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Guide de prise en charge de l'infection à VIH chez l'enfant - Grandir ...

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Il existe plusieurs formes d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s individuels. Certains sont libres : l’<strong>en</strong>fant parle <strong>de</strong><br />

ce qu’il veut et le prestataire (psychologue) écoute sans influ<strong>en</strong>cer et analyse le cont<strong>en</strong>u<br />

du discours pour <strong>en</strong> donner un s<strong>en</strong>s, une interprétation ayant valeur <strong>de</strong> diagnostic.<br />

D’autres sont semi structurés et dans ce cas le prestataire prévoit les thèmes <strong>à</strong> explorer<br />

avec l’<strong>en</strong>fant (sexualité, relation familiale, intégration scolaire…) mais celui-ci est libre<br />

d’aller et <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir sur les thèmes.<br />

Ces <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s spécialisés individuels nécessit<strong>en</strong>t l’interv<strong>en</strong>tion d’un prestataire formé.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, tout <strong>en</strong> connaissant ses propres limites, tout soignant a un rôle important <strong>à</strong><br />

jouer dans la relation d’ai<strong>de</strong> individuelle lors <strong>de</strong> l’interaction avec l’<strong>en</strong>fant. L’écoute neutre<br />

et l’empathie doiv<strong>en</strong>t gui<strong>de</strong>r l’attitu<strong>de</strong> du professionnel. Il est fondam<strong>en</strong>tal, dans la <strong>prise</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>charge</strong> d’un <strong>en</strong>fant atteint d’une maladie chronique, d’arriver <strong>à</strong> mettre <strong>en</strong> place une<br />

alliance thérapeutique. Ceci signifie que l’équipe soignante, l’adulte référ<strong>en</strong>t et l’<strong>en</strong>fant<br />

s’uniss<strong>en</strong>t et mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place une stratégie thérapeutique pour combattre la maladie.<br />

Les groupes :<br />

Différ<strong>en</strong>ts groupes <strong>de</strong> souti<strong>en</strong> exist<strong>en</strong>t et peuv<strong>en</strong>t être déclinés comme suit :<br />

• Les groupes d’animation / récréation. Il s’agit <strong>de</strong> groupes d’<strong>en</strong>fants autour d’une activité<br />

ludique ou culturelle : <strong>de</strong>ssin, chants pour les plus jeunes ou théâtre, club <strong>de</strong> sport,<br />

sorties, week-<strong>en</strong>d, etc. pour les plus grands. Ces groupes ont un rôle <strong>de</strong> socialisation.<br />

Ils sont particulièrem<strong>en</strong>t intéressants <strong>à</strong> l’adolesc<strong>en</strong>ce (groupe d’appart<strong>en</strong>ance) mais<br />

ont leurs bénéfices <strong>à</strong> tout âge.<br />

• Les groupes thématiques <strong>à</strong> cont<strong>en</strong>u pédagogique. On choisit un thème <strong>de</strong> santé ou <strong>de</strong> prév<strong>en</strong>tion<br />

par exemple. L’animateur prépare <strong>à</strong> l’avance une prés<strong>en</strong>tation sur le thème choisi<br />

et répond aux questions. Ces groupes concern<strong>en</strong>t surtout les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 7 ans. On<br />

peut constituer <strong>de</strong>s sous-groupes (moins <strong>de</strong> 11-12 ans et plus <strong>de</strong> 12 ans par exemple).<br />

• Les groupes thérapeutiques. Il s’agit d’une variante <strong>de</strong>s groupes thématiques. Elle<br />

concerne les <strong>en</strong>fants sous TARV ou qui s’apprêt<strong>en</strong>t <strong>à</strong> le démarrer. On parle ici <strong>de</strong>s ARV,<br />

du virus, du système immunitaire, <strong>de</strong>s résistances, etc. Il est important <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />

groupes homogènes (compréh<strong>en</strong>sion) et les <strong>en</strong>fants doiv<strong>en</strong>t connaître leur statut.<br />

• Les groupes d’auto-support. Ce sont <strong>de</strong>s groupes animés par les pairs qui s’autorégul<strong>en</strong>t<br />

et qui concern<strong>en</strong>t les grands adolesc<strong>en</strong>ts et jeunes adultes (> 17 ans ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t).<br />

Ils ne sont pas recommandés pour les plus jeunes.<br />

• Les groupes <strong>de</strong> parole : d’une importance capitale, ils sont développés ci-après.<br />

Les groupes <strong>de</strong> parole<br />

C’est un espace <strong>de</strong> libre parole regroupant <strong>de</strong>s personnes confrontées <strong>à</strong> un problème<br />

commun et animé par un psychologue/prestataire. En général, le groupe <strong>de</strong> parole est<br />

composé d’un nombre limité d’adolesc<strong>en</strong>ts (pas plus <strong>de</strong> 15 participants par séance).<br />

pouRquoi un gRoupe <strong>de</strong> paRoLe ?<br />

oumar a 13 ans. Déj<strong>à</strong>, <strong>à</strong> 8 ans, il pouvait <strong>de</strong>ssiner les pilules <strong>de</strong> son traitem<strong>en</strong>t<br />

journalier et expliquait que celles-ci faisai<strong>en</strong>t dormir le “microbe” dans son corps.<br />

Il aimait bi<strong>en</strong> que le mé<strong>de</strong>cin lui montre les <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong>s cellules soldats qui combattai<strong>en</strong>t<br />

le microbe-<strong>en</strong>vahisseur. C’est au cours <strong>de</strong> sa 11ème année, avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa<br />

mère et du mé<strong>de</strong>cin, qu’il a clairem<strong>en</strong>t fait le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre l’infection, le <strong>VIH</strong>, le décès <strong>de</strong><br />

son père, la maladie, le traitem<strong>en</strong>t <strong>à</strong> long terme pour la prév<strong>en</strong>ir. Il préférait v<strong>en</strong>ir <strong>à</strong> la<br />

consultation du mardi car le mé<strong>de</strong>cin lui posait <strong>de</strong>s questions et surtout répondait aux<br />

si<strong>en</strong>nes, alors que celui du jeudi ne s’adressait qu’<strong>à</strong> sa mère. Depuis un an et <strong>de</strong>mi,<br />

Oumar participe très activem<strong>en</strong>t au groupe <strong>de</strong> parole. Lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière séance,<br />

il a posé <strong>de</strong>s questions pour mieux compr<strong>en</strong>dre ce qu’est “la résistance” du virus aux<br />

ARV. Il a <strong>de</strong>s projets pour l’av<strong>en</strong>ir : il veut être écrivain...<br />

charles est le père d’un <strong>en</strong>fant <strong>de</strong> 14 ans. Ils sont tous les <strong>de</strong>ux infectés. La mère<br />

est décédée il y a <strong>de</strong>ux ans. Charles raconte comm<strong>en</strong>t il apprécie les groupes <strong>de</strong> parole,<br />

aussi bi<strong>en</strong> pour lui que pour son fils :<br />

“Au début j’hésitais beaucoup car je ne connaissais personne, mais après quelques<br />

séances je me suis r<strong>en</strong>du compte que cela m’aidait. Je r<strong>en</strong>contrais <strong>de</strong>s personnes<br />

comme moi, avec <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants aussi. Je compr<strong>en</strong>ds mieux mon traitem<strong>en</strong>t et celui <strong>de</strong><br />

mon fils. Je me s<strong>en</strong>s plus fort. Quand le docteur m’a parlé du groupe pour les adolesc<strong>en</strong>ts,<br />

nous nous sommes r<strong>en</strong>contrés pour parler du <strong>VIH</strong> mon fils, le docteur et moi.<br />

Je n’osais pas <strong>en</strong> parler tout seul. Mais il savait déj<strong>à</strong> beaucoup <strong>de</strong> choses <strong>de</strong>puis que<br />

sa mère est morte <strong>de</strong> la maladie. Il voyait bi<strong>en</strong> que nous pr<strong>en</strong>ions les mêmes médicam<strong>en</strong>ts...<br />

Avant, je p<strong>en</strong>sais qu’il n’était pas “prêt”, mais rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t j’ai vu que c’était<br />

lui qui <strong>de</strong>mandait quand était la prochaine séance du groupe. Je trouve mon fils plus<br />

<strong>à</strong> l’aise avec les autres maint<strong>en</strong>ant. Franchem<strong>en</strong>t, aujourd’hui nous serions tous les<br />

<strong>de</strong>ux très malheureux si les <strong>de</strong>ux groupes s’arrêtai<strong>en</strong>t...”.<br />

Souti<strong>en</strong> psychologique par les pairs, par une intégration dans un nouveau groupe d’appart<strong>en</strong>ance.<br />

Les groupes <strong>de</strong> parole ont pour objectif d’ai<strong>de</strong>r les adolesc<strong>en</strong>ts <strong>à</strong> mieux supporter moralem<strong>en</strong>t<br />

la maladie. Participer <strong>à</strong> un groupe <strong>de</strong> parole leur permet <strong>de</strong> se r<strong>en</strong>dre compte que<br />

d’autres jeunes <strong>de</strong> leur âge sont aussi infectés par le <strong>VIH</strong>. Ce groupe leur offre un espace<br />

où ils peuv<strong>en</strong>t parler librem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> leur maladie.<br />

Pour les adolesc<strong>en</strong>ts, le groupe ai<strong>de</strong> chacun dans son processus <strong>de</strong> construction i<strong>de</strong>ntitaire.<br />

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