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Catalogue festival Guédiguian 2012 - Ciné Meaux Club

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consacré de <strong>Guédiguian</strong>. L’histoire démarre<br />

bien à Marseille mais continue très vite<br />

en Arménie avec un casting idoine. Une<br />

femme (Ariane Ascaride est encore médecin<br />

comme dans Mon père est ingénieur) va<br />

y chercher son père (Marcel Bluwal, étonnant<br />

et inattendu) avec l’aide d’un vieux<br />

chauff eur de taxi (Chorik Grigorian), d’une<br />

coiff euse qui veut émigrer et d’un général<br />

en retraite de l’armée, ex-marseillais qui<br />

fait du business (Gérard Meylan). On a aussi<br />

engagé les comédiens français d’origine<br />

arménienne : Simon Abkarian, qui joue le<br />

louche Arabian, ainsi que l’acteur réalisateur<br />

Serge Avedikian (Chienne d’histoire,<br />

court métrage maintes fois primé) en héros<br />

de la guerre du Karabagh. Et, pour la<br />

seconde fois d’affi lée, <strong>Guédiguian</strong> utilise<br />

la musique d’Arto Tunçboyaciyan. Avec ce<br />

fi lm, le metteur en scène rend hommage à<br />

l’ « arménité », en quelque sorte, sans dolorisme<br />

excessif ni aveuglement : le fi lm est<br />

un constat sans concession sur l’Arménie<br />

d’aujourd’hui, plein d’humour et d’ironie<br />

(l’allitération du Mont Ararat, le taxi délabré),<br />

célébrant les beautés naturelles et<br />

culturelles du pays, sans évoquer le génocide.<br />

Comme une rupture de ton dans Le Voyage<br />

en Arménie faisait glisser, un instant,<br />

le fi lm dans le polar, le cinéaste, désireux<br />

de renouveler son inspiration, parie sur la<br />

contrainte du « fi lm de genre », qui contamine<br />

complètement son fi lm suivant, écrit<br />

avec Jean-Louis Milesi, qui délaisse la tendance<br />

sociale. Lady Jane (2008) est tourné<br />

en 2007 avec l’équipe habituelle. La bande<br />

des trois est cette fois une ancienne bande<br />

de voleurs (un peu Robin des bois tout de<br />

même, on ne se refait pas !) que leur passé –<br />

ils ont commis un meurtre – vient rattraper,<br />

alors qu’ils ont changé d’existence et ont<br />

adopté une existence rangée. Le personnage<br />

que joue Ariane Ascaride tient même<br />

même une boutique de luxe à Aix-en-Provence,<br />

signe d’une réelle volonté de mettre<br />

à distance l’univers habituel ! Tous les<br />

codes du fi lm de gangster sont respectés :<br />

BIOGRAPHIE<br />

19<br />

vengeance, casse, exécution… Et pour la<br />

première fois, le cinéaste, souvent adepte<br />

de la sidération et du coup de théâtre, introduit<br />

le suspense dans sa narration (notamment<br />

dans la séquence superbe de la<br />

gare). Le pessimisme et l’âpreté du fi lm<br />

renvoient à Ki lo sa ?, Dieu vomit les tièdes<br />

et La Ville est tranquille. Dans cet hommage<br />

au fi lm noir, plusieurs moments de<br />

cinéma pur semblent confi rmer une forte<br />

ambition esthétique.<br />

Pendant le tournage, Robert <strong>Guédiguian</strong><br />

prépare déjà son projet suivant, le plus<br />

lourd fi nancièrement (deux fois et demie<br />

son budget habituel), écrit cette fois<br />

avec Gilles Taurand et Serge Le Péron, qui<br />

eut l’idée originale du fi lm. À l’image du<br />

fi lm sur François Mitterrand, le sujet « ne<br />

pouvait venir que de l’extérieur »… En effet,<br />

l’univers de L’Armée du crime (2009),<br />

premier fi lm « en costumes » de Robert<br />

<strong>Guédiguian</strong> depuis Rouge midi, mobilise<br />

les moyens fi nanciers de son ambition. Il<br />

est essentiellement tourné à Paris et en<br />

région parisienne par l’équipe technique<br />

coutumière et recourt à l’insertion d’eff ets<br />

numériques. Ariane Ascaride, et surtout<br />

Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan<br />

tiennent des rôles très secondaires, tandis<br />

que Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson<br />

Stévenin, Lola Naymark, Adrien Jolivet et<br />

beaucoup d’autres de la jeune garde des<br />

comédiens tiennent l’affi che derrière le<br />

personnage principal de Missak Manouchian,<br />

joué par Simon Abkarian et sa femme<br />

Méliné, incarnée par Virginie Ledoyen.<br />

Si tous deux furent mythifi és par Louis<br />

Aragon et Léo Ferré, le fi lm montre aussi<br />

les fi gures beaucoup moins connues de<br />

Marcel Rayman et Thomas Elek. Si Franck<br />

Cassenti l’avait fait de façon brechtienne<br />

dans L’Affi che rouge (1976), Robert <strong>Guédiguian</strong><br />

présente le groupe Manouchian de<br />

façon pédagogique. L’époque et les enjeux<br />

sont restitués dans les moindres détails<br />

ou dialogues des personnages. De jeunes<br />

communistes, d’origine juive, d’origine<br />

étrangère ou français « de souche » s’en<br />

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