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Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

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toire suivante : le petit garage Moliterno et<br />

Cie (comme Agat !), qui abrite une communauté<br />

d’amis identique à celle d’À la vie, à<br />

la mort !, est menacé de saisie en raison<br />

du défaut de paiement d’une transnationale<br />

qui délocalise à la suite d’une faillite<br />

frauduleuse. Au fur et à mesure du fi lm, les<br />

deux compères imaginent des scènes ou<br />

des dialogues selon le fameux principe du<br />

« ou bien… ou bien…».<br />

L’envers du conte, sa face noire, sort donc<br />

au début de 2001. La Ville est tranquille<br />

(2001) en constitue une antiphrase absolue.<br />

Ce fi lm choral, à la manière de Robert<br />

Altman, dresse le constat pessimiste de la<br />

liquidation du siècle dans le chômage, la<br />

corruption, la mort et la trahison : l’épilogue<br />

bienheureux ne parvient pas à eff acer<br />

les destins tragiques des autres personnages.<br />

Cette fois, toute la géographie marseillaise<br />

est passée en revue, dans un superbe<br />

panoramique qui ouvre le fi lm mais<br />

aussi dans les déplacements incessants<br />

des personnages : Estaque, Vieux-Port,<br />

Corniche, Belle-de-Mai, quartier Nord, cités<br />

ouvrières, docks, etc. Les personnages<br />

sont nombreux et de classes sociales diff érentes<br />

: un jeune immigré arménien, une<br />

ouvrière de la criée, une droguée qui se<br />

prostitue, un chômeur activiste du Front<br />

national, un ouvrier traître à ses camarades<br />

de lutte et à ses parents, un retraité<br />

revenu de tout qui ne votera plus, un délinquant<br />

d’origine comorienne qui veut se<br />

racheter après un séjour aux Baumettes,<br />

un urbaniste « de gauche » bourgeois et<br />

cynique, un mafi eux issu de la Résistance,<br />

un tueur à gage romantique, une jeune<br />

femme belle et facile qui veut repeupler la<br />

France, des grévistes, un grand frère musulman<br />

qui surveille sa sœur, un colleur<br />

d’affi che à la gâchette facile, un homme<br />

politique de droite exécuté par contrat, un<br />

homme politique d’extrême droite, une<br />

musicienne dégoûtée par sa classe sociale...<br />

Toute la troupe de <strong>Guédiguian</strong> est au<br />

complet. On retrouve les jeunes Ogou et<br />

Balme ainsi qu’une nouvelle venue, Julie-<br />

BIOGRAPHIE<br />

17<br />

Marie Parmentier. Le fi lm est loué dans la<br />

presse. Malgré la noirceur du propos, il intéresse<br />

300 000 spectateurs.<br />

Le cinéaste de la maturité<br />

Robert <strong>Guédiguian</strong>, après ces deux fi lms,<br />

se livre à un petit intermède théâtral. Il<br />

met en scène Ariane Ascaride dans Le<br />

Grand Théâtre (2001, Théâtre national de<br />

Chaillot), un monologue de théâtre écrit<br />

par Evelyne Pieiller, femme de Jacques<br />

Pieillier. Il ne néglige pas pour autant ses<br />

amis : il produit les premiers fi lms de Jean-<br />

Pierre Darroussin (1992), de Jean-Louis<br />

Milesi (1994, 2000) ou de son assistante<br />

Carole Guénot (2004).<br />

À partir des années 2000, Robert <strong>Guédiguian</strong><br />

estime être défi nitivement libre. Il<br />

est, avec Agat Films & Cie son propre producteur<br />

; il fait un cinéma peu cher avec<br />

une équipe d’amis et peut compter sur un<br />

public fi dèle de 200 000 âmes au moins.<br />

Cependant, nulle recette, nul plan de carrière,<br />

nulle stratégie : il suit ses envies et essaie<br />

de se remettre en question à chaque<br />

fi lm, tous les dix-huit mois en moyenne.<br />

Chaque projet marque donc un changement<br />

de cap, tout en réaffi rmant son désir<br />

de parler du peuple. Son cinéma va aussi<br />

davantage s’ancrer dans le « genre » et devenir<br />

peut-être plus formaliste.<br />

Un plan de La Ville est tranquille lui a donné<br />

l’idée d’un fi lm sur une hésitation amoureuse<br />

dans un triangle femme-mari-amant<br />

s’inscrivant dans « l’évidente simplicité du<br />

mélodrame », genre qu’il n’a fi nalement<br />

jamais abordé. Avec Jean-Louis Milesi,<br />

toujours et encore, ils écrivent Marie-Jo et<br />

ses 2 amours (2002). Les deux scénaristes<br />

raff olent des histoires d’amour et décident<br />

qu’une femme, Marie-Jo, jouée comme il<br />

se doit par Ariane Ascaride, refuse de choisir<br />

entre deux hommes, son mari, un petit<br />

entrepreneur du bâtiment (Jean-Pierre<br />

Darroussin), amoureux d’elle comme au<br />

premier jour, et son amant, un pilote du<br />

port de Marseille, qui trouve enfi n en elle<br />

une raison de vivre. Pour la seconde fois<br />

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