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Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

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lonnais Paul Vecchiali, Hélène Surgère. Le<br />

fi lm met presque deux ans à parvenir sur<br />

les écrans, dans une toute petite confi guration.<br />

Le public est encore rare et le plus<br />

souvent circonscrit à un petit cinéma du<br />

Quartier Latin.<br />

À cette époque, Agat fi lms équilibre ses<br />

comptes tant bien que mal avec les fi lms<br />

en salles de <strong>Guédiguian</strong>, qui réunissent<br />

peu de spectateurs, et des productions<br />

pour la télévision faiblement rémunérées.<br />

Mais le contact avec un producteur du petit<br />

écran, Jean-Pierre Cottet, va déboucher<br />

sur un fi lm. Cottet a remarqué les instants<br />

comiques de Dieu vomit les tièdes et passe<br />

fi nalement commande à <strong>Guédiguian</strong> d’un<br />

téléfi lm pour France 2 avec pour seul impératif<br />

de faire une comédie. Pour l’écriture,<br />

Robert <strong>Guédiguian</strong> obtient la collaboration<br />

d’un scénariste en contact avec<br />

Agat afi n de produire ses propres fi lms :<br />

Jean-Louis Milesi. Ensemble, ils écrivent<br />

un « conte », L’Argent fait le bonheur (1992)<br />

sans savoir que leur collaboration et leur<br />

amitié vont durer jusqu’à nos jours : une<br />

cité pauvre de Marseille en proie à la guerre<br />

intestine, à la délinquance, au racisme<br />

et à l’usage de drogue est reprise en main<br />

par un curé, campé par Darroussin, qui<br />

imagine un hold-up auquel prennent part<br />

tous les enfants. On retrouve la troupe habituelle<br />

augmentée de Roger Souza et du<br />

couple Danièle Lebrun-Marcel Bluwal. Le<br />

tout est tourné à l’ouest de l’Estaque, dans<br />

la cité délabrée du Plan d’Aou. Le fi lm, totalement<br />

amoral et irréaliste, plaît beaucoup,<br />

passe sur la deuxième chaîne, puis sur Arte<br />

et fi nit par sortir au cinéma (1993).<br />

L’aventure d’Agat fi lms ou portrait de<br />

l’artiste en producteur<br />

Au moment où <strong>Guédiguian</strong> tourne ce dernier<br />

fi lm sans Agat, il est peut-être temps<br />

de présenter cette structure économique<br />

qui n’est pas la moindre fi erté des gens qui<br />

y travaillent – et en premier lieu de Robert<br />

<strong>Guédiguian</strong>. Elle est essentielle et constitue<br />

sa principale activité.<br />

BIOGRAPHIE<br />

14<br />

Au départ, en 1982, Alain Guesnier et Annie<br />

Tresgot fondent donc AGAT pour produire<br />

leurs propres fi lms. En 1989, ils sont<br />

rejoints par <strong>Guédiguian</strong> et quelques amis<br />

qui cherchent à produire du cinéma engagé,<br />

celui des autres et le leur, tout en restant<br />

« collectifs » et « militants ». La société<br />

produit donc des captations de spectacles<br />

de danse et de théâtre, des documentaires<br />

de commande ou de création et quelques<br />

fi ctions, et notamment les fi lms de Robert<br />

<strong>Guédiguian</strong>. La petite structure est toujours<br />

un peu fragile en 1993, mais elle intègre<br />

Ex nihilo, spécialisée dans le fi lm de<br />

danse et le documentaire et proche de la<br />

faillite. Son créateur, Patrick Sobelman, rejoint<br />

le collectif. Il y fi gure toujours.<br />

Après une période de vaches maigres et<br />

un équilibre précaire, la vague Marius et<br />

Jeannette en 1997 (encore une commande<br />

de la télévision !) lui donne les coudées<br />

franches et apporte la notoriété qui va lui<br />

permettre de sortir du rouge. En 2000, Agat<br />

Films & Cie / Ex nihilo (son nom complet)<br />

subit de fortes turbulences qui aboutissent<br />

au départ de deux sociétaires, mais sa crédibilité<br />

est rétablie rapidement. Et bientôt,<br />

c’est son fonctionnement qui attire l’œil.<br />

Pas de tyran, ni de fi gure charismatique à<br />

la Toscan ou Berri. Chez Agat, nichée dans<br />

une cour d’un immeuble du symbolique<br />

XI ème arrondissement de Paris, non loin de<br />

la Maison des Métallos, tout est décidé de<br />

façon collégiale. La société comporte toujours<br />

une demi-douzaine d’actionnaires<br />

producteurs à parts égales, qui perçoivent<br />

une rémunération identique, à savoir, à<br />

l’heure actuelle, <strong>Guédiguian</strong> et Sobelman,<br />

Marie Balducchi, Nicolas Blanc, Blanche<br />

Guichou et Muriel Meynard.<br />

Des salaires sur une échelle de 1 à 4, loin<br />

de ce qui se pratique ailleurs, jusqu’aux devis<br />

des fi lms, tout est transparent. Chacun<br />

partage les risques et les gains de toutes<br />

les œuvres, une vingtaine par an, toutes<br />

produites sur décision collective et unanime.Les<br />

producteurs suivent ensuite ensemble<br />

chaque fi lm produit par la société,<br />

<strong>Catalogue</strong> <strong>festival</strong>.indd 14 18/01/<strong>2012</strong> 02:06:33

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