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Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

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et arrive sur l’écran dans la célèbre série Our<br />

Gang. En 1925, il assiste souvent Harry Edwards<br />

à la mise en scène des deux-bobines tout en<br />

participant aux scénarios. Arrive à ce moment<br />

sur le marché des burlesques le lunaire Harry<br />

Langdon qui signe un contrat mirifi que avec la<br />

First National. Harry Edwards est choisi par le<br />

comique pour le mettre en scène mais impose<br />

la présence de Capra en soutien : ils coréalisent<br />

Plein les bottes (1926). En 1927, Capra est seul<br />

aux commandes des deux fi lms suivants de<br />

Langdon, L’Athlète incomplet et Sa dernière culotte<br />

: on admet généralement que c’est grâce<br />

à la réalisation de Capra que Langdon donne<br />

toute « la mesure de son génie comique ». On<br />

retrouvera plus tard dans l’œuvre de Capra le<br />

thème de l’innocence du campagnard naïf<br />

corrompue par la ville. Pour l’heure, un diff érend<br />

l’opposant à Langdon le met bientôt au<br />

chômage (1927) : il accepte la direction d’un<br />

fi lm (le premier long métrage d’une certaine<br />

Claudette Colbert) pour un petit studio tout en<br />

envisageant de reprendre ses études.<br />

Il se fait fi nalement embaucher par un petit<br />

studio de Golver Street, la Columbia et son tyrannique<br />

directeur Harry Cohn (1928). Après un<br />

premier succès, ce chef vulgaire et malappris au<br />

fl air infaillible le met sous la coupe d’un contrat<br />

léonin avec un salaire confortable. En douze<br />

ans, Capra fait passer la Columbia de petit studio<br />

de séries B au rang de studio chatouillant<br />

les Majors (MGM, Fox, RKO, Warner...). Il expérimente<br />

diff érents genres commerciaux (policier,<br />

fi lm catastrophe, drame…) tout en restant dans<br />

les rails dictés par Cohn : une écriture rapide,<br />

un plan de tournage drastique, des décors bon<br />

marché, des tournages au dépassement de pellicule<br />

ou de budget impossibles : à la Columbia,<br />

on ne s’accorde qu’une seule prise ! Il favorise<br />

l’accession de Barbara Stanwyck au rang de<br />

vedette en l’employant plusieurs fois. Il essuie<br />

d’ailleurs avec elle son premier échec, The Miracle<br />

Woman (1931). En revenant à la comédie<br />

et au succès (La Blonde platine, 1931 ; Grande<br />

Dame d’un jour, 1933), il proteste contre l’exclusion<br />

des Minors (les petits studios) de la course<br />

aux Oscars en se fi xant l’objectif d’en obtenir<br />

un. Sa collaboration avec le scénariste Robert<br />

Riskin (depuis 1932) lui permet de l’espérer. Ils<br />

écrivent d’ailleurs ensemble une comédie trépidante,<br />

parangon de la comédie américaine,<br />

laquelle sera son premier grand triomphe,<br />

New York-Miami (1934). Après ce fi lm pour<br />

lequel Capra obtient un grand succès critique,<br />

BIOGRAPHIE FRANK CAPRA<br />

84<br />

public et quatre Oscars (un record) dont celui<br />

de meilleur réalisateur, Harry Cohn est obligé de<br />

concéder que le nom de Capra se tienne désormais<br />

« au-dessus du titre » (titre original de son<br />

autobiographie). Au sein du studio, Capra réussit<br />

à fédérer une petite équipe autour de lui qui<br />

participe pleinement à la réussite de ses fi lms,<br />

même si, dans son autobiographie, il a tendance<br />

à tirer la couverture à lui. Derrière le scénariste<br />

Robert Riskin (depuis 1931, 12 fi lms ensemble),<br />

maître du dialogue étincelant, on retrouve<br />

moins souvent d’autres scénaristes tels que Jo<br />

Swerling, avec lequel il travaille depuis 1930,<br />

ou encore Sidney Buchman (qui sera inquiété<br />

pendant la chasse aux sorcières) ; il collabore de<br />

façon presque exclusive avec le chef opérateur<br />

Joseph Walker (20 fi lms) et le chef décorateur<br />

de la Columbia Stephen Goosson ; bientôt le<br />

musicien Dimitri Tiomkin ; et une pléiade de comédiens<br />

de second rôle qui reviennent de fi lm<br />

en fi lm derrière les vedettes. Car après la participation<br />

contrainte de Claudette Colbert et Clark<br />

Gable, toutes les stars désirent tourner avec<br />

M. Capra, et ce jusqu’aux années 50 : Myrna Loy,<br />

puis régulièrement Jean Arthur, Gary Cooper et<br />

James Stewart, et Barbara Stanwyck rappelée<br />

une dernière fois. Capra est maintenant assez<br />

puissant à la Columbia pour tourner ses sujets<br />

préférés et les travailler à sa convenance, sans se<br />

voir trop souvent imposer de tourner des adaptations<br />

de pièces à succès (New York-Miami).<br />

Ses fi lms inspirent l’adjectif « capraesque » dans<br />

la langue des critiques et du public. Ses grandes<br />

réussites à venir, sa meilleure période, réunissent<br />

en eff et quelques thèmes permanents<br />

du réalisateur qui se fait auteur : L’Extravagant<br />

M. Deeds (1936), Horizons perdus (1937), Vous ne<br />

l’emporterez pas avec vous (1938), M. Smith au<br />

sénat (1939).<br />

En 1939, son contrat avec la Columbia prend<br />

fi n. Il veut prendre son envol, indépendant<br />

selon son principe favori : « un homme, un<br />

fi lm ». Il commence par produire pour la Warner<br />

une œuvre dans la lignée de Deeds et Smith<br />

avec Gary Cooper une fois de plus en vedette.<br />

L’Homme de la rue (1941) est un échec. Pour<br />

« se refaire », Capra accepte de tourner une énième<br />

adaptation, une pièce de Kesselring qu’il a<br />

beaucoup appréciée, toujours pour la Warner,<br />

Arsenic et vieilles dentelles (1944) qui ne sort<br />

que trois ans plus tard à un moment plus opportun.<br />

En eff et, les Etats-Unis viennent d’entrer<br />

en guerre. Capra, une fois de plus très patriote,<br />

s’engage. Pendant plus de trois ans, il va diriger<br />

<strong>Catalogue</strong> <strong>festival</strong>.indd 84 18/01/<strong>2012</strong> 02:06:52

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