Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

Ariane Ascaride
Ariane Ascaride naît à Marseille en 1954. Sa mère est employée de bureau et son père, représentant pour une
marque de cosmétique. Ce dernier pratique le théâtre en amateur, aime le chant lyrique et lui donne ainsi son
premier contact avec le spectacle. Après le baccalauréat, elle entame des études de sociologie à l’université
d’Aix-en-Provence, tout en militant dans un syndicat étudiant. Mais le virus de la comédie inoculé par son père
agit sur elle (et sur son frère Pierre) : elle suit les cours du Conservatoire de Marseille. Elle rencontre Robert
Guédiguian en 1973 ; ils se marient un peu plus tard et montent à Paris car Ariane vise le Conservatoire national
supérieur d’art dramatique de Paris.
Elle y rentre en 1976 dans les classes d’Antoine Vitez et de Marcel Bluwal en même temps que Jean-Pierre Darroussin
et Catherine Frot, mais elle y côtoie aussi Pierre Banderet, Frédérique Bonnal, Patrick Bonnel, Christine
Brücher ou Alain Lenglet, que l’on retrouvera souvent dans les fi lms de Guédiguian : la bande du Conservatoire.
Elle joue d’abord dans les pièces de son frère Pierre Ascaride, un des initiateurs du théâtre à domicile. Au
cinéma, elle tient un premier petit rôle dans La Communion solennelle (René Féret, 1977) puis dans un fi lm de
René Allio (Retour à Marseille, 1980).
Depuis Dernier Eté (1981), où elle est la seule comédienne professionnelle, son époux Robert Guédiguian fait
appel à elle dans tous ses fi lms (à une exception près). Elle joue aussi de temps en temps avec d’autres cinéastes
engagés (Gérard Mordillat) et marseillais (Jean-Henri Roger). La consécration du public arrive avec Marius
et Jeannette (1997) et un César de la Meilleure actrice (1998). Ariane Ascaride devient alors le parangon de la
femme du peuple (souvent prénommée Marie), de la mère Courage (La Ville est tranquille, 2001), gouailleuse
et révoltée (Nadia et les hippopotames, Dominique Cabrera, 1999), résolue à être heureuse envers et contre-tout
(Marie-Jo et ses 2 amours, 2002).
Fidèle en amitié comme dans son travail, Ariane Ascaride travaille souvent plusieurs fois avec ses réalisateurs,
au cinéma (les marseillais Emmanuel Mouret et Jean-Henri Roger, la paire Ducastel et Martineau, Gérard Mordillat)
comme à la télévision (Marcel Bluwal, Dominique Cabrera, Jean-Daniel Verhaeghe) mais elle tient aussi
à accompagner de jeunes auteurs de talent qui font leur premier long métrage (Brodeuses, Eléonore Faucher,
2003 ; L’Année suivante, Isabelle Czajka, 2007).
C’est d’ailleurs Brodeuses où elle joue une Arménienne et son rapport à son propre père qui lui inspirent l’idée
du Voyage en Arménie (2007), qu’elle écrit avec Marie Desplechin et Robert Guédiguian. Peu après, elle fait sa
première mise en scène pour un fi lm de télévision, avec l’ami Gérard Meylan (Ceux qui aiment la France, 2010).
Ariane Ascaride n’a néanmoins jamais renoncé au théâtre, jouant surtout des auteurs contemporains (où l’Italie
de la famille paternelle n’est jamais très loin) : Véronique Olmi, sous la direction de Didier Long ; le phocéen
Serge Valletti et le napolitain Edouardo De Filippo sous la direction de son frère ; ou encore le lombard Dario Fo,
mis en scène par Didier Bezace. Elle a elle-même mis en scène Inutile de tuer son père, le monde s’en charge, de
et avec Pierre Ascaride, où la fratrie, augmentée de Gilles, le frère écrivain, reconnaît sa dette à l’égard du père
« Peter Pan ».
INVITÉS
116
Catalogue festival.indd 116 18/01/2012 02:07:26