Guide de prise en charge de l'infection à VIH chez l'enfant - Grandir ...
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5. Le processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil<br />
L’infection par le <strong>VIH</strong> est une maladie qui, plus qu’une autre, est émaillée <strong>de</strong> <strong>de</strong>uils. Il<br />
est important, dans le cadre du suivi <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants, <strong>de</strong> connaître quelques repères sur les<br />
étapes du <strong>de</strong>uil et <strong>de</strong> savoir repérer un <strong>de</strong>uil pathologique, afin <strong>de</strong> référer l’<strong>en</strong>fant ou<br />
l’adolesc<strong>en</strong>t si besoin.<br />
(Se référer <strong>à</strong> la Fiche pratique <strong>Grandir</strong> N°12 “Le <strong>de</strong>uil d’un par<strong>en</strong>t décédé du sida : comm<strong>en</strong>t<br />
sout<strong>en</strong>ir l’<strong>en</strong>fant?”)<br />
Les différ<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>uils croisés par l’<strong>en</strong>fant<br />
Le <strong>de</strong>uil peut être défini comme un processus psychique et physique (ou somatique)<br />
décl<strong>en</strong>ché par une perte.<br />
Certains sont évi<strong>de</strong>nts : les <strong>en</strong>fants orphelins ont été confrontés <strong>à</strong> la perte <strong>de</strong> leur(s)<br />
par<strong>en</strong>t(s). D’autres sont plus discrets et peuv<strong>en</strong>t passer inaperçus : certains adolesc<strong>en</strong>ts<br />
<strong>en</strong> appr<strong>en</strong>tissage ont dû faire le <strong>de</strong>uil <strong>de</strong> leurs projets d’étu<strong>de</strong>s universitaires.<br />
Entre les <strong>de</strong>ux, les <strong>en</strong>fants sont confrontés un jour ou l’autre au <strong>de</strong>uil <strong>de</strong> la bonne santé,<br />
<strong>de</strong> la guérison, <strong>de</strong> la vie sans médicam<strong>en</strong>ts ni <strong>prise</strong>s <strong>de</strong> sang, ou plus globalem<strong>en</strong>t d’être<br />
“comme les autres”.<br />
Toute perte significative, qu’elle soit perte d’un proche, d’un animal ou autre, <strong>en</strong>traine un<br />
processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil. Ce processus est quasim<strong>en</strong>t i<strong>de</strong>ntique quelque soit l’objet <strong>de</strong> la perte.<br />
Seules chang<strong>en</strong>t l’int<strong>en</strong>sité et la durée.<br />
Les gran<strong>de</strong>s étapes du processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil<br />
De façon schématique, on peut décrire le processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil comme une succession<br />
d’étapes et <strong>de</strong> réactions. Dans un processus d’annonce, la succession <strong>de</strong>s réactions<br />
observées, suit un schéma parallèle car l’annonce du <strong>VIH</strong> correspond (<strong>chez</strong> l’adolesc<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
particulier) <strong>à</strong> la perte <strong>de</strong> certains rêves, illusions ou s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts.<br />
Le dr Kübler Ross a proposé une courbe du <strong>de</strong>uil :<br />
Ces étapes peuv<strong>en</strong>t être observées lors<br />
<strong>de</strong> l’annonce du diagnostic du <strong>VIH</strong> :<br />
• Choc et sidération après l’annonce,<br />
d’autant plus int<strong>en</strong>se que le sujet ne<br />
s’y att<strong>en</strong>dait pas (jeune femme dépistée<br />
p<strong>en</strong>dant la grossesse, adolesc<strong>en</strong>t<br />
non préparé).<br />
• Déni du diagnostic.<br />
• Colère contre les soignants, les par<strong>en</strong>ts<br />
(<strong>chez</strong> l’ado), le conjoint (<strong>chez</strong> l’adulte).<br />
• Peur <strong>de</strong>s conséqu<strong>en</strong>ces médicales et<br />
sociales <strong>de</strong> l’infection.<br />
• Tristesse d’être infecté puis acceptation du diagnostic, pardon <strong>à</strong> la mère<br />
(ou au part<strong>en</strong>aire) responsable <strong>de</strong> la transmission du virus.<br />
• Quête <strong>de</strong> s<strong>en</strong>s et reconstruction du projet <strong>de</strong> vie intégrant le <strong>VIH</strong>.<br />
114 115<br />
Choc et<br />
sidération<br />
Déni<br />
Colère<br />
Peur,<br />
dépression<br />
Tristesse<br />
Sérénité et<br />
paix retrouvée<br />
Quête du<br />
s<strong>en</strong>s et du<br />
r<strong>en</strong>ouveau<br />
Pardon<br />
Acceptation<br />
Ces étapes ne se suiv<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> façon linéaire : il peut exister <strong>de</strong>s allers-retours,<br />
<strong>de</strong>s étapes qui pass<strong>en</strong>t inaperçues, d’autres qui sembl<strong>en</strong>t se fixer.<br />
Le temps est un facteur important, mais n’est pas suffisant. Il n’existe pas <strong>de</strong> durée<br />
“standardisée” pour un processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uil, <strong>en</strong>core moins pour chaque phase dont la<br />
durée est variable selon l’individu et la perte subie.<br />
Le choc et la sidération :<br />
Cette phase peut durer <strong>de</strong> quelques heures <strong>à</strong> quelques jours. Elle est d’autant plus int<strong>en</strong>se<br />
que la perte (décès, par exemple) est inatt<strong>en</strong>due et brutale. Elle a cep<strong>en</strong>dant un effet <strong>de</strong><br />
protection et doit être respectée et accompagnée. L’<strong>en</strong>fant peut paraître agité ou “zombie”.<br />
Puis survi<strong>en</strong>t une phase <strong>de</strong> déni : “c’est impossible”, “tu te trompes”, ”ce n’est pas possible”…<br />
Cette phase peut surv<strong>en</strong>ir très rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t ou alterner avec la phase du choc. Elle a aussi<br />
un rôle protecteur psychique.