Guide de prise en charge de l'infection à VIH chez l'enfant - Grandir ...
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7. La tuberculose<br />
En Afrique subsahari<strong>en</strong>ne, les <strong>en</strong>fants infectés par le <strong>VIH</strong> ont 10 fois plus <strong>de</strong> risque <strong>de</strong><br />
développer une tuberculose que les <strong>en</strong>fants non infectés. On estime qu’<strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’interv<strong>en</strong>tion,<br />
près <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants infectés par le <strong>VIH</strong> développeront une tuberculose<br />
dans les 4 premières années <strong>de</strong> vie.<br />
Le diagnostic n’est pas simple car les prés<strong>en</strong>tations cliniques sont atypiques et l’obt<strong>en</strong>tion<br />
<strong>de</strong> crachats est difficile <strong>chez</strong> l’<strong>en</strong>fant. Par ailleurs, d’autres conditions cliniques peuv<strong>en</strong>t<br />
simuler une tuberculose comme la pneumonie interstitielle lymphoï<strong>de</strong> (PIL).<br />
Le plus souv<strong>en</strong>t la réponse au traitem<strong>en</strong>t anti-tuberculeux reste la même que <strong>chez</strong> les<br />
<strong>en</strong>fants non infectés par le <strong>VIH</strong>.<br />
La mortalité dans le cadre <strong>de</strong> la co-infection tuberculose-<strong>VIH</strong> est élevée mais est souv<strong>en</strong>t<br />
liée <strong>à</strong> la surv<strong>en</strong>ue d’autres maladies opportunistes <strong>en</strong> rapport avec la progression <strong>de</strong><br />
l’infection <strong>VIH</strong> et l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t concomitant.<br />
Le traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif <strong>de</strong> la tuberculose<br />
pour qui ? Indications :<br />
• Tous les nourrissons et <strong>en</strong>fants infectés par le <strong>VIH</strong> avec un contage connu (exposés<br />
<strong>à</strong> la tuberculose <strong>à</strong> travers un sujet contact - dormant sous le même toit ou contact<br />
prolongé) et qui ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t aucun signe <strong>de</strong> tuberculose active, doiv<strong>en</strong>t recevoir un<br />
traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif par isoniazi<strong>de</strong> (INH) <strong>en</strong> monothérapie.<br />
• Tous les <strong>en</strong>fants <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 12 mois, infectés par le <strong>VIH</strong> (y compris ceux qui ont déj<strong>à</strong> été<br />
traités dans le passé pour une tuberculose), qui ne prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> signe clinique <strong>de</strong><br />
tuberculose, et qui n’ont pas <strong>de</strong> contage connu <strong>à</strong> la tuberculose (pas <strong>de</strong> contact connu),<br />
doiv<strong>en</strong>t recevoir un traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif par l’INH dans le cadre général <strong>de</strong> leur <strong>prise</strong><br />
<strong>en</strong> <strong>charge</strong>*.<br />
• Les nourrissons <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 12 mois qui n’ont pas <strong>de</strong> signes cliniques <strong>de</strong> tuberculose et<br />
qui n’ont pas <strong>de</strong> contage tuberculeux connu, eux, ne reçoiv<strong>en</strong>t pas le traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif<br />
par l’INH.<br />
a quelle dose et combi<strong>en</strong> <strong>de</strong> temps ?<br />
• Isoniazi<strong>de</strong> INH : 10 mg/kg/jour (maximum 300 mg/jour).<br />
• P<strong>en</strong>dant 6 mois.<br />
*Cette nouvelle recommandation <strong>de</strong> l’OMS n’est souv<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong>core appliquée sur le terrain. Il convi<strong>en</strong>dra aux<br />
acteurs <strong>de</strong> vérifier quelle est la politique nationale du programme <strong>de</strong> lutte contre le sida et/ou du programme <strong>de</strong> lutte<br />
contre la tuberculose <strong>de</strong> leur pays.<br />
Le diagnostic <strong>de</strong> la tuberculose<br />
Le diagnostic est difficile car les signes sont souv<strong>en</strong>t atypiques.<br />
En effet les signes cliniques d’une tuberculose sont communs avec ceux du <strong>VIH</strong> : altération<br />
<strong>de</strong> l’état général, amaigrissem<strong>en</strong>t, fièvre, hépatomégalie, adénomégalies, etc.<br />
La pneumonie interstitielle lymphoï<strong>de</strong> (PIL) peut aussi simuler une tuberculose : toux<br />
chronique, hippocratisme digital, hépatomégalie et splénomégalie, aspects radiologiques.<br />
La notion <strong>de</strong> contage (contact avec une personne ayant une tuberculose) est très importante.<br />
prés<strong>en</strong>tations cliniques variables :<br />
• Surv<strong>en</strong>ue le plus souv<strong>en</strong>t dans les 4 premières années <strong>de</strong> vie.<br />
• Amaigrissem<strong>en</strong>t, anorexie, retard staturo-pondéral (courbe) : p<strong>en</strong>ser <strong>à</strong> la tuberculose<br />
quand il n’y a aucun autre signe et aucune autre explication !<br />
• Toux persistante (> 2 semaines) <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> tuberculose pulmonaire.<br />
• Episo<strong>de</strong>s infectieux respiratoires <strong>à</strong> répétition ne répondant pas aux antibiotiques.<br />
• Sibilants ne répondant pas aux bronchodilatateurs (évoquant une compression bronchique<br />
par <strong>de</strong>s ganglions intra-thoraciques).<br />
• Tableau <strong>de</strong> pleurésie (douleur thoracique, fièvre, gran<strong>de</strong> matité <strong>à</strong> la percussion,<br />
diminution <strong>de</strong>s vibrations vocales perçues avec les mains posées sur le thorax du côté<br />
<strong>de</strong> la pleurésie).<br />
• Hépatomégalie, splénomégalie, ascite.<br />
• Diarrhée persistante.<br />
• Tableau arthritique (gonflem<strong>en</strong>t articulaire) ou ostéomyelitique (os long ou vertèbre).<br />
• Péricardite (épanchem<strong>en</strong>t dans l’<strong>en</strong>veloppe du cœur).<br />
• Atteinte neurologique : méningite avec implication <strong>de</strong>s nerfs crâni<strong>en</strong>s notamm<strong>en</strong>t.<br />
• Fièvre isolée persistante et ne répondant pas aux antibiotiques et aux anti-malari<strong>en</strong>s.<br />
Devant <strong>de</strong>s manifestations cliniques chroniques ou ne répondant pas aux traitem<strong>en</strong>ts<br />
usuels, tout soignant doit systématiquem<strong>en</strong>t se poser la question : et si c’était une<br />
tuberculose ?<br />
exam<strong>en</strong>s complém<strong>en</strong>taires :<br />
• Le test <strong>à</strong> la tuberculine (test <strong>de</strong> Mantoux) :<br />
Ce test est rarem<strong>en</strong>t disponible. Un test positif (> 5 mm d’induration <strong>en</strong>tre 48 et 72h) est<br />
évocateur <strong>de</strong> tuberculose. Cep<strong>en</strong>dant, ce test est souv<strong>en</strong>t négatif <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> l’immunodépression<br />
(anergie). Par conséqu<strong>en</strong>t, le test <strong>à</strong> la tuberculine ne prés<strong>en</strong>te pas d’intérêt<br />
dans le diagnostic <strong>de</strong> tuberculose <strong>chez</strong> l’<strong>en</strong>fant dont la maladie <strong>VIH</strong> est avancée. Par<br />
ailleurs, il est d’interprétation difficile si l’<strong>en</strong>fant a été vacciné par le BCG.<br />
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