Guide de prise en charge de l'infection à VIH chez l'enfant - Grandir ...
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4. la malnutrition<br />
En Afrique subsahari<strong>en</strong>ne, une proportion importante <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants sévèrem<strong>en</strong>t malnutris<br />
sont infectés par le <strong>VIH</strong>. La malnutrition concerne presque tous les <strong>en</strong>fants <strong>VIH</strong>+ <strong>à</strong> divers<br />
<strong>de</strong>grés et <strong>à</strong> différ<strong>en</strong>tes étapes <strong>de</strong> leur exist<strong>en</strong>ce.<br />
les facteurs favorisant<br />
Les facteurs favorisant cette malnutrition sont multiples et complexes :<br />
• Le <strong>VIH</strong> lui-même est responsable <strong>de</strong> troubles du métabolisme <strong>de</strong>s nutrim<strong>en</strong>ts, d’une<br />
augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s besoins, mais aussi d’une anorexie.<br />
• Les infections opportunistes peuv<strong>en</strong>t aggraver une malnutrition : <strong>prise</strong>s alim<strong>en</strong>taires<br />
r<strong>en</strong>dues difficiles par une douleur ou une gêne (ex : candidose orale), besoins énergétiques<br />
augm<strong>en</strong>tés (fièvre et efforts musculaires d’une détresse respiratoire), pertes<br />
importantes (diarrhées avec malabsorption), tuberculose.<br />
• La pauvreté <strong>à</strong> laquelle sont souv<strong>en</strong>t confrontées les familles vivant avec le <strong>VIH</strong> peut<br />
r<strong>en</strong>dre l’apport alim<strong>en</strong>taire global bi<strong>en</strong> insuffisant.<br />
• Enfin, la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sevrage <strong>de</strong> l’allaitem<strong>en</strong>t maternel est <strong>à</strong> grand risque <strong>de</strong> malnutrition,<br />
d’autant plus si elle a lieu précocem<strong>en</strong>t.<br />
les différ<strong>en</strong>ts types <strong>de</strong> malnutrition<br />
• la malnutrition protéino-énergétique globale : Il n’y a “pas assez <strong>de</strong> calories”. Le<br />
marasme est la prés<strong>en</strong>tation la plus fréqu<strong>en</strong>te <strong>chez</strong> le jeune <strong>en</strong>fant infecté par le <strong>VIH</strong>.<br />
Les signes du marasme sont notamm<strong>en</strong>t la fonte musculaire au niveau <strong>de</strong>s membres<br />
inférieurs et supérieurs, un visage émacié avec un faciès <strong>de</strong> vieillard, un abdom<strong>en</strong><br />
ballonné et une t<strong>en</strong>dance <strong>à</strong> se s<strong>en</strong>tir triste et <strong>à</strong> beaucoup pleurer.<br />
• la malnutrition <strong>à</strong> prédominance protéinique : Il n’y a pas assez <strong>de</strong> protéines. Cette<br />
forme <strong>de</strong> malnutrition s’appelle le kwashiorkor. Son apparition répond <strong>à</strong> <strong>de</strong>s mécanismes<br />
compliqués et <strong>de</strong>s facteurs favorisant tels que la car<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> vitamine A et <strong>en</strong><br />
sélénium par exemple. Les jambes, les bras et le visage <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant paraiss<strong>en</strong>t gonflés<br />
(<strong>à</strong> cause <strong>de</strong>s œdèmes dans les tissus), le faciès est lunaire (la peau est pâle et fine, et<br />
il peut y avoir une <strong>de</strong>squamation), et les cheveux sont plus clairs et plus rai<strong>de</strong>s que<br />
normalem<strong>en</strong>t. Les <strong>en</strong>fants atteints <strong>de</strong> kwashiorkor peuv<strong>en</strong>t aussi être extrêmem<strong>en</strong>t<br />
tristes ou apathiques (manque d’intérêt pour leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t).<br />
• la malnutrition “qualitative” : il n’y a pas assez <strong>de</strong> micronutrim<strong>en</strong>ts. Les car<strong>en</strong>ces les<br />
plus fréquemm<strong>en</strong>t reconnues sont :<br />
– Vitamine A : <strong>en</strong>traîne une héméralopie (cécité crépusculaire), une xérophtalmie<br />
(muqueuse <strong>de</strong> l’œil sèche avec rougeur), et <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t, une cécité.<br />
La car<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> vitamine A est aussi associée <strong>à</strong> une mauvaise croissance et <strong>à</strong> <strong>de</strong>s<br />
infections répétées.<br />
– Fer : <strong>en</strong>traîne une anémie, responsable <strong>de</strong> fatigue, avec ret<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t intellectuel<br />
possible.<br />
– Io<strong>de</strong> : <strong>en</strong>traîne hypothyroïdie, mauvaise croissance, retard m<strong>en</strong>tal.<br />
– Zinc : <strong>en</strong>traîne mauvaise croissance, <strong>de</strong>rmatose, déficit immunitaire.<br />
– Sélénium : fréqu<strong>en</strong>t <strong>chez</strong> les <strong>en</strong>fants infectés par le <strong>VIH</strong>, le déficit <strong>en</strong> sélénium est,<br />
<strong>en</strong>tre autres, associé <strong>à</strong> une progression plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la maladie.<br />
En pratique, les trois types <strong>de</strong> malnutrition sont le plus souv<strong>en</strong>t co-existants <strong>à</strong> divers <strong>de</strong>grés.<br />
savoir reconnaître et dépister la malnutrition<br />
La base du suivi nutritionnel repose sur la mesure du poids et <strong>de</strong> la taille qui doit être<br />
reportée sur les courbes. L’évolution <strong>de</strong>s courbes doit être analysée <strong>en</strong> fonction du contexte<br />
médical, nutritionnel et immunologique.<br />
• l’indice poids/age (p/a) est peu précis. Mais il est s<strong>en</strong>sible et pr<strong>en</strong>d toute sa valeur<br />
quand il est représ<strong>en</strong>té sur une courbe <strong>de</strong> poids docum<strong>en</strong>tée régulièrem<strong>en</strong>t.<br />
Un infléchissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la courbe (croisem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s couloirs ou corridors) doit attirer l’att<strong>en</strong>tion<br />
sur une situation qui se dégra<strong>de</strong>.<br />
Il faut rechercher les causes et r<strong>en</strong>forcer le suivi tout <strong>en</strong> initiant un traitem<strong>en</strong>t dont il<br />
faudra évaluer l’effet.<br />
• l’indice taille/age : dépistage <strong>de</strong> la malnutrition chronique<br />
On parle :<br />
– <strong>de</strong> malnutrition chronique modérée si T/A < 90 % <strong>de</strong> la normale (ou T/A < -2 Déviations<br />
Standard (DS))<br />
– <strong>de</strong> malnutrition chronique sévère si T/A < 80 % <strong>de</strong> la normale (ou T/A < -3 DS).<br />
* NB : une Déviation Standard est un écart <strong>à</strong> la moy<strong>en</strong>ne.<br />
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