mais<br />
résolue que le <strong>Ciné</strong> <strong>Meaux</strong> <strong>Club</strong> s’est assignée depuis quatorze ans.<br />
Puisse ce <strong>festival</strong> en combler les attentes !<br />
Jérôme Tisserand,<br />
et l’équipe du <strong>Ciné</strong> <strong>Meaux</strong> <strong>Club</strong>.<br />
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