Guide de prise en charge de l'infection à VIH chez l'enfant - Grandir ...
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Enfin, il faut toujours, <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s pleurs inexpliqués et/ou <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation,<br />
chercher une cause médicale, <strong>en</strong> particulier une douleur d’origine buccale ou pharyngooesophagi<strong>en</strong>ne.<br />
Quelques notions nutritionnelles...<br />
1. L’apport <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> remplacem<strong>en</strong>t après le sevrage est ess<strong>en</strong>tiel pour couvrir les besoins<br />
<strong>en</strong> protéines et <strong>en</strong> micronutrim<strong>en</strong>ts du nourrisson (calcium, fer, zinc et vitamine B12<br />
<strong>en</strong> particulier). Il faut donc tout faire pour apporter du lait ou <strong>de</strong>s laitages. Sinon, ces<br />
micro-nutrim<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>vront donc être apportés par <strong>de</strong>s supplém<strong>en</strong>ts polyvitaminiques ou<br />
médicam<strong>en</strong>teux adaptés.<br />
2. La quantité <strong>de</strong> lait nécessaire <strong>en</strong>tre 6 et 12 mois, pour les <strong>en</strong>fants sous SLM, dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong><br />
l’apport <strong>en</strong> protéines animales (oeuf, vian<strong>de</strong>, poisson) dans l’alim<strong>en</strong>tation. En l’abs<strong>en</strong>ce<br />
<strong>de</strong> protéines animales, il faut apporter <strong>en</strong>viron 500 ml <strong>de</strong> lait par jour. Cette quantité est<br />
réduite <strong>de</strong> moitié (200-250 ml/jour) si le nourrisson consomme <strong>de</strong>s protéines animales.<br />
Après 1 an, il est souhaitable <strong>de</strong> continuer <strong>de</strong> proposer au moins 250 ml <strong>de</strong> lait par jour<br />
<strong>à</strong> l’<strong>en</strong>fant, jusqu’<strong>à</strong> 2 ans.<br />
3. Les besoins <strong>en</strong> liqui<strong>de</strong>s doiv<strong>en</strong>t être couverts. En l’abs<strong>en</strong>ce d’allaitem<strong>en</strong>t maternel,<br />
il est difficile <strong>à</strong> l’<strong>en</strong>fant d’étancher sa soif. On estime que les besoins, dans les pays<br />
chauds, sont <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 800 <strong>à</strong> 1200 ml par jour (soit 4 <strong>à</strong> 6 tasses). De l’eau claire et<br />
propre (bouillie si nécessaire) doit être proposée plusieurs fois par jour. Ces besoins sont<br />
augm<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> fièvre et, bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> diarrhée.<br />
4. Les farines, souv<strong>en</strong>t réalisées <strong>à</strong> partir <strong>de</strong> céréales, apport<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s.<br />
L’apport calorique est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 350 kCal pour 100 g <strong>de</strong> produit sec. Plus une céréale<br />
est raffinée (riz blanc décortiqué, par exemple), plus elle sera pauvre <strong>en</strong> protéines. Le<br />
mélange <strong>de</strong> farines (artisanal ou industriel) permet <strong>de</strong> multiplier par 2 ou 3 la t<strong>en</strong>eur<br />
<strong>en</strong> protéines <strong>de</strong>s farines par rapport <strong>à</strong> une farine <strong>de</strong> riz usiné blanchi. En pratique, ces<br />
farines peuv<strong>en</strong>t être mélangée <strong>à</strong> la poudre <strong>de</strong> lait au début <strong>de</strong> la diversification (bouillies<br />
liqui<strong>de</strong>s données <strong>à</strong> la tasse), puis être préparées sous forme <strong>de</strong> bouillies épaisses et<br />
données <strong>à</strong> la cuillère dans un <strong>de</strong>uxième temps.<br />
5. Vian<strong>de</strong>, poisson, oeufs : ces produits d’origine animale sont les meilleures sources <strong>de</strong><br />
protéines, mais ces produits sont chers. Le jaune d’oeuf dur (cuit 10 minutes) peut être<br />
donné dès 6 mois, écrasé dans une bouillie ou une purée. Le blanc d’oeuf sera introduit<br />
après 9 <strong>à</strong> 12 mois. L’apport protéique d’un oeuf correspond <strong>à</strong> 250 ml <strong>de</strong> lait. La t<strong>en</strong>eur <strong>en</strong><br />
protéines <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> ou du poisson est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 15 <strong>à</strong> 20 % : 50 g <strong>de</strong> produit apport<strong>en</strong>t<br />
donc 8 <strong>à</strong> 10 g <strong>de</strong> protéines.<br />
6. Les fruits et les légumes : riches <strong>en</strong> micro-nutrim<strong>en</strong>ts (vitamine A, C, folates, fer pour<br />
certaines feuilles), ces produits sont peu caloriques et conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t peu <strong>de</strong> protéines et<br />
<strong>de</strong> lipi<strong>de</strong>s.<br />
On classera <strong>à</strong> part les légumineuses (haricots, pois, l<strong>en</strong>tilles) qui sont une source intéressante<br />
<strong>de</strong> protéines lorsqu’elles sont associées aux céréales, <strong>de</strong> même que le soja et<br />
les arachi<strong>de</strong>s (att<strong>en</strong>tion cep<strong>en</strong>dant aux terrains allergiques).<br />
7. Les lipi<strong>de</strong>s : sources <strong>de</strong> calories et d’aci<strong>de</strong>s gras ess<strong>en</strong>tiels, les lipi<strong>de</strong>s d’origine végétale<br />
peuv<strong>en</strong>t être inclus dans l’alim<strong>en</strong>tation du nourrisson. Une <strong>à</strong> <strong>de</strong>ux cuillères <strong>à</strong> café par<br />
jour sont suffisantes <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne.<br />
Réponse au cas d’étu<strong>de</strong><br />
Il est probable que cette maman est mal suivie et qu’elle ait été mal conseillée. Il faut d’une<br />
part préciser avec elle si elle et son fils ont bénéficié <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> PTME, si elle pr<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s<br />
ARV, si elle a eu un contrôle réc<strong>en</strong>t <strong>de</strong> CD4, afin d’évaluer si la remise au sein d’Alphonse<br />
est souhaitable ou pas. Si Rose Marie pratiquait l’allaitem<strong>en</strong>t protégé, il faut t<strong>en</strong>ter <strong>de</strong> le<br />
repr<strong>en</strong>dre, afin <strong>de</strong> pouvoir introduire l’alim<strong>en</strong>tation complém<strong>en</strong>taire dans <strong>de</strong> bonnes conditions.<br />
D’autre part, il faut chercher une cause aux pleurs d’Alphonse (faim ? soif ? douleur ?<br />
car<strong>en</strong>ce affective, besoin <strong>de</strong> téter ?) <strong>en</strong> l’examinant cliniquem<strong>en</strong>t.<br />
Au terme <strong>de</strong> cette évaluation maternelle et infantile, on proposera soit <strong>de</strong> repr<strong>en</strong>dre l’allaitem<strong>en</strong>t<br />
maternel, s’il existe <strong>en</strong>core une production lactée, que Rose Marie est sous ARV et<br />
ne prés<strong>en</strong>te pas d’immunodépression sévère ; soit <strong>de</strong> remplacer le lait maternel par <strong>de</strong>s<br />
SLM, qui couvriront les besoins le temps d’introduire une alim<strong>en</strong>tation complém<strong>en</strong>taire,<br />
progressivem<strong>en</strong>t, alim<strong>en</strong>t par alim<strong>en</strong>t. Dans tous les cas, un suivi clinique et nutritionnel<br />
rapproché, hebdomadaire au début, <strong>de</strong> cet <strong>en</strong>fant s’impose.<br />
A ret<strong>en</strong>ir<br />
• Après 6 mois, le lait seul ne suffit plus au nourrisson et il faut introduire une alim<strong>en</strong>tation<br />
complém<strong>en</strong>taire.<br />
• Les nouvelles recommandations <strong>de</strong> l’OMS préconis<strong>en</strong>t <strong>de</strong> poursuivre un allaitem<strong>en</strong>t<br />
maternel protégé par les ARV p<strong>en</strong>dant 12 mois (et p<strong>en</strong>dant 24 mois si l’infection <strong>de</strong><br />
l’<strong>en</strong>fant est confirmée). L’introduction <strong>de</strong> l’alim<strong>en</strong>tation complém<strong>en</strong>taire débute après<br />
6 mois d’allaitem<strong>en</strong>t exclusif. Le sevrage du sein doit être réalisé progressivem<strong>en</strong>t, sur<br />
un mois, au cours du douzième mois.<br />
• Le sevrage précoce est déconseillé. S’il est néanmoins pratiqué, le lait maternel doit<br />
être remplacé par <strong>de</strong>s SLM le temps que l’alim<strong>en</strong>tation complém<strong>en</strong>taire soit <strong>en</strong> place.<br />
En quelques semaines, cette alim<strong>en</strong>tation remplacera <strong>en</strong> partie les repas lactés, mais<br />
il faut maint<strong>en</strong>ir un apport <strong>de</strong> 200 ml <strong>à</strong> 500 ml <strong>de</strong> lait par jour au moins jusqu’<strong>à</strong> l’âge <strong>de</strong><br />
1 an et si possible 2 ans.<br />
• Le marqueur du succès d’une alim<strong>en</strong>tation est une bonne croissance <strong>en</strong> poids et <strong>en</strong><br />
taille, associée <strong>à</strong> un bon développem<strong>en</strong>t psychomoteur.<br />
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