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Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

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POSITIVONS…<br />

Il avait eu le temps de connaitre la photo,<br />

mais il était déjà mort quand le cinéma<br />

est né. Baudelaire aurait-il vu un Art dans<br />

le Septième qui allait naître ? Je suis sûr<br />

que oui. C’est Baudelaire qui avait écrit :<br />

« pour être juste, c’est-à-dire pour avoir sa<br />

raison d’être, la critique doit être partiale,<br />

passionnée, politique, c’est-à-dire faite à<br />

un point de vue qui ouvre le plus d’horizons<br />

». Il avait donc tout pour caracoler<br />

au devant des fi lms. Dans la même idée,<br />

je suis sûr que la naissance d’une revue<br />

comme Positif a d’abord été poussée par<br />

une « raison d’être ». Car, comme disait<br />

Ado Kyrou, « le cinéma que j’aime est le<br />

cinéma possible ». Le négatif et la pellicule<br />

peuvent bien disparaître aujourd’hui, Positif<br />

reste plus que jamais un repère. Non pas<br />

comme une borne, même si le critique écrit<br />

d’abord pour lui et pour ne pas se perdre.<br />

Plutôt comme un élan, un désir, une aventure.<br />

Celle de Positif a 60 ans et continue,<br />

à portion égale, d’estimer le passé comme<br />

le présent. C’est là un de ses plus grands<br />

mérites. Car tout se retrouve et tout se renouvelle<br />

au cercle très ouvert des cinémas<br />

de partout. En cela, l’anniversaire de Positif<br />

méritait bien une table ronde. Et non<br />

de jargonneurs, de celles que les esprits<br />

font tourner, avec ou sans Baudelaire…<br />

Jean-Jacques Bernard.<br />

POSITIF : 60 ANS DE CRITIQUE DE CINÉMA<br />

72<br />

POUR LE PLAISIR : BREF SURVOL DE CINQUANTE AN-<br />

NÉES POSITIVES<br />

Si le paysage politique, culturel mais aussi cinématographique,<br />

a considérablement changé<br />

depuis cinquante ans, il n’est peut-être pas vain<br />

de s’interroger sur les racines de Positif, sur sa<br />

croissance et sur l’éventuel fi l rouge qui relierait<br />

entre elles plusieurs générations, donnant<br />

à cette revue sa spécifi cité au-delà des nécessaires<br />

évolutions. Ce qui fait, par exemple, que<br />

pendant cinq décennies un groupe d’amis<br />

animés par un même amour du cinéma se retrouve<br />

chaque dimanche après-midi, pendant<br />

trois ou quatre heures, pour discuter de l’actualité<br />

cinématographique (et de l’actualité tout<br />

court !), du contenu des numéros, du choix de<br />

la couverture, pour lire les textes parvenus à la<br />

rédaction et voter leur éventuelle publication,<br />

pour attribuer à tel ou tel d’entre nous la recension<br />

d’un fi lm ou élaborer les projets futurs ?<br />

Trait distinctif rare à notre connaissance dans<br />

la presse spécialisée — la rencontre au sein du<br />

comité de rédaction — que ne préside, autre<br />

caractéristique, aucun rédacteur en chef — de<br />

collaborateurs entrés par vagues successives<br />

depuis les premiers temps. Ceux qui participèrent<br />

aux premiers numéros (ou presque) se<br />

retrouvent ainsi aux côtés des benjamins dont<br />

la signature est apparue pour la première fois<br />

il y a un an à peine. Ces strates successives accompagnées<br />

bien sûr de disparitions mais aussi<br />

du départ de certains vers d’autres occupations<br />

ont créé une continuité et aussi un dialogue,<br />

parfois contradictoire, qui font de Positif une<br />

revue pour laquelle on peut réellement parler<br />

d’un « esprit », d’un « ton » selon un processus<br />

d’additions successives et non une politique<br />

« d’un pion chasse l’autre ». Comme toute tribune<br />

d’opinion, Positif reçoit pour publication<br />

des textes de lecteurs qui se sentent en empathie<br />

avec les rédacteurs et désirent à leur tour<br />

joindre leurs rangs. Ce sont ces textes-là en tout<br />

cas qui retiennent l’attention et non tel article,<br />

photocopié à x exemplaires, envoyé comme<br />

autant de bouteilles à la mer à tous les organes<br />

de presse. Que la revue ait été fondée en<br />

province , à Lyon plus précisément, par Bernard<br />

Chardère, devenu plus tard conservateur à l’Institut<br />

Lumière, n’est pas sans incidence. Un certain<br />

refus du parisianisme l’a toujours caractérisée,<br />

ce qui ne contribue pas peu à ce qu’elle ne<br />

soit guère favorisée par les diverses instances<br />

<strong>Catalogue</strong> <strong>festival</strong>.indd 72 18/01/<strong>2012</strong> 02:06:51

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