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Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

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par réunir 120 000 spectateurs, à la suite<br />

d’un marathon de rencontres avec le public.<br />

La notoriété de <strong>Guédiguian</strong> décolle<br />

incontestablement.<br />

Le fi lm suivant est une commande d’Arte<br />

par l’entremise de son directeur de la fi ction<br />

Pierre Chevalier. Marius et Jeannette<br />

(1997) est présenté comme « Un conte<br />

de L’Estaque », une vraie farce théâtrale<br />

assumée d’où tout antagonisme, tout<br />

personnage négatif ont été gommés. Le<br />

fi lm est rapidement tourné à l’été 1996 et<br />

achevé dans l’année. L’équipe est invariablement<br />

la même quoique rejointe par la<br />

maquilleuse Maïté Alonso et par Valérie<br />

Meff re, deux collaboratrices fi dèles depuis,<br />

mais encore par Jacques Menichetti,<br />

qui jouait déjà dans Rouge midi et qui a<br />

composé une petite rengaine typique de<br />

l’esprit de quartier qui anime le fi lm. Sa<br />

présentation à Cannes dans la section Un<br />

certain regard est un véritable triomphe.<br />

Des séances supplémentaires sont organisées.<br />

Le fi lm rafl e quelques prix dont le<br />

prix Louis-Delluc et le César de la meilleure<br />

actrice. Il rassemble 2,7 millions de spectateurs.<br />

Robert <strong>Guédiguian</strong> garde la tête<br />

froide : comme une boutade, il dit que ce<br />

succès repose sur un malentendu : « Ce<br />

sont les mêmes qui ont hué Rouge midi et<br />

ont adoré Marius et Jeannette ». En tout<br />

cas, le fi lm fait connaître le quartier dans<br />

le monde entier : « les murs des pauvres<br />

de L’Estaque sont peints sur des tableaux<br />

qui fi nissent fatalement sur les murs des<br />

riches » dit Robert <strong>Guédiguian</strong> en voix<br />

off qui le dédie au passage aux « millions<br />

d’ouvriers inconnus », le tout dans une<br />

fermeture à l’iris en hommage à Chaplin.<br />

Mais pour lui, la remise en question est<br />

indispensable : il importe de ne pas s’installer<br />

dans le confort : « Imperturbablement,<br />

le metteur en scène creuse son<br />

sillon. Ni les échecs commerciaux, ni les<br />

succès imprévisibles n’entament sa farouche<br />

détermination » (Olivier De Bruyn).<br />

Pour son fi lm suivant, Jean-Louis Milesi et<br />

lui opèrent une rupture. Fini la structure<br />

BIOGRAPHIE<br />

16<br />

linéaire ou le conte au dénouement heureux.<br />

Pour la première fois, <strong>Guédiguian</strong> va<br />

tourner une adaptation d’un roman. Ils<br />

transposent le Harlem du romancier afroaméricain<br />

James Baldwin, Si Beale Street<br />

pouvait parler, à Marseille en passant par<br />

Sarajevo. La structure est assez complexe,<br />

aux voix off récurrentes, et plusieurs acteurs,<br />

dont beaucoup d’enfants et de jeunes<br />

comédiens, jouent pour la première<br />

fois, notamment Laure Raoust mais aussi<br />

Alexandre Ogou et Véronique Balme – que<br />

nous retrouverons tous deux dans un autre<br />

fi lm. À la place du cœur (1998) est assez<br />

mal compris dans la presse. Les critiques<br />

les moins pertinentes regrettent que le<br />

réalisateur n’ait pas fait le même fi lm que<br />

Marius et Jeannette. Certains trouvent<br />

l’œuvre trop manichéenne. D’autres s’interrogent<br />

sur l’épisode en Bosnie. Le nombre<br />

d’entrées n’a rien d’enthousiasmant.<br />

Robert <strong>Guédiguian</strong>, même s’il défend son<br />

fi lm, entend bien les critiques. Il n’aime<br />

d’ailleurs rien tant que le débat, la contradiction<br />

et la dialectique ! La réponse à ses<br />

admirateurs d’À la place du cœur comme à<br />

ses détracteurs tient en deux fi lms, rien de<br />

moins.<br />

Avec Milesi, il commence la rédaction d’un<br />

scénario qui avance si vite qu’ils se suspectent<br />

eux-mêmes de tomber dans la facilité.<br />

De ce fait, ils mettent de côté l’écriture en<br />

cours pour explorer une autre idée. Puis ils<br />

alternent et fi nissent par achever deux scénarios,<br />

que <strong>Guédiguian</strong> va tourner dans la<br />

foulée pour sortir les deux fi lms en 2000,<br />

à quelques mois d’écart. Le premier, À l’attaque<br />

!, est aussi « Un conte de l’Estaque ».<br />

C’est un fi lm dans le fi lm, un récit ludique,<br />

qui provient du souvenir émerveillé de <strong>Guédiguian</strong><br />

découvrant, apprenti cinéphile, La<br />

Fête à Henriette (1952), de Julien Duvivier,<br />

un de ses cinéastes français de prédilection.<br />

Le fi lm raconte deux scénaristes parisiens<br />

qui écrivent un fi lm se passant à l’Estaque.<br />

Denis Podalydès joue Milesi, et Jacques<br />

Pieiller campe <strong>Guédiguian</strong> ; ils échangentet<br />

inventent entre jardin et cuisine l’his-<br />

<strong>Catalogue</strong> <strong>festival</strong>.indd 16 18/01/<strong>2012</strong> 02:06:33

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