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Guide de prise en charge de l'infection à VIH chez l'enfant - Grandir ...

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• Conception <strong>de</strong> la santé :<br />

L’image corporelle est très floue. Il n’a pas consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ses organes internes : il connaît<br />

ses membres, sa tête, ses yeux… mais pas ses poumons ou son estomac. Vers 5-6 ans, il<br />

croit que sa peau mainti<strong>en</strong>t ses organes internes.<br />

Il a du mal <strong>à</strong> localiser précisém<strong>en</strong>t sa douleur, ne peut pas <strong>en</strong> évaluer l’int<strong>en</strong>sité.<br />

• Conception <strong>de</strong> la maladie :<br />

Entre 2 et 4 ans, il p<strong>en</strong>se que la maladie se transmet par association : “j’ai vu tonton et je<br />

suis tombé mala<strong>de</strong>”, ou “la maladie, ça vi<strong>en</strong>t par magie, je crois”.<br />

Du coup, il peut être angoissé <strong>de</strong> transmettre sa maladie <strong>à</strong> son <strong>en</strong>tourage, sans le faire<br />

exprès.<br />

L’<strong>en</strong>fant peut se s<strong>en</strong>tir coupable d’être mala<strong>de</strong> : il a fait une bêtise, il est tombé mala<strong>de</strong>,<br />

c’est sa punition.<br />

A l’inverse, il peut considérer le soignant comme responsable : “j’ai mal parce que tu es<br />

méchant”.<br />

• Conception <strong>de</strong> la mort :<br />

A ce sta<strong>de</strong>, la p<strong>en</strong>sée magique est très prés<strong>en</strong>te et donc la mort est temporaire, réversible.<br />

• Développem<strong>en</strong>t psychosocial :<br />

Principale préoccupation d’ordre émotionnel : attachem<strong>en</strong>t <strong>à</strong> la personne qui pr<strong>en</strong>d soin<br />

<strong>de</strong> lui. L’autonomie motrice augm<strong>en</strong>te et l’<strong>en</strong>fant veut maîtriser le mon<strong>de</strong> qui l’<strong>en</strong>toure.<br />

Il pr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s initiatives et développe ses capacités personnelles. Il interagit avec les autres<br />

par le jeu. “Pourquoi ?” <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t sa question favorite.<br />

ce que l’on peut dire et faire :<br />

Dire aux par<strong>en</strong>ts d’expliquer <strong>à</strong> l’<strong>en</strong>fant le motif <strong>de</strong> la visite <strong>à</strong> l’hôpital, et ce que le mé<strong>de</strong>cin<br />

ou l’infirmier va faire, afin <strong>de</strong> l’impliquer dans les consultations. L’<strong>en</strong>fant a peur <strong>de</strong>s blouses<br />

blanches, <strong>de</strong>s aiguilles, et craint d’être abandonné par son par<strong>en</strong>t. Il faut le rassurer <strong>en</strong><br />

lui expliquant ce qui se passe et ce qui va se passer. Ne pas lui m<strong>en</strong>tir. Éviter les m<strong>en</strong>aces<br />

fréqu<strong>en</strong>tes du type “si tu n’es pas sage, le docteur va te piquer avec une aiguille”.<br />

Il faut avoir consci<strong>en</strong>ce qu’<strong>à</strong> ce sta<strong>de</strong>, l’<strong>en</strong>fant peut avoir <strong>de</strong>s difficultés pour imaginer ce<br />

qu’il n’a pas vécu : s’il a mal, il ne compr<strong>en</strong>d pas le rapport <strong>en</strong>tre le sirop et sa douleur avant<br />

<strong>de</strong> l’avoir expérim<strong>en</strong>té. Par contre, par la suite, on peut lui dire qu’on va utiliser le sirop<br />

pour la tête, la pomma<strong>de</strong> magique pour les boutons “tu te souvi<strong>en</strong>s ? Comme la <strong>de</strong>rnière<br />

fois...”.<br />

Dans le soin, il faut le pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte, <strong>en</strong> particulier s’il a mal : “je sais que c’est difficile”,<br />

“tu as le droit <strong>de</strong> pleurer”, “on va essayer <strong>de</strong> calmer ce qui fait mal”. Lors <strong>de</strong>s soins<br />

douloureux, ne pas lui dire “je vais te piquer, ça ne fait pas mal”, mais dire avant le soin<br />

“tu vas peut être s<strong>en</strong>tir quelque chose” et p<strong>en</strong>dant le soin, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>à</strong> la maman <strong>de</strong><br />

raconter une histoire, chanter une chanson et jouer avec l’<strong>en</strong>fant (technique <strong>de</strong> distraction<br />

qui diminue le ress<strong>en</strong>ti douloureux).<br />

Il est souv<strong>en</strong>t utile d’utiliser son imagination pour communiquer avec lui, <strong>en</strong> partant <strong>de</strong> ses<br />

représ<strong>en</strong>tations. On peut s’ai<strong>de</strong>r <strong>en</strong> se servant d’images, <strong>en</strong> utilisant le <strong>de</strong>ssin, les activités<br />

ludiques pour “faire compr<strong>en</strong>dre”. De même, il est souv<strong>en</strong>t instructif <strong>de</strong> le faire <strong>de</strong>ssiner ou<br />

jouer avec <strong>de</strong>s figurines pour observer sa réalité ou l’ai<strong>de</strong>r <strong>à</strong> exprimer ce qu’il a compris.<br />

<strong>en</strong>tre 6-7 et 11 ans :<br />

la p<strong>en</strong>sée opératoire concrète (non intuitive)<br />

• Développem<strong>en</strong>t cognitif : 3 acquis fondam<strong>en</strong>taux <strong>à</strong> ce sta<strong>de</strong>.<br />

– Réversibilité : si on repr<strong>en</strong>d les boules <strong>de</strong> pâte (situations A et B antérieures), l’<strong>en</strong>fant<br />

compr<strong>en</strong>d que si on a pu transformer la boule <strong>en</strong> serp<strong>en</strong>t, on peut retransformer le<br />

serp<strong>en</strong>t <strong>en</strong> boule.<br />

– Conservation : il acquiert progressivem<strong>en</strong>t la notion <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la matière : <strong>de</strong>s<br />

soli<strong>de</strong>s, puis <strong>de</strong>s poids, puis <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s.<br />

– Ordre : il est capable <strong>de</strong> classification <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus complexes (les arbres, les baobabs,<br />

les baobabs avec <strong>de</strong>s fruits) et peut ordonner (plus grand que, plus petit que).<br />

• Conception <strong>de</strong> la santé :<br />

Il connait mieux l’intérieur <strong>de</strong> son corps, même si les fonctions <strong>de</strong> ses organes rest<strong>en</strong>t<br />

floues. Il peut indiquer sur un schéma où il a mal.<br />

• Conception <strong>de</strong> la maladie :<br />

Il compr<strong>en</strong>d la notion <strong>de</strong> contagion, <strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ciant la cause <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong>s symptômes<br />

(7-8 ans) : Comm<strong>en</strong>t attrape-t-on un rhume ? Exemple <strong>de</strong> réponse pour l’âge : “Tu<br />

sors sans bonnet quand il fait froid. Le froid touche ta tête, après il se met partout sur ton<br />

corps et tu comm<strong>en</strong>ces <strong>à</strong> éternuer”.<br />

Plus tard, apparait la notion d’internalisation (8-10 ans) : la maladie r<strong>en</strong>tre dans le corps.<br />

Comm<strong>en</strong>t attrape-t-on un rhume ? Exemple <strong>de</strong> réponse pour l’âge : “C’est l’hiver quand<br />

tu respires <strong>de</strong> l’air froid. La bactérie r<strong>en</strong>tre quand tu respires, tes poumons <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

tout mous et ça va dans ton nez. Tu éternues, ta voix est bizarre et ton nez est bouché.<br />

Pour guérir, il faut respirer <strong>de</strong> l’air chaud pour faire sortir l’air froid”<br />

De par ses acquisitions cognitives (réversibilité, conservation, ordre), l’<strong>en</strong>fant peut<br />

compr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> nombreux concepts qui le concern<strong>en</strong>t lui et sa maladie :<br />

Réversibilité : maladie-guérison ; douleur-soulagem<strong>en</strong>t<br />

conservation : maladie chronique, traitem<strong>en</strong>t <strong>à</strong> vie<br />

ordre : virus s<strong>en</strong>sible, virus résistant (plus méchant, plus agressif).<br />

Il gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s représ<strong>en</strong>tations concrètes, il imagine le virus comme un être vivant,<br />

personnalisé (“si un jour on le tue, est-ce qu’il aura mal ?”), qu’il faut <strong>en</strong>dormir, qui peut<br />

se réveiller.<br />

Il peut décrire plus précisém<strong>en</strong>t ses symptômes, quantifier ses douleurs, ce qui permet<br />

d’utiliser les échelles visuelles <strong>de</strong> douleurs <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> cet âge. (Se référer <strong>à</strong> la Fiche<br />

Pratique <strong>Grandir</strong> n°19 “La douleur <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant, mieux la compr<strong>en</strong>dre pour mieux la<br />

soulager”).<br />

• Conception <strong>de</strong> la mort :<br />

A ce sta<strong>de</strong>, il acquiert le concept <strong>de</strong> la mort, y compris <strong>de</strong> sa propre mort, mais les notions<br />

temporo spatiales (comme les concepts <strong>de</strong> “toujours” ou “jamais”) rest<strong>en</strong>t floues. Et puis<br />

tout dép<strong>en</strong>d du vécu <strong>de</strong> la mort <strong>chez</strong> l’<strong>en</strong>fant (ex : l’<strong>en</strong>fant orphelin a souv<strong>en</strong>t une maturité<br />

psychique plus importante concernant cette question qu’un autre).<br />

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